Cette idée de vouloir fabriquer ses proprescônes pyrométriques m’est transmise par Michel Ponsa ( Narbonne). Nous l’avons rencontré au marché de printemps de Pech-Celeyran (Aude) le week-end dernier.
Ce potier amateur, créateur inventif, a fabriqué son propre tour, son four-à-gaz et bien d’autres choses… Ce qui va suivre est issu d’un document qu’il m’a remis en main propre. Il décrit la fabrication d’une montre fusible (cône pyrométrique). En voici les 4 étapes:
Les 4 étapes de la fabrication d’un cône pyrométrique
1/ Disposer d’un moule en plâtre pour le cône
2/ Fabriquer la bouillie
3/ Assembler la poudre selon le type de cône pyrométrique
4/ Mélanger la bouillie et la poudre pour obtenir la pâte
Voyons ces 4 étapes
1/Fabriquer un moule en plâtre
Pour fabriquer un moule, voir la courte vidéo de Marc Duquesnoy peut aider (remplacer le serpent par un cône). Il vaut mieux ne faire qu’un cône à la fois.
2/Fabriquer la bouillie
Le procédé est issu d’une communication de Clara Giorella, céramiste renommée de nationalité argentine. N’ayant pas retrouvé l’article originel, je reproduis ici le document de Michel Ponsa.
Solution A: 100ml d’eau tiède +3g de CMC * ( carboxy-méthyl-cellulose) disponible en pharmacie ou en droguerie.
Solution B: 40ml d’antigel de voiture (liquide de refroidissement) + 40ml d’eau + 20ml de solution A soit 100ml.
3/ Assembler la poudre avec les composants selon le cône choisi (encore appelée montre fusible)
Les composants sont les mêmes pour les cônes 05a, 06a et 07a destinés à contrôler la cuisson des dégourdis. Ils sont les mêmes pour les cônes 8 à 11 destinés à contrôler la cuisson des émaux haute-température appliqués sur les grès.
1250°C – montre 8 (g/%): 21,1/42,2 Kaolin T – 23,5/47,0 Feldspath K – 10,3/20,6 Craie – 45,1/90,2 Silice – 0/0 Alumine
1280°C – montre 9 (g/%): 21,1/42,2 Kaolin T – 21,1/42,2 Feldspath K – 9,3/18,6 Craie – 47,9/95,8 Silice – 0,7/1,4 Alumine
1300°C – montre 10 (g): 19,3 Kaolin T – 19,3 Feldspath K – 8,5 Craie – 51,1Silice – 1,9 Alumine
1320°C – montre 11 (g): 16,4 Kaolin T – 16,4 Feldspath K – 7,2 Craie – 56,2 Silice – 3,7 Alumine
4/ Mélanger la poudre et la bouillie: la pâte
La préparation du mélange se fait dans un bocal de verre. Pour 100g de poudre correspondant à la montre choisie (selon la composition ci-dessus) ajouter35g de solution B. Fermer le couvercle du bocal et bien agiter pour obtenir une pâte homogène. Pétrir la pâte sur un rondeau en plâtre avec un couteau. Ensuite, estamper le colombin sur un film plastique qui recouvre la cavité du moule. Il est recommandé de faire les montres une-à-une. C’est plus facile à manipuler et à démouler.
CMC*: carboxy-méthyl-cellulose: utilisée aussi dans la barbotine afin de sceller des anses, réparer des fissures d’une pièce non encore cuite.
Voir le blog-du-bol de Sarah qui explique ça très bien. En résumé: c’est une petite pièce de céramique en forme de cône qui est placée dans le four pour mesurer la quantité de chaleur au cours d’une cuisson. Lorsque le cône atteint une certaine quantité de chaleur, il va se courber plus-ou-moins. Il s’étale complètement si la chaleur est trop forte pour la mesure. Il sert donc à mesurerle degré de température pendant un temps déterminé.
Comprendre la notion de quantité de chaleur
Si je mets le doigt dans une casserole d’eau bouillante, je ressens la chaleur. Si je ne fais qu’un aller-retour rapide avec le doigt, je ne me brûle pas (ou pas trop). A laisser le doigt ne serait-ce que quelques secondes, je me brûle. Pareil pour faire cuire une viande au four, on pré-chauffe le four pendant 10min à 180° car c’est le temps qu’il faut pour atteindre cette température. Au total, le cône mesure la dynamique de cuisson.
Cônes pyrométriques ou montres fusibles ?
C’est la même chose: les cônes sont également appelés « montres fusibles », terme que je préfère car il indique à la fois la notion de temps et le procédé physique.
Pourquoi utiliser des cônes ?
Ils servent à connaître les performances du four. Celui-ci peut avoir des résistances altérées. Une panne intermittente d’électricité va altérer la cuisson. Ils complètent l’information d’une canne pyrométrique qui donne seulement la température interne instantanée du four.
Le tableau de SEGER
Une grande variété de cônes différents sont conçus pour fondre à une accumulation de chaleur déterminée. Le tableau de référence de Hermann Seger indique les numéros de cônes correspondant à une température déterminée pendant un temps donné au cours des 100 derniers degrés. Selon ce tableau, les 100 derniers degrés sont affichés à 60°C/h pendant 1h40, à 150°C/h pendant 40 min. ou à 15°C/h pendant 6h40 délivrant la même quantité de chaleur. Par exemple, pour le biscuit, on choisit des cônes entre 05 et 08 et pour les émaux des cônes entre 6 et 10.
Où se les procurer ?
On les trouve chez tous les distributeurs de produits pour la céramique, pour un prix d’environ 1,5€/cône, ce qui représente un budget. Il y a des cônes auto-portés qu’on place directement dans le four et des cônes nécessitant un support, un peu moins chers mais qu’il faut savoir disposer sur un support (acheté ou fabriqué en argile). Attention! : bien respecter l’angle d’inclinaison.
Trop cuit à gauche, pas assez cuit à droite, cuisson correcte au milieu
On utilise en général 3 cônes placés sur un support comme ci-dessus. Les 3 cônes sont différents et encadrent le cône de référence donné dans le tableau de Seger. Exemple: pour un émail référencé « cône 6 » dans Glazy.org , je choisis des cônes 5, 6 et 7 .
On ne met pas les montres fusibles à toutes les cuissons. Ils sont utiles lors de l’achat d’un four à la 1ère cuisson pour évaluer la cuisson du four . Ils nous informent que le programmateur étalonne correctement la cuisson demandée et que le four répond à la programmation affichée. Après une trentaine de cuisson, ils informent que le four conserve sa puissance sans altération des résistances. Enfin, ils sont utiles dès qu’on remarque une altération d’un émail par rapport à ce qu’on obtient d’habitude.
Faire une assiette, ça a l’air simple mais il faut qu’elle ait la bonne épaisseur, la bonne dimension, qu’elle soit bien plate et pas voilée, sans parler de la déco…comment faire?
On peut la tourner mais franchement je déconseille, c’est fastidieux et pas souvent réussi au séchage (voir l’article sur les fissures). Il faut mieux la modeler en étalant la pâte avec la crouteuse. Voyons les différentes étapes:
1/ Choisir un grès avec chamotte fine 0,2mm ( le grès est à usage alimentaire)
2/ En prélever environ 1Kg, l’aplanir à la main et l’étaler à la crouteuse
On fait plusieurs passages en réduisant progressivement l’épaisseur
A chaque passage on retourne la plaque d’argile et on la tourne d’1/4 de tour
jusqu’à l’épaisseur voulue, ici un demi-pouce (un pouce = 2,54cm). La demi-graduation égale 1/8 d’inch (pouce) soit 3,175mm d’épaisseur choisie pour une assiette de 25,4cm (10 pouces ) de circonférence.
3/ Bien lisser la pâte avec une éponge fine humide afin d’enlever les traces de la toile. Mettre un rondeau par dessus et découper tout-autour
4/ Renverser le rondeau et le placer sur la girelle du tour
5/ Prendre le diamètre et découper à la dimension choisie
6/ Lisser avec l’éponge fine
On peut relever le bord à la demande avec un outil à bord mousse en contrôlant l’intérieur avec le doigt et le tour est joué.
7/ On laisse sécher sur un rondeau. Recouvrir d’un morceau de drap et un rondeau plus petit par dessus. Retourner l’ensemble matin et soir jusqu’au séchage.
8/ Tournassage: facile car c’est bien plat, juste affiner le bord avec un papier abrasif fin.
9/ Cuisson : température maximum 980°
10/ Déco: émaillage à haute-température car destiné à un usage alimentaire
Le musée expose des oeuvres de la première manufacture de porcelaine de Vienne créée en 1718 par Claudius Innocentius du Paquier. En 1744, celle-ci devient propriété impériale. On y voit les porcelaines baroques du fondateur exposées à côté de pièces datant des époques roccoco, classique et Biedermeier. Le visiteur ne voit que les oeuvres créées avant l’année 1864, date de la fin de la manufacture de porcelaine impériale.
Les oeuvres récentes sont présentées en boutique.
Partie haute du four (1870-1980) au centre de l’exposition
Les figures en porcelaine sont de réalisation des plus difficiles. Chaque section de la pièce a son propre moule. Des ponts stratégiques unissent les sections afin d’éviter la fragmentation pendant la cuisson à basse température du dégourdi. Les décorations colorées sont déposées au-dessous de l’émail ou par-dessus. Enfin vient le polissage.
Homme écrivant une lettre d’amour (18ème)
L’ARCANUM: la vraie porcelaine requiert 3 composants essentiels. L’argile blanche chinoise ou « kaolin » est ainsi nommée d’après la montagne chinoise Gao Ling (50%). Le quartz constitue le squelette de la pâte (25%). Le feldspath ou « pierre chinoise » a le titre de fluidifiant (25%). Après lavage, le mélange est remué, battu, puis stocké pendant plusieurs mois. Puis il est tourné, moulé, modelé ou sculpté. La première cuisson entre 900 et 1000°C transforme la pâte en un corps dur. La pièce peut alors être trempée dans l’émail et être décorée avec des couleurs sous-émail. La cuisson à haute température de 1400°C crée un corps dur et très dense de porcelaine qui se rétracte d’environ un cinquième. Une décoration sur-émail au crayon ou à la brosse avec des émaux colorés peut être appliquée sur l’émail et cuit en une ou plusieurs fois à 900°C. Pour la dorure, la poussière d’or est appliquée en mélange avec de l’huile de clou-de-girofle et cuit aux environs de 700°C.
Fin 18ème, les décorations s’enrichissent de motifs floraux ou animaliers.
La manufacture impériale de Vienne ferme en 1864.
En 1923 est créée la nouvelle manufacture Augarten AG.
Dans la boutique sont présentées les créations récentes
L’expo temporaire: « Earth and Soul »
Cette expo temporaire met en valeur les oeuvres de l’artiste japonais Ohi Toshio Chozaemon XI, né en 1958, successeur d’une lignée de potiers de la cérémonie du thé depuis le 15ème siècle. Son oeuvre est principalement centrée sur les « tea-bowls » et mérite quelques mots d’histoire.
En 1666, le 1er Chozaemon, fondateur de le la célèbre famille d’artistes arrive à Kanazawa avec le maître de la cérémonie du thé Senso Soshito. Il commence à travailler avec de l’argile locale de haute qualité au village éponyme de Ohi. Très estimé pour son travail, il reçoit en cadeau un émail de couleur d’ambre de la famille Raku de Kyoto. Le principe séculaire qui persiste encore aujourd’hui est de créer de la beauté. Il constitue un trait-d’union avec les céramiques issues de l’esthétique wabi avec ses irrégularités et sa spécificité.
Atelier de Toshio Ohi à KanazawaToshio Ohi Chozaemon XI
Ci-dessous quelques exemples d’oeuvres exposées:
Commentaire: noter la différence presque caricaturale entre les pièces en porcelaine de la manufacture d’Augarten et les oeuvres de Tohio Ohi.
D’un côté, des statuettes, des assiettes, des pièces extrêmement fines, subtilement décorées, témoignages d’une période de l’histoire aux goûts raffinés.
De l’autre, des oeuvres que je qualifie de « telluriques » avec des surfaces irrégulières, de couleur ambre ou dorée, issues d’une tradition séculaire de la cérémonie du thé.
Clin d’oeil : Toshio Ohi a créé, pour l’occasion de cette exposition, des pièces fines « dans l’esprit de Vienne », manière de montrer qu’il sait faire mais que sa culture est différente
07/01/2025 Achat d’un nouveau four électrique pour préparation des émaux
La création d’émaux nécessite de faire de multiples essais sur de petits volumes, sur des tuiles, des tessons et les fours électriques de 100L de l’atelier ne sont pas adaptés à cette utilisation.
Je cherche un four de 15 à 20L max, vertical ou frontal montant à 1300°C et dont le programmateur pourra me donner 6 programmes sur au moins 10 segments. Je souhaite aussi pouvoir faire varier la décroissance de température. Enfin, il doit permettre d’établir des paliers en descente comme en montée de température. Après enquête, je suis allé à Ceram Décor à StAgnan (Tarn) où j’ai commandé le Top16R de Nabertherm de contenance 16L, avec programmateur adéquat. Installation prévue dans 2 semaines.
Composer ses propres émaux est un travail de recherche et de laboratoire.
I/ Prenons un exemple concret qu’on appellera OA (Oak Ashes)
Objectif: créer un émail noir ou brun sombre, mat ou semi-mat à partir de cendres de chêne sur grès GSA ( grès de St-Amand ) La composition moyenne du GSA est : Si02 72,07-Al2O3 19,29- MgO 0,4 – Na2O 0,15 – CaO traces – K2O 2,07 – F2O3 1,95 – MnO 0,02 – TiO2 1,18) . Noter qu’elle contient 1,95 de Fe2O3 qui interagit avec l’émail. On essaiera aussi sur un grès blanc W11 (Ceram Decor).
Ia /Le travail de recherche : * Composition de base / **Ajout d’oxydes–
* la composition de base
Pour les émaux sombres, je choisis d’utiliser un émail dont la base sera : cendres de chêne 33% – Feldspath ice 33% – Kaolin 33%:
Composition des cendres de chênes de Céradel : SiO2 1- Na2O 2- K2O 35- MgO 17- CaO 23- P2O5 17- MnO 3- Fe2O3 2
Les 3 éléments de base pour appliquer le diagramme de Daniel de Montmolin sont: 0,4 KNaO / 0,28 CaO / 0,29 MgO : cet émail s’inscrit dans le diagramme N° 36
Dans ce diagramme, on place en ordonnées 1,36 SiO2 et en abcisse 0,39 Al2O3. Le rond rouge à l’intersection montre que cet émail est à l’intérieur du tracé. Ceci signifie que le champ de fusion de l’émail est optimal pour la fusion entre 1280° et 1300°. S’il était plus à gauche de la ligne verticale du diagramme, il serait nécessaire d’utiliser une fritte qui apporterait des alcalis.
Deux observations importantes:
Observe les 2 ratios donnés dans Glazy : 1/ ratio SiO2:Al2O3 = 3,46 placé en étoile dans le diagramme de Stull au sein des émaux de type mat ( ratio SiO2/Al2O3 <4 = mat, ratio ratio SiO2/Al2O3 >5 = brillant). 2/ ratio R2O : RO = 0.40 : 0.6 Ce ratio détermine la stabilité de l’émail se rapprochant du « nombre d’or » expliqué par Joëlle Swanett R2O: RO = 0.3 : 0,7
Note bien que la cendre de chêne contient du phosphore en quantité non négligeable. Le Phosphore agit dans les bleus de fer en oxydation « pour une concentration de 0,05 à 0,075, en maintenant la couleur et en intensifiant l’opacité de l’émail » ( cf Daniel de Montmolin page 196). Il paraît inutile d’en ajouter mais on va quand-même en faire varier la concentration pour en juger en ajoutant de la cendre d’os . Sa suppression donnerait un vert-bouteille pâle.
** L’ajout d’oxydes = choix de la couleur.
Le livre de John Britt sur les émaux haute-température et celui de Philippe Pirard sur les jus d’oxydes m’aident à me décider.
Je fais le choix du Fer Rouge Fe2O3. En oxydation à four électrique, il est possible d’obtenir des kakis (rouge sombre) ou des bleus de fer. Je choisis les bleus de fer et suis la recommandation de DDM de faire évoluer la formule vers le diagramme 25 (0,7 CaO, 0,3 KNaO). Mais ajouter de la craie aux cendres de chênes conduit à l’échec selon Glazy et les diagrammes DDM. Je vais donc rester dans les bruns-noirs-kakis.
J’ajoute un influenceur de couleur. L’oxyde de Cuivre ( CuO) est difficile à utiliser. Il abaisserait le point de fusion de la terre et peut donner des picots ou un aspect gondolé. Je vais plutôt utiliser le carbonate de cuivre (CCuO3) car c’est celui dont je dispose. L‘oxyde d’antimoine (Sb2O3) aurait une action illuminatrice surtout avec l’oxyde ferreux, prenant un aspect délavé.
Après la recherche, préparons le travail de laboratoire: 33 essais (Oak ashes), base identique : Cendres 33, Felsdspath Ice 33, Kaolin 33. OA1 : Base seule OA2-OA9: Fer Rouge 1-8% OA10-OA17: Fer Rouge 1-8% + Cendre Os 1-8% OA18-OA25: Fer Rouge 1-8% + Carb. Cuivre 1-8% OA26-OA34: Fer Rouge 1-8% + Oxyde d’antimoine 1-8%
Ci-dessous le tableau des 33 essais prévus: OA1, 2, 3…. A appliquer sur des tessons de 2 terres différentes soit 66 essais.
Liste des 33 essais à partir de la même base (cendres de chêne, feldspath, kaolin) en faisant varier l’oxyde de fer rouge
Ib – Le laboratoire
S’isoler pour 2 bonnes heures et couper le téléphone, il est capital de ne pas être dérangé.
Installer la balance, les mini-pots, les tessons déjà cuits en dégourdis des 2 terres GSA et W11. Marquer les tessons OA1…OA33 à l’engobe noire ou au crayon engobe (tessons préalablement cuits à 980°C)
Préparer 330g de base: 110g de cendres déjà lavées et tamisées (N°80), 110g de Feldspath ice et 110g de Kaolin. Mélanger le tout à sec dans une boîte hermétique. Prélever 10g du mélange pour chacun des 33 pots.
Préparation de la base 10g dans chaque pot en face de 2 tessons de même N° de 2 terres différentes: GSA et W11
Doser les oxydes: pour 1% d’oxyde, préparer [(1:100)x330]:33= 0,1g pour 8% d’oxyde, préparer [(8:100)x330]:33= 0,8g
Balance au millième de gramme
Utiliser une balance au millième avec collerette centrale pour déposer les oxydes
Dépôt des oxydes dans les pots et ajout de 8ml d’eau pour obtenir une densité de l’émail de 1,5
Ic – La courbe de cuisson
Il s’agit d’une cuisson en oxydation, au four électrique TR16 (Nabertherm) de 16 litres que je viens d’acheter spécialement pour la cuisson des essais voir chapitre four électrique). La courbe retenue est la suivante: 100°/h jusqu’à 900°C – 120°/h jusqu’à 1280°C – palier de 10min – palier de 10min à 1145°C puis refroidissement libre. On peut considérer qu’il s’agit d’une cuisson cône 8-9 à haute température
Id – Le résultat
OA1-OA9: Base + Oxyde de fer rouge en concentration croissante de 0% à 8%
Ajout progressif d’Oxyde de fer rouge de 0 à 8% de OA1 à OA9
Commentaires: cet émail est « réussi »
texture soyeuse de l’émail sur tous les tessons. Ne coule pas. Pas de différence entre le recto (2 couches d’émail) et le verso (3 couches)
Pas de différence de texture ou de couleur entre la terre blanche et la GSA
La couleur va de marron clair à marron foncé selon la concentration en Fer
Tesson retenus OA7, 8, 9
OA11-0A17 : Oxyde de fer rouge 1-8% et Cendre d’os 1-8%
Test sur l’apport de phosphore en ajoutant de la cendre d’os: OA10 à OA 17
Commentaires: Le but était de tester le même émail que ci-dessus contenant 1 à 8% d’oxyde de fer en ajoutant de la cendre d’os afin d’observer l’effet du phosphore, à priori inutile car la cendre de chêne en contient déjà. Ceci est confirmé par l’essai: cela ne change pas la texture de l’émail ni sa couleur. Par contre le phosphore abaisse le point de fusion et a fait couler l’émail. Aucun tesson retenu
OA18-OA25: Oxyde de fer rouge 1-8% + Carbonate de cuivre 1-8%
Test de l’apport de Carbonate de cuivre OA18 à OA 25
Commentaires: le marron vire au noir foncé à partir de 5% de carbonate de cuivre. OA21: à 4% de carbonate de cuivre, pas de coulage et couleur marron très foncé. Au delà, OA22 à 25: coulage de l’émail au bas du tesson. Donc le carbonate de cuivre abaisse le point de fusion et liquéfie l’émail mais il assombrit fortement la couleur de l’émail. Tesson retenu OA 21 à 4% Pour une concentration plus forte, tester une cuisson à 1250°C
OA26-OA34: Fer Rouge 1-8% + Oxyde d’antimoine 1-8%
Test de l’apport d’oxyde d’antimoine de OA26 à OA33
Commentaire: L’oxyde d’antimoine ne fait pas couler l’émail, il modifie les nuances de l’émail: il conserve la couleur due à l’apport d’oxyde de fer mais il lui donne un aspect « de cuir vieilli » un peu délavé, une couleur un peu inhomogène. Tessons retenus: OA 31-33 de 6 à 8%
21/01/2025 Préparation d’autres essais de cendres
Depuis quelques jours je recueille et tamise des cendres de bois de peuplier et d’eucalyptus . Je les lave, puis les sèche sur le poêle à bois de la maison et les re-tamise. Ci-dessous la préparation des essais
I/ Essai Cendres de peuplier
Pour la base, j’ai repris les essais réalisés en 2023 et retenu la base des 2 meilleurs que je nomme PA11 et PA21.
Essais Cendres Peuplier : Base + Variations Ox. Fer Rouge/Carb. Cuivre
* Kaolin calciné car les cendres de peuplier sont riches en calcium. Le kaolin calciné diminuerait le risque de tressaillage selon DDM (Daniel De Montmolin).
Composition des cendres de peuplier : CaCO3 64%, K2O 20%, P2O5 9%, SiO2 4%, MgO 1%, AL2O3 1%, Fe2O3 0,2%
Ils sont tous classés « brillants » dans le diagramme de Stull et répondent respectivement aux diagrammes DDM N°28, N°18 et N°36. Leur positionnement à gauche de la ligne verticale justifierait l’utilisation d’une fritte. Décidons de transgresser la règle et voyons le résultat.
Résultat: émail « réussi » , brillant, ce coule pas. Le plus lumineux est le peuplier, le plus doux au toucher est le chêne
Retenus: PC33-3 et CC33-3
15/02/2025 Résultat des essais avec courbe de cuisson Cône 7
Courbe de cuisson: 0-1100° en 11h; 1265° en 2h40, palier de nappage 1265° 30min
– Je retiens une dizaine des émaux les plus réussis et fais la même recette.
– Je fais des variations sur les 3 cendres de bois en conservant la base. V1CC, V2CC et V3CC: cendres de chêne, peuplier et eucalypyus avec 2g de carbonate de cuivre sans oxyde de fer.
– Je fais des apports de métaux broyés et calcinés à la même base des 3 cendres de bois: bronze et copeaux de Titane
– Enfin, je fais des superpositions d’émaux diverses et variées
Retour d’expérience:
Pas de différence notable sur l’ensemble des émaux concernant la cuisson qui est différente, ils sont stables et ne sont pas sous-cuits
Seuls deux émaux ont été retenus sur 150 essais:
# OA 23: cendres de chêne 33g – Feldspath ice 33g – Kaolin 33g- Oxyde de fer rouge 8g, Carbonate de cuivre 8g
La création de poteries peut-elle et doit-elle être éco-responsable?
Désormais, c’est un sujet bateau où l’écologie s’impose comme principe directeur de toute activité humaine sous peine de conséquences graves pour l’avenir de la planète, d’où:
Première conséquence:le greenwashing c’est-à-dire « une utilisation fallacieuse d’arguments écologiques pour redorer l’image de l’entreprise ».
Eviter le greenwashing
Deuxième conséquence: le greenbashing, « pratique consistant à ridiculiser les pratiques et les opinions écologistes et à se moquer de certains comportements jugés excessifs ou ridicules ». Donc…
Soyons concrets: le mieux est d’aborder ce sujet dans un sens pratique, dénué de toute idéologie, en se posant une question simple: puis-je améliorer mes pratiques en réduisant la facture énergétique, les consommables, les déchets et les risques, mais…
Récupérer les déchets
Pourquoi le faire? Parce-que c’est gagnant-gagnant pour mon compte personnel, pour ma santé en même temps que pour autrui et pour l’environnement.
Quel constat?: Nous utilisons l’électricité commune, achetons l’argile chez un fournisseur. On recycle l’argile avec l’eau de ville, de plus chauffée en hiver. On ne récupère pas les déchets d’émaillage, donc…
Les idées pour s’améliorer: Va voir le site d’Amandine potière à Gesves, en région namuroise. Elle te donnera des exemples concrets de ce qu’il est possible de faire au quotidien. Mais…
Pourquoi n’a-t-on pas encore appliqué ces principes louables? Je ne crois pas qu’on soit faignants ou négligents. C’est la force de l’habitude et l’absence de réelle motivation. Si tu espères créer un nouvel émail, tu es animé par le désir de création. Ici, l’argument intellectuel n’est pas assez motivant. Alors …
Qu’est-ce qui va changer?: Pour que ce soit réalisable, donnons-nous deux dates en 2025 pour deux objectifs et cet écrit a valeur d’engagement: en mai, utilisation de l’eau de pluie et en septembre, récupération des émaux
Nous rapportons ici un témoignage d’un court séjour en Andalousie sur les azulejos (carreaux de céramique émaillés) décorent de nombreux édifices tels que palais et cathédrales. La visite du quartier de Triana à Séville et de la ville de Rambla-Cordoue vaut le détour.
LES AZULEJOS
Les azulejos se retrouvent en mésopotamie, en Egypte et en Perse antique. Ils se sont développés au travers de la culture islamique. Leur développement a été favorisé par la conquête musulmane de la péninsule ibérique au VIIIe siècle.
Les techniques ont évolué au cours des siècles pour atteindre leur apogée au cours de la période nasride des XIIIè et XIVe siècles. C’était peu avant la reconquista et le retrait des musulmans, chassés d’Espagne par les rois de Castille et d’Aragon, leur dernier bastion étant la ville de Grenade.
L‘intrication étroite des cultures chrétienne et musulmane au cours de ces siècles de cohabitation se retrouve au travers de plusieurs édifices. Les plus célèbres sont l’Alhambra de Grenade, l’Alcazar et la Casa de Pilatos à Séville et surtout la mosquée-cathédrale de Cordoue. Il s’agit là d’un immense édifice à base romaine sur laquelle a été érigée une mosquée aux multiples colonnades modifiée enfin en cathédrale. On y découvre une admirable juxtaposition des modes d’expression architecturaux et décoratifs des civilisations musulmane et judéo-chrétienne. Mais..
Les Azulejos de la Casa de Pilatos , sont les plus célèbres et les plus riches. Il s’agit de la résidence seigneuriale la plus importante de Séville. Tous les murs en sont recouverts. Ils représentent divers motifs dont les thèmes floraux, héraldiques ou géométriques. Ces azulejos sont typiques de la renaissance espagnole en première partie du XVIe siècle.
Voici ci-dessous des miniatures des azulejos dont est paré le rez-de-chaussée de la casa de Pilatos:
Voici quelques aperçus de la visite:
Azuelos de l’Alcazar
Alcazar de SévilleAlcazar de Séville
Azulejos de la Casa de Pilatos
Casa de PilatosCasa de Pilatos
Et ici dans la rue, sur les murs d’églises, sur les panneaux indicateurs…
Comment les azulejos ont-ils été réalisés?
Cela peut consister en assemblage de mosaïques juxtaposées » les alicatados » où des pièces de céramique monochrome sont découpées selon un modèle préalablement dessiné. L’apogée de cette technique date du royaume nasride qui siégeait à L’Alhambra de Grenade. Puis…
La technique de la « corde sèche » est un procédé d’origine musulmane, plus économique et plus simple à réaliser. Développée surtout au XVe siècle, elle est encore utilisée aujourd’hui. Elle consiste à délimiter sur le biscuit (au moyen d’une poire à bec fin) les champs de couleur des azulejos par un trait (appelé improprement corde). Celui-ci se compose d’un mélange d’huile et de pigments en poudre tel que l’oxyde de manganèse. Enfin…
On arrive à la technique de l’arête où la délimitation des champs de couleur se fait par de fines arêtes en relief. Il n’y a que 2 cuissons, celle du biscuit qui se fait à 980°C et une 2ème cuisson à basse température entre 980-1080°C après la corde sèche et application des émaux.
Azulejos artisanaux peints ou « à la corde sèche » exposés à la vente
LA POTERIE ANDALOUSE
Triana, quartier de Séville s’étend au bord du fleuve Guadalquivir, lieu ancestral de production de faïences et d’azulejos. C’es un quartier très animé où se trouve le musée de la céramique et des boutiques ou des ateliers de potiers. Les usines ont définitivement fermé leurs portes, la dernière en 2012 étant celle de Manuel Garcia Montalvan.
Entrée du musée de la céramique à La Triana – SévilleIntérieur d’un four avec cagettes à azulejos au fond
Les époques de la céramique à Séville
La renaissance connut l’arrivée à Séville d’un italien Nicoloso Francisco Pisano mort en 1529 à Séville. Il apporte à Séville la connaissance de l’ornementation de la renaissance italienne. Il introduit la peinture au pinceau qui se poursuivra jusqu’à aujourd’hui. Il met en action sa vision commerciale et développe une production semi-industrielle en créant en particulier l’azulejo de arista. Il s’agit de la technique » à l’arête » qui s’est substituée à celle de la corde sèche. Elle a permis à partir d’un moule la reproduction des azulejos à l’identique, avec pour conséquence le développement d’un commerce massif.
La renaissance espagnole
L’époque baroque: après un déclin économique et social de 1650 à 1700 survient au milieu du XVIIIe siècle une extraordinaire vitalité des peintures sur faïence. Elle se manifeste par un équilibre entre une technique plus raffinée et une décoration plus expressive
La période baroque
La révolution industrielle des 19e et 20e siècles est représentée par les méthodes d’un anglais, Charles Pickman (1808-1893). Il introduit d’Angleterre de nouveaux concepts de fabrication, de transport et de stratégies commerciales. Cette période est appelée la seconde renaissance de la céramique sévillane.
La révolution industrielle
La contestation des méthodes industrielles apparait dès le milieu du 19ème siècle. La production industrielle massive s’accompagne rapidement d’une revendication de retour aux méthodes pré-industrielles qui favorise la création artistique
La période contemporaine
Les boutiques et ateliers à la sortie et dans les rues de Triana:
Elles remplacent les usines et proposent à la vente une grande variété de produits de caractère standardisé.
Le musée est construit à proximité du terrain où étaient extraits deux types d’argile depuis l’antiquité. Il donne à voir quelques vases antiques comme ci-dessous.
Vase campaniforme-fin du chalcolithique 2000 a.C.
Il organise chaque année un concours et expose premiers prix obtenus par les artistes avec une grande variété.
Plats ayant obtenu le 1er prix
Masque covid entièrement en céramique
A la sortie de la ville, la zone polygonale industrielle est occupée par de véritables supermarchés de la céramique contigus dont voici un exemple et…
On se sent submergé devant une telle abondance qui ne satisfait pas notre besoin de dénicher des objets simples décorés avec moins d’ostentation. Alors…
On s’arrête au forum de la céramique à Séville : un marché potiers se tient à deux pas de notre hôtel. Découverte d’un stand de vente de matériel « esmalte y barro » intéressant à des prix attractifs et de contact très sympa (le vendeur m’a offert deux outils de sculpture) mais il faut voir le coût du transport. Arrêt au stand de Beatriz Renfigo Ruiz, qui a son atelier à La Triana et à qui j’achète 2 azulejos en photo ci-dessous. Et…
Azulejos de Beatriz Renfigo Ruiz réalisés « à la corde » selon la méthode traditionnelle.
On termine avec le stand d’Isabel Garcia de Valencina de la concepcion (qui s’exprimait très bien en français) dont les poteries en grès nous ont plu, sobres, délicates avec des émaux « maison » de belle composition.
Il semble que ce soit une activité qui a le vent en poupe. Quand on n’y connaît rien, comment se lancer ? Comment savoir si ça va vraiment me plaire, est-ce que c’est cher, ai-je des aptitudes ou bien est-ce trop difficile pour moi, que me faudra-t-il comme équipement chez moi?…
A mon avis il ne faut pas s’emballer et tu peux commencer à la maison avec de l’argile auto-durcissante qui coûte 20€/5Kg ou bien acheter un pain de grès ou de faïence à 10€/10Kg et la faire durcir en l’enduisant d’huile de lin. Regarde des tutos sur internet et commence en façonnant des objets à la main, en étalant ta pâte au rouleau à pâtisserie ou en sculptant une motte avec des instruments de cuisine. Tu laisses cours à ton imagination et tu peux même partager cette activité entre amis. Navigues sur la toile et lis quelques articles
Si ça te plaît et que tu brûles d’envie d’aller plus loin alors le mieux est sans doute de s’inscrire à un cours de poterie près de chez toi en commençant par le tournage. Tu pourras ainsi répondre à toutes les questions énoncées plus haut. Le coût dépend de la durée du stage. Un cours d’une heure coûte environ 15 à 30€, c’est plus ou moins cher si c’est un cours individuel ou collectif, s’il faut apporter sa terre ou si elle est fournie mais qu’elle doit être achetée (le plus souvent). Un stage d’une journée coûte de 70 à 90€, un stage de 2 jours au cours d’un week-end coûte environ 150 à 200€ et une semaine coûte environ 280 à 350€. C’est cher sans aucun doute mais si tu veux t’équiper toi-même d’emblée tu vas payer plus cher encore car il te faudra acheter les équipements et la formation d’après les tutos sera beaucoup plus longue et laborieuse que si tu prends des cours. Essaie de trouver un stage d’abonnement au mois ce qui n’est pas mal car tu t’obliges à y aller régulièrement, la formation est progressive et les tarifs sont plus attractifs. Les cours te permettent de poser des tas de questions et de comparer tes progrès à ceux des autres ce qui est toujours enrichissant. Surtout, ne te décourage pas et dis toi que la poterie c’est une école de patience et d’humilité. Si tu échoues, tu recommences et c’est valable pour les débutant comme pour les professionnels car les obstacles sur la route sont multiples. Pour être un bon tourneur il faut 10 ans d’expérience au minimum, ceci m’a été confirmé par de nombreux professionnels. Sache que pour faire une série identique de pots, de bols ou autres poteries il te faudra aussi une bonne dizaine d’années de pratique et encore, beaucoup n’y arrivent pas. Tu as fait de jolies pièces, tu les mets à cuire et déception certaines sont fendues et inutilisables. C’est normal, ça nous arrive à tous car il y avait des bulles prisonnières dans l’argile, un défaut de tournage ou un défaut de séchage…
Bon d’accord, tu es mordu(e)s, tu veux t’équiper (tout en continuant les cours) et tu veux aller encore plus loin. Alors tu te poses et tu réfléchis: que veux-tu faire ? C’est pour le plaisir ou pour essayer d’en vivre? Dans tous les cas il te faut un local, un accès à l’eau et à l’électricité et un budget d’équipement pour disposer d’un tour et d’un four sans compter les outils et les consommables. Le local c’est important d’y réfléchir parce-que la cuisson au four électrique dégage des gaz et qu’il faut un local bien ventilé, un garage ou un appentis par exemple. Pense aussi au raccordement électrique car un four peut nécessiter une alimentation triphasée. L’eau c’est moins important de l’avoir à proximité car tu peux disposer de bassines ou de bidons pour l’apporter. Il te faut aussi des étagères à l’abri du soleil et des intempéries pour faire sécher tes pièces. Pense à disposer ton petit atelier en 2 parties distinctes: humide pour la préparation de l’argile et la confection des pièces et sèche pour la cuisson et la décoration. Le budget d’équipement va peut-être d’aider à réfléchir car la poterie c’est une activité relativement onéreuse. Un tour de potier on en trouve à 200€ certes mais si tu veux réellement travailler tous les jours ou du moins plusieurs fois par semaine, alors il te faudra acquérir un tour plus robuste pour un budget de 1200 à 1800€. Un four électrique c’est environ deux fois plus cher mais tu peux tomber sur une bonne occasion. Méfie toi, regarde bien l’état des céramiques à l’intérieur car si elles sont cassées le coût de la restauration sera élevé. Vérifie bien les résistances qui ont une durée de vie limitée selon le nombre de cuissons et dont le remplacement coûte environ 300€. Pense aussi à la consommation électrique qui est de 10€/ cuisson environ. Tu peux aussi faire cuire tes pièces à l’atelier où tu prends des cours mais attention au choix de la terre car la faïence et le grès ne se cuisent pas à la même température. Si c’est pour essayer d’en vivre, vois si tu peux bénéficier d’une formation financée et reporte-toi au chapitre « peut-on vivre de la poterie ? ». Surtout, ne quitte pas la proie pour l’ombre comme dit le dicton car si aveuglé(e) par ton désir de poterie au point que tu envisages de quitter ton emploi actuel (qui te fais vivre) réfléchis plutôt deux fois qu’une car ce n’est pas demain que tu pourras en vivre. Au début, conserve ton emploi, fais de la poterie ton activité de loisirs principale en attendant de faire le grand saut.
La décoration des pièces c’est encore une autre activité pour laquelle il te faudra t’instruire et disposer de livres, documents, ne pas hésiter là aussi à prendre des cours. Ce n’est pas comme pour le tournage où c’est la main qui apprend grâce au contact répété avec la terre. Pour la décoration il faut disposer de connaissances artistiques dans le graphisme, le dessin, la peinture et en somme tous les arts plastiques te seront utiles pour utiliser les engobes qui sont des colorants à base d’argile appliqués plutôt sur la faïence que sur du grès pour en faire des objets de décoration. Pour les émaux qui recouvrent le grès et qui servent à faire des objets utilitaires d’usage alimentaire, c’est très différent. Les émaux sont composés par assemblage de substances chimiques dans des proportions très rigoureuses et il te faudra donc acquérir des bases de chimie. Reporte-toi au chapitre « engobes-émaux« .
La création à partir de la porcelaine est souvent délicate et nécessite un apprentissage en particulier parce-que la porcelaine conserve la mémoire de la forme et qu’il faut savoir la tourner ou la modeler d’un seul jet sans avoir à s’y reprendre. D’autre-part elle est plus fragile que le grès à la cuisson et on a souvent de la casse.
On peut y remédier en utilisant de la porcelaine papier qu’on achète chez son fournisseur habituel, attention au coût : 40€ le pain! . Elle peut s’étaler au rouleau ou à la croûteuse en de fines lamelles avec lesquelles on façonne ses créations comme c-dessous
Porcelaine papier provenant d’AustralieFragment du pain posé sur la croûteuseAprès étalement de la pâte, découpe d’après schémaMontage d’un papillon pour applique murale
01/05/2024 La pièce s’est brisée en la prenant délicatement par le bord des ailes car très fragile en cours de séchage. Peut-être parce que je n’avais assemblé à la barbotine que le dessus des jonctions entre le corps et les ailes et pas encore le dessous mais comment faire pour la retourner sans prendre le risque de la briser? Bonne leçon, à refaire en plus solide dans les jonctions et plus délicat dans la manipulation.