Nous avons vu dans un article précédent comment créer un émail vert.
L’article se termine par: maintenant il faut faire un choix.
Ce choix, c’est l’oxyde de chrome. J’exclus l’oxyde de cuivre car il ne passe pas toujours les tests de laboratoire pour l’alimentaire. Pour le chrome, je sais qu’il passe les tests à la dose de 0,04% (voir test en laboratoire d’un émail rose).
Est-ce qu’il passe le test à une dose plus élevée? Tout dépend de la base utilisée, car il ne faut pas qu’il y ait de transfert, c’est-à-dire qu’il faut que l’oxyde soit solidement accroché aux autres éléments de l’émail.
Choix de ma base
Je choisis ma base (cône 6 -Oxydation) dans Glazy.org:
A l’ Oxyde de Chrome, j’ajoute: Rutile et Di-Oxyde de Titane
Les tests
1ère série de tests
Six tests pour commencer, cuisson à 1200°C en four électrique (cône 6)
%
%
%
%
%
%
Ox. Chrome
1
1
1,2
1,2
1,4
1,4
Rutile
2
4
2
4
2
4
Cette première série de tests a pour but de s’assurer que l’émail est de bonne qualité, qu’il ne coule pas, qu’il s’étale bien, qu’il est de couleur verte, même si la photo ne le montre pas bien.
Je reçois la 3ème édition du livre de Phil Rogers : ASHGlazes édité en 2023 dont la 1ère impression date de 1996.
Ce livre est plus qu’un guide pour la fabrication d’émaux à partir de cendres. C’est une initiation à l’exploration personnelle de l’utilisation des matériaux qui nous entourent.
Cet artiste potier, né le 28 mai 1951 à Newport (Pays-de-Galles sud), décède le 22 décembre 2020 après une courte maladie qui surprend son entourage et le monde de la poterie. Sa célébrité dépasse les frontières du Royaume Uni. Une cinquantaine de musée expose ses oeuvres. Il se marie en 2011 à Hajeong Lee Rogers, elle-même potière reconnue.
Avant-propos
Dans son avant-propos, Mike Dodd renvoie dos-à-dos les concepts de « tradition » et « innovation ». La critique de la poterie traditionnelle va souvent de pair avec la promotion de la poterie dite innovante sur certains marchés ou certaines expositions. L’art traditionnel ne s’improvise pas, ne s’hérite pas et demande beaucoup de travail. L’innovation ne signifie pas, dans le domaine de la poterie, faire quelque chose de nouveau. Ce terme est entendu uniquement comme l’idée de « rafraîchir ».
Son épouse, Hajeong Lee Rogers, se satisfait plus du fait que ses clients utilisent au quotidien ses plats et objets utilitaires que de ses objets décoratifs.
Ce week-end, Christian Charre, exposant au marché potier d’Auvillar me confie que la désaffection croissante du public pour le marché des Tupiniers à Lyon a cessé. La ré-introduction de la poterie traditionnelle et utilitaire aux côtés de la poterie « contemporaine » y est pour beaucoup. Le marché des Tupiniers est désormais florissant, aussi bien pour les potiers que pour le public.
La tendance « galeriste », consistant à présenter des objets aussi beaux que rares et inutiles au détriment de pots utilitaires qualifiés de « ringards » ne rencontre pas toujours les faveurs du public. Pour preuve, notre exposition au marché d’Auvillar. Le premier jour nous n’exposons que des grosses pièces: vases et potiches enfumées, sculptures animalières ou d’inspiration personnelle… maigres ventes. Le dimanche, remplacement des pièces décoratives par de l’utilitaire, avec des émaux de notre fabrication, testés en laboratoire pour l’alimentaire: … triplement des ventes.
L’antagonisme apparent entre traditionnel et innovation nous interroge.
Si ta démarche artistique est bien établie et que tu disposes d’une base traditionnelle, il te faut innover c’est-à-dire « rafraîchir » ta production, sans quitter ta ligne de production créative.
Si tu es jeune dans le métier, c’est plus difficile pour toi d’acquérir la base traditionnelle. Tu préfères sans doute t’essayer à de nouvelles formes, à des émaux au goût du jour. Tu penses ainsi t’affranchir d’un long apprentissage et pouvoir rapidement te différencier de la concurrence.
Mais il existe des potier-e-s qui cultivent l’art traditionnel, qui cherchent à se plonger dans les racines de cet art afin d’y puiser leur propre enrichissement.
Préface de l’auteur
Phil Rogers déclare que c’est une très bonne chose que d’utiliser ce qu’on a sous la main pour créer, dans la mesure du possible. Ces matériaux sont disponibles, gratuits, mais c’est également drôle et ludique. Certes il faut être doté d’une nature curieuse. Selon Phil Rogers, si tu utilises un nombre limité de matériaux tu vas découvrir ce que faire des pots signifie réellement. Parmi les émaux chinois les plus anciens, certains sont de simples mixtures de cendre et d’argile. Ils sont restés indépassables pour leurs riches couleurs et la qualité de leur surface. On s’émerveille que de tels pots, créés il y a plus d’un millénaire, restent une source d’inspiration et de stimulation pour des potiers actuels.
Ce livre a pour but de sensibiliser à la création d’émaux loin des catalogues. Il te propose d’expérimenter l’auto-découverte et à comprendre la vraie nature de ce qui nous entoure. Les potiers ont-ils une prédisposition au masochisme ? Il n’y a pas beaucoup de pratiques humaines qui nécessitent autant de dévouement et d’engagement obsessionnel. Les heures de travail sont longues, l’effort physique parfois difficile, les récompenses financières moins qu’excitantes.
Pourquoi alors cherchent-ils la difficulté d’accomplir eux-mêmes les recherches et la préparation de leurs propres matériaux ?
Avant, c’était plus par nécessité que par choix délibéré.
Aujourd’hui, les changements de goût et les tendances sociologiques orientent plutôt vers des couleurs brillantes.
Celles-ci ne sont pas facilement obtenues avec des matériaux de proximité. Certaines pièces comme ci-dessus sont créées par des artisans accomplis.
Mais dans l’utilisation de matériaux « clé-en-main » proposés par les manufacturiers, il y a aujourd’hui une part de paresse, de facilité, de disponibilité immédiate dans une société du jetable.
Attention nous dit l’auteur, c’est formidable que les potiers d’aujourd’hui puissent acheter chez les marchands tout ce dont ils ont besoin. Il est dommage cependant que certains n’aient pas la moindre idée de ce que ces poudres et substances puissent contenir.
Les émaux de cendres
C’est le titre du livre et nous allons en parcourir les chapitres.
Deux exemples de créateurs actuels d’émaux de cendres
"Je recherche des formes épurées et sobres, harmonieuses et simples. J'attache beaucoup d' importance à l'équilibre entre esthétique et utilité au quotidien. Mes émaux vont vers une dominante de bleu sur noir , mais aussi turquoise vert , noir mat et blanc aussi. je cherche des effets par sgraffite, mais aussi par décor pointilliste sur émail. J' utilise beaucoup la cendre de bois pour mes couvertes (fougère , peuplier, eucalyptus, aubépine,etc )".
Qu’est-ce que la cendre de bois?
Il s’agit d’un résidu inorganique provenant de la combustion de la structure organique du bois et par extension, aux autres végétaux. C’est aussi une mixture complexe minérale et un cocktail chimique. Enfin, cela consiste en un mélange d’acides et d’alcalis solubles et insolubles d’une telle variabilité qu’il est vain de vouloir en connaître la composition exacte. Cela varie selon le type d’arbre, selon son origine géographie, de la terre où il a poussé, selon son âge, selon qu’on a brûlé le tronc ou seulement les branches…
Composition des cendres
1/ Les analyses
On distingue deux groupes de cendres : riches en Calcium ( bois et buissons) et riches enSilice (herbacées et céréales). On peut les classer aussi en basiques, et acides. La plupart des cendres d’arbres ont un taux de calcium de 20 à 40% qui peut atteindre 63% pour la cendre de pommier. Lorsque le taux de calcium est bas, la concentration en potasse K2O est élevée tel le saule qui contient le taux le plus bas en CaO (20% de Cao et 49,80% de potasse). Il faut s’aider de tables qui donnent une valeur approximative de la composition de telle ou telle cendre.
Pommier: CaO = 63% Saule: CaO=20%
2/ Evaluer leur contribution à l’émail
Bernard Leach dans son Potter’s book dit que la balance entre la fraction entre fondants (potasse, soude, magnesie…) et non fondants (alumine, silice et phosphore) permet de suggérer l’effet de la cendre sur l’émail. Les cendres à forte proportion de calcaire ont les fondants les plus forts, ce qui concerne la plupart des arbres et arbustes. Les cendres riches en silice sont produites par les plantes à croissance rapide (herbe, cultures céréalières, légumes, orties, écorces de grains et paille de riz).
Arbres et arbustes = Calcaire Herbe, céréales, légumes = Silice
Selon Cardew dans son livre Pioneer Pottery , les cendres riches en silice représentent un substitut au silex ou au quartz et les cendres de teneur haute en calcaire sont une alternative à la craie.
La collecte et la préparation des cendres
La collecte
Si tu brûles 45Kg de bois sec, tu peux espérer obtenir 227g de cendres utilisables. Cela donne une idée de la quantité de bois à brûler si on veut faire des émaux de cendres dans un but commercial. Il faut pouvoir disposer de bois, d’un poêle pour le brûler et d’un récipient en métal pour stocker les cendres. L’idéal est de se servir du bois pour se chauffer en hiver.
45Kg227g
Il ne faut brûler et récolter qu’une seule espèce de bois à la fois. Il faut s’assurer qu’il n’y a pas de terre, de graviers, de charbon de bois, d’anthracite, d’ossements, de morceaux de plastique ou de ferraille. Le papier, les journaux ne posent pas de problème en petite quantité. Les récoltes de bois ou de céréales peuvent se trouver autour de toi, mais veille à pouvoir y retourner, si jamais ton émail est réussi.
La préparation
Tu peux construire ton four toi-même en briques réfractaires. Le mieux est d’avoir un poêle qui te sert en plus à te chauffer. Tu peux allumer le feu avec du papier journal et des brindilles. Veille à ne pas avoir un feu trop vif. Le bois doit brûler lentement afin d’éviter de perdre les particules fines.
Laver les cendres ou pas ?
Certains lavent, d’autres non. Les cendres de plantes contiennent des composants solubles, potasse, carbonates, sulfates et chlorides. Certains de ces alkalis solubles peuvent poser le problème de déflocculation dans la bassine d’émail et le rendre inutilisable. Le conseil de Phil Rogers est de laver les cendres, celles-ci se conservent mieux et ton émail est plus reproductible.
Comment laver les cendres ?
Un jour sans vent, dépose les cendres dans une bassine que tu emplis à moitié. Fais bien attention à ne pas perdre les particules fines. Mets un masque, ne touche pas les cendres autrement qu’avec des gants. Emplis lentement la bassine avec de l’eau jusqu’à raz-bord. Remue bien le tout et laisse reposer toute la nuit. Le lendemain, retire avec une passoire le charbon de bois qui flotte en surface. Laisse s’écouler l’eau de surface puis remplis avec de l’eau propre. Répète ce processus deux fois sur une période de 2 semaines.
Ensuite, place tes cendres dans un récipient en biscuit (facilite le séchage) et couvre les avec du papier galvanisé en s’assurant que l’air circule autour.
Le séchage des cendres
Tu peux profiter de la chaleur dégagée par le four pendant la cuisson de tes poteries. Veille à mettre tes cendres dans un saladier en biscuit. Surtout ne place pas ton récipient directement sur le four car l’eau et les cendres peuvent traverser le fond du plat, par porosité. Dépose une plaque métallique sur ton couvercle de four avant d’y placer tes cendres.
Qu’est ce qu’un émail ?
Typiquement c’est une couche de verre fondu à la surface d’une poterie. Il produit une surface lisse, hygiénique, non-poreuse et décorative.
L’approche de Phil Rogers pour fabriquer un émail est : « fais-le et vois »
L’approche se fonde sur la compréhension de la façon dont les différents composants vont former un émail donné.
Les cendres de bois vont se mélanger et inter-agir avec les autres matériaux et surtout avec la silice.
Les matériaux sont des roches et minéraux accessibles et peu chers. Ce qui coûte cher dans la matière première, c’est son extraction, son raffinage, sa préparation et son transport. Mais malgré tout, fabriquer son propre émail revient beaucoup moins cher que d’en acheter un prêt à l’emploi.
Ils contiennent des oxydes
Les roches sont le quartz, le feldspath, la craie, le talc… Chaque minéral contient pour tout ou partie des oxydes. Ce sont ces oxydes que recherche le céramiste pour faire un émail. Un oxyde est une combinaison d’un élément avec l’oxygène. De tous les oxydes de la croûte terrestre, la silice (SiO2) en représente 60%, l’alumine (Al2O3) 15% et le reste 25%. La silice est le seul oxyde indispensable pour faire un émail car il vitrifie. Tous les autres oxydes, à l’exception de l’alumine (stabilisateur) sont des fondants.
Matériaux en poudre
Les matériaux nécessaires à l’émail sont présentés sous forme de poudres. Leur apparence est un peu la même, aussi te faut-il les stocker de manière à pouvoir les reconnaître aisément.
Stockage des oxydes Stockage des minéraux
Il faut bien comprendre qu’un émail n’est pas un engobe ni un colorant de masse. Ces derniers avant cuisson te permettent de préjuger avant cuisson de l’aspect final de ta poterie. Ce n’est pas le cas avec un émail. Celui-ci est une combinaison chimique qui se modifie totalement sous l’effet de la chaleur. Tu peux appréhender le résultat final d’après les exemples visuels fournis sur les réseaux ou les catalogues. Mais ton propre émail sera forcément différent, car les matériaux ne sont pas forcément identiques, l’application de l’émail, son épaisseur et sa cuisson sont variables.
La suite du livre…
Le livre détaille ensuite les différents matériaux utilisés et leur rôle respectif dans la fabrication de l’émail. Le quartz et le silex, le feldspath et la craie constituent la base. Il passe ensuite en revue les matériaux ajoutés en très petite quantité aux précédents et à la cendre de bois. Ce sont la dolomie, le talc, la cendre d’os et les oxydes colorants
Le chapitre suivant concerne le procédé de fabrication d’un émail
On entre là dans le chapitre le plus intéressant pour le potier, le moyen de création de l’émail. Le tamisage, le mixage, le pesage, le dosage sont expliqués.
Il passe en revue le processus des essais avec mélange de 2 ou 3 matériaux avec les diagrammes et détaille les test de couleurs.
Puis l’auteur décrit l’application de l’émail et sa cuisson en oxydation et en réduction. Il aborde enfin les problèmes de tressaillement, d’écaillement, de coulage, de clockage.
Vient ensuite un chapitre sur les émaux sans cendres qui simulent la cendre
Dans ce chapitre l’auteur aborde le sujet de » comment comparer les émaux entre-eux ». C’est grâce au chimiste Hermann Seger (1839-94) et à sa formule qui regroupe les différents oxydes en 3 catégories: les fondants, les stabilisateurs et les formateurs acides de verre. Ce sujet difficile rebute en général les potiers mais il est expliqué simplement et sous un angle pratique.
Enfin, la mise-en-valeur de potiers renommés et leurs oeuvres
Katherine Pleydell-Bouverie, Terry Bell-Hughes, Mike Dodd, Lis Ehrenreich et une dizaine d’autres…
Un livre passionnant, une très belle édition, bien écrit mais…en langue anglaise.
J’en retiens sa philosophie générale: fais-le et vois ce que ça donne. Il cite le cas d’un étudiant qui revient le voir après un stage. N’ayant pas trouvé de cendres de bois, il utilise les cendres de ses déchets alimentaires avec un résultat bluffant!
Je me mets au travail après mes recherches dans la 1ère partie
Avant tout je rappelle le principe de ce blog. Je décris en direct ce que j’applique, sans filtre, au quotidien. Il exprime mon univers de céramiste dans lequel je cherche, doute souvent et trouve… parfois. A toi de compléter avec ta propre expérience.
Essais en pratique
1/ Conversion des formules
Je vais commencer par recréer l’engobe John’s SG 12 et l’émail rouille Hamada pour essayer d’obtenir ce résultat…
… obtenu en théorie par application de 3 couches d’engobe John’s SG 12 au dessous de 2 couches d »émail rouille Hamada
La recette de l’engobe JOHN’S SG-12 est donnée ci-dessous:
L’engobe: JOHN’S SG-12 Cone 10-11 Oxydation
Cendre d’os
2,06%
Dolomie
5,53
Talc
3,08
Craie
1,73
Custer Feldspath
38,03
Red Art Clay
40,12
Kentucky Ball Clay
9,46
100,00
Ox. Fer Rouge
4,50
Rutile
1,00
Il faut la convertir avec des matériaux dont je dispose car je n’ai pas: Custer Feldspath, Red Art Clay et Kentucky Ball Clay.
Grace à Glazy calculator , je trouve en substitution: Ball Clay 39,8%, Feldspath potassique 28% et Feldspath sodique 12% . Cela donne une formule proche de SG-12 avec 5% de moins de silice.
JOHN’S SG-12 -DP05: formule modifiée
Cendre d’os
2,06%
Dolomie
5,53
Talc
3,08
Craie
1,73
Feldspath potassique
28,00
Feldspath sodique
12,00
Ball Clay
39,8
100,00
Ox. Fer Rouge
4,50
Rutile
1,00
Vérification des paramètres dans Glazy:
JOHN’S – SG12
DP05: JOHN’S – SG12 modifié
La comparaison dans Glazy me satisfait: ratio R2O1: RO et SiO²:Al2O3 voisins, SiO2 et Al2O3 plus faible pour DP05. La concentration en KNaO, CaO et MgO est proche. Celle en fer est la même. Les deux recettes correspondent au diagramme 36 de D. de Montmolin, bien positionnées dans la partie droite du diagramme. La formule modifiée DPO5 devrait être un peu moins brillante
La couverte: Rouille HAMADA
Même processus, recherche de la recette Hamada, puis conversion avec des matériaux disponibles
Recette Hamada:
Recette Hamada modifiée DP1
Vérification des paramètres:
Recette Hamada:
Recette Hamada modifiée DP1
La recette modifiée a un peu moins d’oxyde de baryum, un peu plus de K2O et moins de CaO. Sensiblement la même pour les autres paramètres.
Le rendu brillant devrait être préservé, ci-dessous le diagramme de Stull:
2/ Préparation de la gamme d’essais
Base SG12-DP05 en dessous en engobe
– variations de rutile (1-2-3%)
– puis variations de Fer Rouge (2-4-6-8-10-12%)
– enfin variations d’épaisseur (2-3 couches)
Hamada DP1 par dessus en couverte :
-avec variations d’épaisseur (1-2-3 couches)
Ensuite, échantillonnage et numérotation des essais
-> SG12-DP05: Rutile 0/1/2% et Oxyde de Fer Rouge : 2/4/6/8/10/12%
-> Hamada-DP1: Concentration en Oxyde de Fer Rouge fixe à 4,8%
Variations des épaisseurs: 2 ou 3 couches pour SG12-DP05 et Hamada-DP1
Commençons par un essai sur 6 tessons, pour voir !
Je prépare 500g de chaque base en pesant les différents matériaux qui les composent. Pour SG12-DP05, je n’ajoute pas l’oxyde de fer rouge ni le rutile. Ils seront ajoutés ensuite dans des proportions croissantes. Par contre j’ajoute 4,8% d’oxyde de fer rouge à Hamada-DP1 dont la concentration en oxyde de fer rouge restera fixe. Je mélange bien la poudre dans un bocal fermé.
Ensuite, au moyen d’une balance au millième, je pèse les constituants.
5/ Emailler les Tessons
Pour les essais sur 6 tessons voici ci-dessous comment préparer
Prendre 4 gobelets et déposer dans chacun :
N°1 : 20g de SG12-DP05 + 0% de rutile et 6% de fer rouge soit 0,12g N°2 : 20g de SG12-DP05 + 1% de rutile soit 0,02g et 0,12g de fer rouge N°3 : 20g de SG12-DP05 + 2% de rutile soit 0,04g et 0,12g de fer rouge N°4 : 20g de Hamada-DP1
J’ajoute 14ml d’eau dans chaque gobelet et mélange bien avec un bâtonnet puis avec un pinceau à poils souples.
Six tessons :
N°1 : SG12-DP05 avec Rutile 0% et Fer Rouge 6% Dos 2 couches, Face 3 couches Hamada -DP1 Dos 3 couches, Face 2 couches
N°2 : SG12-DP05 avec Rutile 0% et Fer Rouge 6% Dos 3 couches, Face 3 couches Hamada -DP1 Dos 4 couches, Face 3 couches
N°3 : SG12-DP05 avec Rutile 1% et Fer Rouge 6% Dos 2 couches, Face 3 couches Hamada -DP1 Dos 3 couches, Face 2 couches
N°4 : SG12-DP05 avec Rutile 1% et Fer Rouge 6% Dos 2 couches, Face 3 couches Hamada -DP1 Dos 4 couches, Face 3 couches
N°5 : SG12-DP05 avec Rutile 1% et Fer Rouge 6% Dos 3 couches, Face 3 couches Hamada -DP1 Dos 3 couches, Face 2 couches
N°6 : SG12-DP05 avec Rutile 2% et Fer Rouge 6% Dos 3 couches, Face 3 couches Hamada -DP1 Dos 4 couches, Face 3 couches
6/ La Cuisson
Cuisson:
Dans le four électrique à 1260°C selon notre courbe ( voir le chapitre courbe de cuisson). 150°C/h -> 1000°C soit 6h40min puis 70°C/h -> 1260°C et enfin un palier de 15min. soit 11h au total.
Refroidissement:
La décroissance de température spontanée du four électrique mesurée cet été à une température ambiante de 25°C est exprimée ci-dessous en minutes:
Email brillant marron-marron clair avec traces et coulures noirâtres.
Le rutile donne un peu de jaune.
L’épaisseur ne change pas le rendu.
Rutile = 0%Rutile = 1%Rutile = 2%
7b/ Variations de l’Oxyde de Fer Rouge
– Retenir le tesson N° 5 face (Rutile 2% 3 couches de SG12-DP05 et 3 couches de Hamada-DP1)
– Faire varier la concentration en oxyde de fer rouge dans SG12-DP05 tout-en- conservant la même épaisseur d’émaux: 3 couches-3 couches) .
Tessons 1, 2, 3, 4, 5, 6 => 7/8/9/10/11/12% en Oxyde de fer rouge
7 et 8% Oxyde de Fer Rouge9 et 10% Oxyde de Fer Rouge11 et 12% Oxyde de Fer Rouge
On obtient un effet « goutte d’huile » avec des taches rouille sur fond noir.
C’est loin de l’effet fourrure de lièvre. Je suis surpris par le résultat. Comparons les tessons 5 et 6 de l’essai précédent aux tessons 1 et 2 de cet essai. La concentration en rutile est la même: 2%.
Ce qui varie c’est la concentration en oxyde fer rouge qui passe de 6% pour les premiers à 7 et 8% pour les seconds.
Avec 1 à 2% de concentration en fer rouge de plus la couleur passe du marron clair avec traces noires à du noir avec traces rouille.
Cela avec la même courbe de cuisson dans le même four électrique.
Explication: il existe un seuil de basculement de la teinte pour une concentration donnée en oxyde de fer rouge à 7%. Autre explication, une erreur de mesure de concentration entre les deux essais
7c/ Essai contrôle: même essai en faisant varier la concentration en oxyde de fer rouge de 0 à 10% avec 2% de rutile.
Par sécurité, je vais refaire de l’émail SG12-DP05 et doserai précisément les composants y compris l’oxyde de fer rouge dans les 11 gobelets avant d’y ajouter l’eau.
Tout ceci sans changer la couverte Hamada rouille modifiée DP1, car pour la couverte on verra après s’il faut la modifier.
La création d’émaux est une véritable école de patience et d’auto-critique.
et en allant voir sur internet leur référencement que je trouve « émail fourrure de lièvre ». Je me suis hameçonné comme le poisson au bout de la ligne. C’est quoi un émail en fourrure de lièvre?
Couverte feldspathique avec fondant à base de carbonate de calcium et de potasse et grande quantité de fer (6%). Le surplus non dissous de fer en suspension est emmené par les bulles d’air qui éclatent à la surface. Elles forment des points d’oxyde de fer qui coulent le long des parois et forment des taches. Cet effet nécessite une cuisson à 1300-1330°C.
Ce type de couverte est employé sous les Song (960-1279).
Voici un résumé clair et pratique sur l’émail « fourrure de lièvre » en céramique (aussi appelé « hare’s fur » en anglais, 兔毫釉 en chinois).
1) Définition:
C’est un type d’émail historique, célèbre sur les bols Jian (Jian ware) de la dynastie Song (Chine). Apparence caractéristique : fond sombre (brun-noir) strié de fins « poils » verticaux brun clair, argentés ou métalliques rappelant la fourrure d’un lièvre. Lié aux émaux tenmoku/天目 utilisés aussi au Japon.
2) Pourquoi cet aspect apparaît (principes)
– Émail riche en fer : des composés de fer dans la glaçure cristallisent ou s’orientent pendant la cuisson/réchauffement, formant des traits fins.
– L’atmosphère réductrice pendant la cuisson favorise la réduction de l’oxyde de fer et la formation des bandes.
– Épaisseur de l’émail, tension de surface et composition (fluide vs visqueux) déterminent la longueur/largeur des « poils ».
3) Composition et paramètres (généralités)
– Base : fond feldspathique/ash-type (émail silicaté), parfois avec ajout d’oxyde de fer ou d’un engobe riche en fer sur la pièce.
– Teneur en fer : typiquement notable — on trouve des plages allant de quelques pourcents à 10–15 % d’oxyde de fer selon la recette (les chiffres varient selon les recettes modernes).
– Température : cuisson haute température pour grès/stoneware — généralement dans la fourchette ~1200–1300 °C (cônes ~8–10).
– Atmosphère : réduction (less oxygen) pendant la montée et/ou le refroidissement; un refroidissement contrôlé favorise la cristallisation et l’apparition des stries.
4) Techniques pratiques pour obtenir l’effet
– Préparer un émail/engobe riche en fer (ou appliquer un engobe ferreux sur la surface avant glaçure).
– Application : coulage généreux ou superposition pour obtenir une épaisseur suffisante. Les coulures verticales favorisent les « poils ».
– Cuisson en réduction : contrôler l’atmosphère du four (charbon, gaz ou agent de réduction), et éviter une réduction trop brusque ou trop faible.
– Contrôler le refroidissement (parfois maintien ou refroidissement lent) pour laisser se former/grossir les cristaux qui créent les traits.
– Expérimenter avec additions (rutile, titane, manganèse) et variations d’épaisseur — elles modifient l’apparence (passage vers « oil-spot »/taches métalliques ou vers des bandes plus nettes).
5) Variantes et confusions
– « Hare’s fur » se distingue de « oil-spot » (gouttes métalliques) et d’autres effets Tenmoku ; les transitions entre ces aspects peuvent être subtiles selon la recette et la cuisson.
– Les résultats sont très sensibles au four, au lot d’argile et aux petits changements de recette — prévoir d’innombrables essais.
6) Problèmes fréquents
– Pas de stries : souvent manque d’oxyde de fer, cuisson oxydante, trop peu d’épaisseur, refroidissement trop rapide.
– Sur-glaçure qui coule trop : réduire l’épaisseur ou modifier la viscosité.
– Variation excessive : normal en cuisson réductrice ; documenter et standardiser l’empilement et l’alimentation en combustible pour la répétabilité.
7) Mécanismes chimiques
– Fer : l’oxyde de fer (Fe2O3 ➜ réduit partiellement en FeO/Fe ou en phases magnétiques comme la magnétite) est l’agent clef. La quantité et l’état d’oxydation du fer contrôlent la couleur et la métallisation.
– Réduction : une atmosphère pauvre en oxygène favorise la réduction des oxydes ferriques, créant les nuances sombres et les reflets métalliques.
8) Mécanismes physiques
– Phase séparation & cristallisation : sous l’effet de la chaleur et du refroidissement la glaçure peut se diviser en domaines riches et pauvres en fer ; des cristaux ou agglomérats ferriques (ou des dépôts vitreux à surface différente) forment les « poils ».
– Tension de surface et écoulement : la viscosité/glace en fusion et la gravité favorisent l’orientation verticale des stries lors du ruissellement. Les bulles de gaz et sites de nucléation (impuretés, grains non fondus) influencent la taille et la distribution.
– Additifs (rutile, titane, manganèse) : modifient la manière dont le fer cristallise et peuvent faire apparaître plus d’« oil spots » ou altérer la couleur/métallicité.
9) Paramètres de cuisson pratiques
– Température : généralement haute température (stoneware/grès). Plage typique ~1200–1300 °C ( cônes 8–11 selon le four). Les bols Jian historiques étaient cuits très chaud (vers ~1280–1300 °C).
– Atmosphère : réduction recommandée, surtout lors de la montée et du refroidissement ; la réduction pendant le refroidissement est souvent cruciale pour la formation des poils.
– Épaisseur de glaçure : assez importante ; si trop mince, les stries n’apparaissent pas. Trop épaisse peut couler excessivement.
– Refroidissement : un refroidissement contrôlé (parfois maintien, puis refroidissement lent) favorise la cristallisation visible.
10) Exemple de recette expérimentale (point de départ)
(Remarque : adapter selon matériaux disponibles et testez sur tessons.)
– Potasse feldspath : 40 %
– Kaolin (ou argile réfractaire) : 20 %
– Silice (sable) : 20 %
– Oxyde de fer (Fe2O3) : 8–12 % (commencer par 8 % et augmenter si nécessaire)
– Optionnel : rutile 2–4 % pour variations « oil-spot »
Application : dégraissage/engobe ferreux (optionnel : barbotine 2–5 % Fe2O3) ; trempage pour obtenir 2–3 mm de couche (ou plusieurs couches si besoin).
Cuisson : monter à 1240–1280 °C en atmosphère réductrice ; maintien 15–30 min ; amorcer refroidissement lent et veiller à maintenir réduction pendant la phase critique où la glaçure cristallise.
11) Technique d’application et points expérimentaux
– Engobe ferreux : appliquer un engobe (épais) riche en fer avant la glaçure pour accentuer les bandes.
– Épaisseur et coulures : favoriser des coulures verticales (glaçure suffisamment fluide) pour des lignes plus longues.
– Test systématique : réaliser une plaque d’essai avec variations en colonnes : 1) teneur en fer (5, 8, 12 %), 2) épaisseur (fine/ moyenne/épaisse), 3) présence/absence de rutile, 4) profils de réduction (légère/forte, prolongée au refroidissement). Photographiez et notez chaque test.
12) Problèmes fréquents et remèdes
– Pas de « fourrure » : vérifier réduction, augmenter Fe2O3, augmenter épaisseur, tester engobe ferreux.
– Glaçure qui coule trop : réduire flux (moins de feldspath), diminuer épaisseur, ajouter un peu d’argile pour épaissir la glaçure.
– Résultats très variables d’un four à l’autre : normal — standardisez positionnement, quantité de combustible/ventilation et documentez précisément.
Pour ma première utilisation de ChatGPT dans ce blog je ne suis pas déçu. Je peux lui demander plus, des références, des expérimentations… mais c’est un plaisir de chercher soi-même.
Peut-on créer la fourrure de lièvre en Oxydation?
Une partie de la réponse est dans la revue: Ceramics Art Network
John BRITT, célèbre céramiste américain donne en 2013 dans cette revue des explications plus détaillées. Surtout, il offre la possibilité de l’obtenir en oxydation.
Silver Iron Cup (détail), porcelaine avec un vernis de combinaison de fourrure de lièvre – deux manteaux de John’s SG-12, un manteau Candace Black, et un manteau de Hamada Rust, oxydation du cône 10.
Ci-dessous un résumé du texte de John Britt:
« Aujourd’hui la plupart des potiers sont familiarisés avec les émaux tenmokus et la cuisson en réduction. Mais pour obtenir des effets goutte d’huile les tenmokus rigides nécessitent d’être cuits en oxydation ».
Principe chimique simple:
Fe2O3 est en principe réfractaire à l’oxydation mais il peut aisément être changé en fondant sous forme de FeO en réduction. Pour les gouttes d’huile, nous sommes intéressés dans l’aptitude du fer à d’auto-réduire. A cône 7 (2250°F ou 1232°C), Fe2O3 ne peut maintenir sa structure cristalline trigonale et il se réarrange en structure cubique, la magnetite (Fe3O4) qui se réduit encore pour devenir ferreuse (FeO). Ceci est appelé la réduction thermique.
Echappement de l’oxygène
Ceci signifie que lorsque c’est suffisamment chauffé, l’oxyde de fer rouge utilisé dans l’émail laisse s’échapper un atome d’oxygène. Alors que les bulles d’oxygène libérées atteignent la surface de l’émail, elles entraînent un peu de magnétite avec elles et la déposent en surface. Une tache noire rugueuse est laissée sur la surface de l’émail. Elle est différente de l’émail environnant en raison d’une grande concentration d’oxyde de fer dans cette petite surface et de sa re-oxydation pendant le refroidissement.
Effet goutte d’huile
Pour finaliser l’effet goutte d’huile, on doit en premier appliquer une épaisse couche d’émail et cuire en oxydation à cône 10 ou plus haut . L’émail va buller vigoureusement pendant que le fer se réduit thermiquement.
Contrôler le refroidissement
Une période de trempage est utile à la fin de la cuisson pour permettre aux bulles de se lisser. Ceci peut être fait par des moyens divers qui donnent des changements subtils dans l’aspect final de l’émail. Par exemple, certains cycles de cuisson ralentissent la courbe finale de 1232°C à 1287°C jusqu’à 10°C/h ou moins alors que d’autres atteignent 1287°C avec un palier d’une heure et d’autres encore cuisent à cône 12 ou 13.
La base de l’émail
La plupart sont des bases de feldspath avec 5 à 8% d’oxyde de fer rouge. Ceci produit du brun sur des taches brunes. L’ajout de carbonate de cobalt à 2-5% produit une surface d’émail avec des taches argentées flottant dans un champ noir.
Superpositions d’émaux
Une autre option inclut une approche multi-couches d’émaux. Les taches d’huile peuvent être réalisées en utilisant une barbotine de fer au dessous d’un émail temoku. John’s SG-12 appelé « émail barbotine » car il contient une grande quantité de barbotine argileuse. Il est appliqué en 1er.
JOHN’S SG-12 Cone 10-11 Oxydation
Cendre d’os
2,06%
Dolomie
5,53
Talc
3,08
Craie
1,73
Custer Feldspath
38,03
Red Art Clay
40,12
Kentucky Ball Clay
9,46
100,00
Ox. Fer Rouge
4,50
Rutile
1,00
Dans ce cas, utiliser la couverte 215 . John’s SG-12 s’applique de façon épaisse (3 couches) et la couverte en une ou deux couches.
Fourrure de lièvre
La fourrure de lièvre se dénomme ainsi parce que ça ressemble à la fourrure du lièvre. C’est un type spécifique d’émail en goutte d’huile qui est noir avec de délicates stries brunes. Une autre forme d’émail comporte des stries argentées flottant dans une base noire/brune ( appelée Yuteki). Une forme encore plus difficile à réaliser comporte des stries irisées. Très prisée, elle coûte cher. Aussi appeléYohen,cequisignifiechangeantdecouleur.
Comment faire?
Unefaçond’obtenirlafourruredelièvreestdecuire les glaçures très chaudesetdelesfaire tremper longuementpourpermettreàlaglaçuredecoulersurlecôtédupot,cequifaitcouleretfondrelestachesd’huilesurlecôtédupot.
Plus simple
Unmoyenplussimpleestd’utiliser un glaçage de couverture plus fluide,commelarouille Hamada,sur la glaçure à base de barbotine (John’s SG-12). Cela fait que les taches d’huile s’écoulent le long du pot, formant des stries délicates plutôt que de retenir fermement les taches d’huile. Ce coulage et ce processus de stries se modifient en utilisant différentes glaçures de recouvrement. Vous pouvez utiliser un glaçage de couverture kaki pour obtenir plus de couleurs orange, ou un saturat de fer pour donner plus de paillettes de fer.
Espresso Cup (détail), porcelaine avec John’s SG-12, puis Hamada Rust au-dessus, cône 10 en oxydation, 2011. Les variations de motif s’obtiennent en ajustant l’épaisseur du sous-manteau (SG-12) et du surmanteau (Hamada Rust).
Il ne me reste plus qu’à essayer: voir la 2ème partie
Composer ses propres émaux est un travail de recherche et de laboratoire.
I/ Prenons un exemple concret qu’on appellera OA (Oak Ashes)
Objectif: créer un émail noir ou brun sombre, mat ou semi-mat à partir de cendres de chêne sur grès GSA ( grès de St-Amand ) La composition moyenne du GSA est : Si02 72,07-Al2O3 19,29- MgO 0,4 – Na2O 0,15 – CaO traces – K2O 2,07 – F2O3 1,95 – MnO 0,02 – TiO2 1,18) . Noter qu’elle contient 1,95 de Fe2O3 qui interagit avec l’émail. On essaiera aussi sur un grès blanc W11 (Ceram Decor).
Ia /Le travail de recherche : * Composition de base / **Ajout d’oxydes–
* la composition de base
Pour les émaux sombres, je choisis d’utiliser un émail dont la base sera : cendres de chêne 33% – Feldspath ice 33% – Kaolin 33%:
Composition des cendres de chênes de Céradel : SiO2 1- Na2O 2- K2O 35- MgO 17- CaO 23- P2O5 17- MnO 3- Fe2O3 2
Les 3 éléments de base pour appliquer le diagramme de Daniel de Montmolin sont: 0,4 KNaO / 0,28 CaO / 0,29 MgO : cet émail s’inscrit dans le diagramme N° 36
Dans ce diagramme, on place en ordonnées 1,36 SiO2 et en abcisse 0,39 Al2O3. Le rond rouge à l’intersection montre que cet émail est à l’intérieur du tracé. Ceci signifie que le champ de fusion de l’émail est optimal pour la fusion entre 1280° et 1300°. S’il était plus à gauche de la ligne verticale du diagramme, il serait nécessaire d’utiliser une fritte qui apporterait des alcalis.
Deux observations importantes:
Observe les 2 ratios donnés dans Glazy : 1/ ratio SiO2:Al2O3 = 3,46 placé en étoile dans le diagramme de Stull au sein des émaux de type mat ( ratio SiO2/Al2O3 <4 = mat, ratio ratio SiO2/Al2O3 >5 = brillant). 2/ ratio R2O : RO = 0.40 : 0.6 Ce ratio détermine la stabilité de l’émail se rapprochant du « nombre d’or » expliqué par Joëlle Swanett R2O: RO = 0.3 : 0,7
Note bien que la cendre de chêne contient du phosphore en quantité non négligeable. Le Phosphore agit dans les bleus de fer en oxydation « pour une concentration de 0,05 à 0,075, en maintenant la couleur et en intensifiant l’opacité de l’émail » ( cf Daniel de Montmolin page 196). Il paraît inutile d’en ajouter mais on va quand-même en faire varier la concentration pour en juger en ajoutant de la cendre d’os . Sa suppression donnerait un vert-bouteille pâle.
** L’ajout d’oxydes = choix de la couleur.
Le livre de John Britt sur les émaux haute-température et celui de Philippe Pirard sur les jus d’oxydes m’aident à me décider.
Je fais le choix du Fer Rouge Fe2O3. En oxydation à four électrique, il est possible d’obtenir des kakis (rouge sombre) ou des bleus de fer. Je choisis les bleus de fer et suis la recommandation de DDM de faire évoluer la formule vers le diagramme 25 (0,7 CaO, 0,3 KNaO). Mais ajouter de la craie aux cendres de chênes conduit à l’échec selon Glazy et les diagrammes DDM. Je vais donc rester dans les bruns-noirs-kakis.
J’ajoute un influenceur de couleur. L’oxyde de Cuivre ( CuO) est difficile à utiliser. Il abaisserait le point de fusion de la terre et peut donner des picots ou un aspect gondolé. Je vais plutôt utiliser le carbonate de cuivre (CCuO3) car c’est celui dont je dispose. L‘oxyde d’antimoine (Sb2O3) aurait une action illuminatrice surtout avec l’oxyde ferreux, prenant un aspect délavé.
Après la recherche, préparons le travail de laboratoire: 33 essais (Oak ashes), base identique : Cendres 33, Felsdspath Ice 33, Kaolin 33. OA1 : Base seule OA2-OA9: Fer Rouge 1-8% OA10-OA17: Fer Rouge 1-8% + Cendre Os 1-8% OA18-OA25: Fer Rouge 1-8% + Carb. Cuivre 1-8% OA26-OA34: Fer Rouge 1-8% + Oxyde d’antimoine 1-8%
Ci-dessous le tableau des 33 essais prévus: OA1, 2, 3…. A appliquer sur des tessons de 2 terres différentes soit 66 essais.
Liste des 33 essais à partir de la même base (cendres de chêne, feldspath, kaolin) en faisant varier l’oxyde de fer rouge
Ib – Le laboratoire
S’isoler pour 2 bonnes heures et couper le téléphone, il est capital de ne pas être dérangé.
Installer la balance, les mini-pots, les tessons déjà cuits en dégourdis des 2 terres GSA et W11. Marquer les tessons OA1…OA33 à l’engobe noire ou au crayon engobe (tessons préalablement cuits à 980°C)
Préparer 330g de base: 110g de cendres déjà lavées et tamisées (N°80), 110g de Feldspath ice et 110g de Kaolin. Mélanger le tout à sec dans une boîte hermétique. Prélever 10g du mélange pour chacun des 33 pots.
Préparation de la base 10g dans chaque pot en face de 2 tessons de même N° de 2 terres différentes: GSA et W11
Doser les oxydes: pour 1% d’oxyde, préparer [(1:100)x330]:33= 0,1g pour 8% d’oxyde, préparer [(8:100)x330]:33= 0,8g
Balance au millième de gramme
Utiliser une balance au millième avec collerette centrale pour déposer les oxydes
Dépôt des oxydes dans les pots et ajout de 8ml d’eau pour obtenir une densité de l’émail de 1,5
Ic – La courbe de cuisson
Il s’agit d’une cuisson en oxydation, au four électrique TR16 (Nabertherm) de 16 litres que je viens d’acheter spécialement pour la cuisson des essais voir chapitre four électrique). La courbe retenue est la suivante: 100°/h jusqu’à 900°C – 120°/h jusqu’à 1280°C – palier de 10min – palier de 10min à 1145°C puis refroidissement libre. On peut considérer qu’il s’agit d’une cuisson cône 8-9 à haute température
Id – Le résultat
OA1-OA9: Base + Oxyde de fer rouge en concentration croissante de 0% à 8%
Ajout progressif d’Oxyde de fer rouge de 0 à 8% de OA1 à OA9
Commentaires: cet émail est « réussi »
texture soyeuse de l’émail sur tous les tessons. Ne coule pas. Pas de différence entre le recto (2 couches d’émail) et le verso (3 couches)
Pas de différence de texture ou de couleur entre la terre blanche et la GSA
La couleur va de marron clair à marron foncé selon la concentration en Fer
Tesson retenus OA7, 8, 9
OA11-0A17 : Oxyde de fer rouge 1-8% et Cendre d’os 1-8%
Test sur l’apport de phosphore en ajoutant de la cendre d’os: OA10 à OA 17
Commentaires: Le but était de tester le même émail que ci-dessus contenant 1 à 8% d’oxyde de fer en ajoutant de la cendre d’os afin d’observer l’effet du phosphore, à priori inutile car la cendre de chêne en contient déjà. Ceci est confirmé par l’essai: cela ne change pas la texture de l’émail ni sa couleur. Par contre le phosphore abaisse le point de fusion et a fait couler l’émail. Aucun tesson retenu
OA18-OA25: Oxyde de fer rouge 1-8% + Carbonate de cuivre 1-8%
Test de l’apport de Carbonate de cuivre OA18 à OA 25
Commentaires: le marron vire au noir foncé à partir de 5% de carbonate de cuivre. OA21: à 4% de carbonate de cuivre, pas de coulage et couleur marron très foncé. Au delà, OA22 à 25: coulage de l’émail au bas du tesson. Donc le carbonate de cuivre abaisse le point de fusion et liquéfie l’émail mais il assombrit fortement la couleur de l’émail. Tesson retenu OA 21 à 4% Pour une concentration plus forte, tester une cuisson à 1250°C
OA26-OA34: Fer Rouge 1-8% + Oxyde d’antimoine 1-8%
Test de l’apport d’oxyde d’antimoine de OA26 à OA33
Commentaire: L’oxyde d’antimoine ne fait pas couler l’émail, il modifie les nuances de l’émail: il conserve la couleur due à l’apport d’oxyde de fer mais il lui donne un aspect « de cuir vieilli » un peu délavé, une couleur un peu inhomogène. Tessons retenus: OA 31-33 de 6 à 8%
21/01/2025 Préparation d’autres essais de cendres
Depuis quelques jours je recueille et tamise des cendres de bois de peuplier et d’eucalyptus . Je les lave, puis les sèche sur le poêle à bois de la maison et les re-tamise. Ci-dessous la préparation des essais
I/ Essai Cendres de peuplier
Pour la base, j’ai repris les essais réalisés en 2023 et retenu la base des 2 meilleurs que je nomme PA11 et PA21.
Essais Cendres Peuplier : Base + Variations Ox. Fer Rouge/Carb. Cuivre
* Kaolin calciné car les cendres de peuplier sont riches en calcium. Le kaolin calciné diminuerait le risque de tressaillage selon DDM (Daniel De Montmolin).
Composition des cendres de peuplier : CaCO3 64%, K2O 20%, P2O5 9%, SiO2 4%, MgO 1%, AL2O3 1%, Fe2O3 0,2%
Ils sont tous classés « brillants » dans le diagramme de Stull et répondent respectivement aux diagrammes DDM N°28, N°18 et N°36. Leur positionnement à gauche de la ligne verticale justifierait l’utilisation d’une fritte. Décidons de transgresser la règle et voyons le résultat.
Résultat: émail « réussi » , brillant, ce coule pas. Le plus lumineux est le peuplier, le plus doux au toucher est le chêne
Retenus: PC33-3 et CC33-3
15/02/2025 Résultat des essais avec courbe de cuisson Cône 7
Courbe de cuisson: 0-1100° en 11h; 1265° en 2h40, palier de nappage 1265° 30min
– Je retiens une dizaine des émaux les plus réussis et fais la même recette.
– Je fais des variations sur les 3 cendres de bois en conservant la base. V1CC, V2CC et V3CC: cendres de chêne, peuplier et eucalypyus avec 2g de carbonate de cuivre sans oxyde de fer.
– Je fais des apports de métaux broyés et calcinés à la même base des 3 cendres de bois: bronze et copeaux de Titane
– Enfin, je fais des superpositions d’émaux diverses et variées
Retour d’expérience:
Pas de différence notable sur l’ensemble des émaux concernant la cuisson qui est différente, ils sont stables et ne sont pas sous-cuits
Seuls deux émaux ont été retenus sur 150 essais:
# OA 23: cendres de chêne 33g – Feldspath ice 33g – Kaolin 33g- Oxyde de fer rouge 8g, Carbonate de cuivre 8g
28/09/2022 Ceci est un blog pour céramistes et potier(e)s , c’est la toute première page et on n’a pas d’expérience de cet usage mais tentons le.
Nous proposons ce blog à ceux et celles qui débutent la céramique ( comme moi, Daniel) et qui découvrent un univers fait de terre, de feu, d’eau (pas trop), de substances aux noms étranges, d’assemblages divers et variés, de couleurs, de dessins, mais surtout un monde qui demande de la rigueur, de la persévérance et de l’imagination créative. On s’écarquille les yeux et on tend les oreilles sur les marchés de potiers pour saisir quelques recettes et on revient avec l’envie de faire mais aussi avec un peu de découragement tant la tâche paraît ardue.
Pour moi (Chantal), j’ai débuté il y a 12 ans et j’ai un peu de bouteille, empirique certes, mais aussi enrichie de quelques cours et après beaucoup d’effort, j’ai pu accéder à maîtriser le tour, les colombins, les montages à la plaque, (presque rien en moulage), la cuisson des grès au four électrique, l’enfumage, et j’ai acquis quelques connaissances dans les couvertes et les émaux. J’ai très envie de communiquer avec les céramistes qui comme moi se posent des tas de questions sans savoir à qui les poser.
Nous échangeons beaucoup tous les deux et nous souhaiterions partager avec vous le fruit de notre apprentissage, de nos essais, de nos échecs car il y en a, de nos espoirs et recevoir de vous sinon des réponses, du moins des avis, des conseils, des observations, des remarques.
Étape 001: le choix de l’argile. Bien sûr qu’on apprend à tourner sur une argile du commerce, le grès en l’occurrence mais on sait qu’en Midi-Pyrénées l’argile est reine, ce n’est pas pour rien qu’on appelle Toulouse la ville rose car la brique y est partout. Donc, peut on utiliser l’argile de notre jardin pour la céramique. Nous avons établi un plan de bataille, avons préparé deux balances, récolté l’argile et au boulot. On vous livrera prochainement les résultats de notre quête mais si quelqu’un a déjà tenté l’expérience, merci d’éclairer notre lanterne. Questions: comment la préparer, que doit-on y intégrer pour pouvoir la tourner et l’utiliser en céramique, c’est à dire avec une cuisson à haute température?
Argile rouge
Extraction de l’argile à 30cm de profondeur , déposée sur une table et exposée au soleil et aux intempéries pour la faire « murir »
Mini-pelle pour extractionMalaxage à la bétonnière
Puis lévigation sur des tuiles disposées en pente et tamisage au tamis 60
Enfin séchage dehors sur plaques de plâtre
Argile tamisée déposée sur des carreaux de plâtre de 7cm d’épaisseurRécolte après une nuit de séchage dehorsSéchage à l’intérieur pendant 24h
Enfin, le lendemain, pétrissage et façonnage de briques enveloppées dans des sacs en plastiques placés dans des seaux en plastiques fermés avec un couvercle et stockés dans la poterie,
On peut alors démarrer les essais :
Les pots façonnés à la main contiennent de l’argile crue (N°1 en bas à droite)) ou de l’argile mélangée à du sable fin et/ou à de la chamotte en quantité progressive 5%-10,15, 20, 25%Aucun pot ne s’est fendillé après cuisson à 980°Cuits à haute température, ces 3 pots n’ont pas fondu, ils sont devenus de couleur noirâtre par oxydation du fer. On peut en conclure que cette argile locale est une argile ferrugineuse non fusibleTournage : ces 3 pots en argile rouge ont pu être tournés facilement, l’argile est très plastique. Après cuisson à 980°, ils sont de couleur orange clair et aucun ne s’est fendillé.Après cuisson au feu à bois très vif: celui de droite était au centre du feu et a cassé, les deux autres un peu à l’écart ont résisté
Dans cette première expérience d’utilisation de l’argile locale, nous avons opté pour l’ajout à l’argile de composants hors-commerce: de la silice provenant d’un sable fin non tamisé issu des Saintes Maries de la Mer ( 5 à 25 volumes ) puis de la chamotte provenant de la réduction en poudre d’un dégourdi en grès dans les mêmes proportions.
On va aller chercher une autre argile, claire celle-ci, qu’on a repéré et tenter une nouvelle expérience
ARGILE BLANCHE LOCALE
Nous voilà revenu avec un seau et un sac de cette argile repérée au bord d’un ruisseau qui était sec cet été mais la dernière pluie nous a imposé de mettre les bottes pour en récupérer. Après fragmentation dans une bassine et retrait des impuretés, feuilles, épines, branches… je la tamise avec un tamis de maçon à mailles de 1mm. Puis je mets le même volume d’eau ( de pluie car non calcaire) et je la brasse avec un manche à balai en écrasant les morceaux contre la paroi de la bassine. Quand j’ai obtenu une bouillie crémeuse je retire ce qui flotte en suface, végétaux, insectes… et je verse le tout dans une autre bassine en réservant le fond qui ne s’est pas fragmenté ni dissous. Je laisse reposer la nuit. Au matin, je prends ma balance, 16 pots en plastque à fromage blanc et verse 250g d’argile crémeuse dans chaque pot. Dans les 7 premiers pots, je ne mets que cette argile blanche. Dans les 9 autres pots je mets 250g d’argile rouge locale et mélange le tout . Pour les pots N° 1 et 8 je laisse l’argile seule. Pour les autres pots j’ajoute du kaolin sec 5, 10, 15, 20g pour les pots 2, 3, 4, 5, 9, 10, 11, 12 et Kaolin + sable fin 20g/10g dans les pots 6 , 13 et 20g/20g dans les pots 13 et 14. Enfin, pour les pots 15 et 16, fantaisie, ajout de poudre de bauxite rouge violacée récoltée dans une mine désaffectée à raison de 10g et 20g. On attend une journée puis on retire l’eau surnageante de tous les pots avec une petite poire en caoutchouc. On répète l’opération le lendemain et après 48h, la pâte est étalée sur deux blocs de plâtre bien sec en numérotant les dépots. Apès 24h, elle est prête à être utilisée. Après malaxage, on façonne par pétrissage des boudins qu’on replie en forme d’anneau (donuts) pour évaluer la plasticité. Celle-ci est excellente pour tous les donuts. Puis on les roule en boules et on enroule chaque boule dans une feuille de plastique fine alimentaire ( rouleau) pour les conserver sans qu’ils se désèchent et qu’on numérote. Enfin, on commence à les tourner les uns apès les autres et miracle, ils se tournent bien sans se fragmenter. On les laisse sécher sur une planche en contre-plaqué pendant 2 jours et on les cuit au four électrique à 980°.
Résultat: Après cuisson, le fond s’est fendu pour de nombreux pots, sauf les N°4 et 7 . C’est surprenant mais c’est probablement du à l’argile blanche car l’argile rouge initiale avait bien résisté. Par contre, la couleur est plutôt sympa. On n’abandonne pas, au lieu d’un mélange d’argile rouge et blanche 50/50 on va essayer d’autres mélanges avec argile rouge dominante.
Concassage à sec avec un pilon de l’argile blanche récoltéeL’argile concassée est déposée dans une bassine et on ajoute un même volume d’eau , de pluie de préférence car non calcaire. On remue en écrasant les mottes sur les bords jusqu’à obtention d’une crême argileuse
Des échantillons de même poids de cette crême argileuse sont placés dans des pots en plastique. La moitié (1à 7) en argile blanche pure, et de 8 à 14 un mélange à 50% d’argile blanche et d’argile rouge, avec pour les deux catégories une proportion progressive de 0 à 25% de kaolin et pour les 6 ,7, 8, 15 un ajout de 10 à 15% de sable fin. L’eau surnageante est apirée avec une poire le lendemain
Après divers mélanges dans chaque pot, étalage et séchage, on pétrit des donuts pour évaluer la plasticité de l’argilePétrissage de boules entourées d’un film de plastique fin et numérotées pour conservation avant tournageAprès tournage et séchage, les pots on bien résisté sauf un dont le fond est resté collé au rondeau.Après cuisson à 980°, le fond s’est fendillé sauf pour le 4 et le 7 composés d’argile blanche avec kaolin 15g pour le 4 et avec kaolin 30g et silice 15g pour le 7
03/11/2022
La production d’argile locale (la rouge) est désormais lancée avec la bétonnière qui malaxe, la lévigation sur tuiles romanes, le tamisage avec tamis de 60 puis 80 puis 100 l’argile étant à la fin du procédé de tamisage déposée dans un drap reposant dans un grand conteneur d’arbre percé au fond. Le drap contenant l’argile est ensuite placé sur une brouette, rentré à l’intérieur de la poterie et déposé sur une plaque en plâtre pour séchage. Environ 30 Kg sont récoltés à chaque fois. Elle se tourne remarquablement bien, et après nos essais précédents il est clair qu’on n’a rien à y ajouter, on l’utilise crue.
Par ailleurs, on tamise l’argile blanche locale qui est impropre à réaliser des tessons comme on l’a vu mais qui pourrait convenir pour de l’engobe. Là aussi, malaxage à l’eau de pluie, tamis de 80 et de 100, puis dans des flacons de verre et chaque jour, aspiration de l’eau surnageante avec une poire, séchage à l’air pendant plusieurs jours, puis broyage dans un pilon jusqu’à obtenir une poudre fine qui servira de base à l’engobe (voir essais engobe)
01/12/2022 Une très bonne nouvelle, l’argile rouge qu’on a utilisée résiste à 1260°, elle devient brunatre mais ne fond pas, c’est donc une argile ferrugineuse non fusible qu’on va pouvoir émailler et utiliser en céramique, soit pure soit mélangée à d’autres argiles du commerce.
05/03/2023 Après divers essais, nous avons décidé d’arrêter d’utiliser la terre locale, pourquoi? Parce-que cela est énergivore et « time »comsuming » or du temps il en faut beaucoup pour toutes les autres activités. De plus, le résultat escompté n’était pas toujours au rendez-vous. On reprendra lorsqu’on aura un four à bois pour créer des objets de volume plus important.