Saint-Sulpice: exposition céramique- Paris 6e – 26/29 Juin 2025

En ce début d’été caniculaire, place Saint-Sulpice à Paris sont rassemblés 110 céramistes. Exposition très réussie, très fréquentée que nous parcourons, Chantal et moi-même en deux après-midis. Le premier jour, tu découvres, tu te familiarises. Le deuxième jour, tu approfondis, tu reviens sur un stand et tu poses des questions à l’artiste.

Mon propos est de partager quelques oeuvres qui nous ont « accroché » . L’artiste est parfois très jeune, débutant dans le métier et pourtant déjà bien affirmé dans son style. Il y côtoie des céramistes expérimentés, reconnus internationalement.

Olivier LOUP (Châlon, France)

Collection fractales

Terres mélées fracturées à dessein  » De fractures en fissures, en crevasses, je modèle des paysages, nous offrant des chemins d’émotions, des rêves de voyages« .

Thierry BASILE (Toulouse, France)

Terres vernissées  » Après 15 ans de grès et de porcelaine, je suis arrivé à la terre vernissée plus colorée et plus adaptée au décor. Du spirituel dans l’art sinon rien! Hélas la poterie reste très gagne petit malgré l’énergie qu’elle dévore et le temps me manque pour la peinture…

Joëlle GERVAIS (Saint-Georges-sur-Cher, France)

« Un moment, une rencontre, une situation, un regard sont mes sources d’inspiration.

Entre humour et mélancolie, ils (les personnages)  sont empreints d’une part d’humanité : habillés, mis en scène en groupe, en famille, dans des voitures ou en landau, ils évoluent naturellement et évoquent avec poésie des scènes du quotidien »

Gaëlle VIRMONT (La Chapelle-Neuve, France)

« Dans le silence de mon atelier, entourée de forêts, je crée des oeuvres contemplatives, des objets de rêverie peints par le Feu. Lors d’un l’enfumage, mes sculptures sont posées dans le brasier, attendant l’expression de l’artiste. Intervient alors le Feu. Tel un peintre, il esquisse les empreintes de ses flammes et fossilise les éléments qui l’ont fait naître et alimenté dans les parois de l’argile.

Chaque matière minérale, végétale et organique qui alimente le feu est glanée en forêt, pour sa beauté, son authenticité. Chaque flamme, chaque fumée, chaque matière qui se consume au contact de mes sculptures révèlent des peintures abstraites et poétiques aux interprétations libres et infinies. ​

Le feu, matérialisé à jamais, révèle alors ses secrets et ses histoires silencieuses.​​​​​

Contempler le feu est le nom de ma collection d’œuvres enfumées. Elle souhaite provoquer la rencontre de l’ancestral et du contemporain, du ciel et de la terre, des éléments et des matières. Elle est une invitation au voyage intérieur et à la méditation ».

Zachary ALBERTS ( Salazac, France)

Américain installé dans le Gard, remarquable tourneur, dont le coeur balance entre des pots simples et raffinés et de grosses pièces entrelaçant émaux et pierres.

« Cette nouvelle collection marque un écart par rapport à ce que j’ai fait auparavant.

Elle se concentre sur des lignes épurées, des formes minimalistes et des volumes purs. Mais c’est aussi un défi personnel. Créer des pièces aussi simples que possible—tout en restant belles et significatives—m’a poussé à sortir de ma zone de confort.

Ce voyage m’a appris à voir la beauté dans la retenue. Ces pièces parlent d’équilibre, d’harmonie et des connexions discrètes que nous tissons avec les objets qui nous entourent.

Elles m’ont montré que la simplicité peut être aussi puissante que la complexité, et que parfois, les moments les plus silencieux portent en eux le plus de sens. »

ODU (Paris, France)

Passage extrait de Oeil de Ko: « Odu crée des objets sculpturaux qui font référence à des objets usuels. Odu est inspiré par les coraux, les coquillages et les fruits étranges de son pays d’origine, Les Philippines. Il en évoque des versions fantasmées. Chaque texture est obtenue en perçant l’argile avec divers outils plus ou moins coupants pour obtenir des empreintes organiques et vivantes« .

Hugo SABY (Saint-Denis, France)

« Sculpture documentaire »

Mon travail sculptural actuel est le fruit d’une réflexion sur la prise d’empreinte.

J’expérimente depuis plusieurs années différentes manières pour réaliser mes empreintes : contournement de formes, calque de surfaces ou de reliefs, moulages en négatif.

Dans l’idée de prendre l’empreinte des lieux, de situations ou mêmes d’évènements se produisant sous mes yeux, je travaille à différentes manières d’être en « contact » avec l’environnement qui m’entoure, avant de le transposer ensuite dans la terre.

Terre, qui une fois cuite à plus de 1200°, prendra sa forme pérenne. Dans les lieux qui sont voués à disparaître ou à se métamorphoser, les figer par le feu c’est garder une trace, créer des archives.

Françoise CHOLE (Besançon, France)

Titre de l’exposition: Tenir debout

« J’utilise un matériau très personnel que je vais récolter. L’enjeu est donc encore plus important puisqu’il s’agit de faire tenir ensemble des choses qui sont tombées. Je pars de rebuts auxquels je redonne vie en les assemblant. »

François KAMOUN ( Riantec, France)

Pour ce jeune-homme de 24 ans natif et habitant de Port-Louis, la céramique est une découverte récente après des études aux beaux-arts. Sa formation en céramique le mène dans divers ateliers prestigieux dont la maison de la céramique et chez Bénédicte Vallet.

« Mon parcours artistique a commencé en Nouvelle-Calédonie, où les traditions kanakes et l’art du Vanuatu m’ont initié à une perception de la matière comme une force vivante, un élément en constante transformation.

J’ai développé ma pratique en arpentant les friches industrielles, le port de pêche, et les espaces urbains délaissés. C’est dans ces lieux que j’ai commencé à glaner des fragments de ruines et des matériaux abandonnés, que j’intégrais à mes installations, tissant ainsi un dialogue entre ces éléments bruts et les formes que je sculptais.

Ces explorations m’ont permis de travailler la matière comme un espace de mémoire, où chaque fragment conserve la trace des histoires et des usages passés.

Aujourd’hui, mes œuvres incarnent une quête de l’essence des choses, un processus où chaque geste laisse une empreinte, un écho des histoires silencieuses que la matière porte en elle.

Elke SADA (Leibzig, Allemagne)

La revue d’art  « Adrienne D » ne tarit pas d’éloges : « artiste de renommée internationale, son travail a été exposé dans le monde entier, notamment au Salon Art + Design de New York (2025), au Musée Ariana de Genève (2024) et à la Paris Design Week (2024).

Inspiration: ses pièces sont des vases expressifs en céramique inspirés d’un bol antique en cuivre provenant du musée d’histoire naturelle de Hallstatt, en Autriche. Ses créations reflètent des traditions artisanales séculaires, combinées à une approche contemporaine. Des palettes de couleurs vives, souvent inspirées du plumage des oiseaux, donnent vie à ses sculptures et leur confèrent un symbolisme unique. 

Technique: Sada travaille intuitivement en assemblant des fragments d’argile molle, laissant des traces de ses doigts visibles et des bords rugueux qui ajoutent au caractère dynamique.
Les vases combinent des formes céramiques avec une peinture puissante, en appliquant stratégiquement des couches de couleurs vibrantes. Après une cuisson en biscuit, elle ajoute une glaçure qui se fond harmonieusement avec la surface poudreuse des engobes. Elle expérimente des types d’argile tels que la faïence rouge rainurée, la poterie noire et la porcelaine, cuite entre 1150 et 1200°C. « 

Christophe LEGER (Neuilly-en-Sancerre, France)

Les Salières Cuisson en four anagama

Le Centre céramique contemporaine La Borne (CCCLB) est un élément important d’un patrimoine potier unique en France. Le CCCLB est un équipement culturel et touristique de la Communauté de Communes Terres du Haut Berry. Lieu emblématique et incontournable de la scène céramique contemporaine ; le CCCLB déploie ses activités autour de la production, de la diffusion, de la médiation d’une culture céramique internationale.

Que dit de lui Bernard David lui aussi céramiste à La Borne:

« Installé près de ce lieu mythique, comme chaque passionné de cuissons longues, il aime préparer sa terre, traîner dans les carrières, glaner des argiles, en recycler, y ajouter des matières fondantes. Faire des pots constitue le socle de sa démarche, ainsi que l’utilitaire qu’il affectionne pour son quotidien. Mais ses contenants s’émancipent de leur fonction ; ne grossissent pas mais prennent le large. La dilatation de formes patrimoniales sculpte l’espace. Brouilleur de piste cet ancien barman entend bien distiller son cru à l’ivresse créative et brûler quelques arbres qu’il a plantés ».

Hélène SELLIER-DUPLESSIS (Langeais, France)

« Je travaille le grès et la porcelaine enrichi d’objets anciens, de collage de photos d’un autre siècle, de peinture et de touches d’or. Mes sources d’inspirations sont multiples: contes, mythes, éléments architecturaux, relations entre humain et nature sauvage. Une collection d’objets rares, nouveaux et singuliers, petites scènes oniriques et narratives: pendules rocailles, cartels, objets de vitrine, personnages hybrides entre minéral, végétal et animal. »

IXIO CERAMICA (Barcelone, Espagne)

Créations de Mia Llauder et Joan Serra
Grès chamotté brun et porcelaine émaillée

Les belles créations communes de ces deux artistes se particularisent par l’assemblage de grès brun très chamotté et de porcelaine fine colorée en en vert pâle qui le recouvre.

Top-Top Céramique (Nantes, France)

Créations de Lucas et Marie

« Top Top est un atelier de création utilisant comme moyen premier la céramique. Nous sommes à la recherche d’une esthétique poétique, sensible et colorée. La terre est utilisée comme un carrefour réunissant nos différents savoirs ou envies. Volume, photographie, peinture, design objet, sculpture et graphisme se mêlent jusqu’à l’objet fini. Nous aimons évoquer des moments universels, appartenant à chacun.e, des souvenirs choisis que nous figeons dans le temps ».

Daniela SCHLAGENHAUF (Sainte Eulalie , France)

Drapés en porcelaine

Texte pour catalogue, exposition au musée Palissy, « Le Blanc » :

depuis toujours j’ai aimé lire dans le regard des nuages

dans le regard des vents

alors j’ai ouvert portes et fenêtres aux nuages, aux vents, non point parce que je les découvre, ni ne veux les représenter

mais pour sentir et faire sentir l’autonomie des éléments et des formes avant qu’elles ne se concrétisent

– il y a équilibre ou rupture, plissement et enroulement, entrelacs, tassement –

vivre la porcelaine comme une force mise en action et la forme comme réservoir de mouvements pouvait devenir visibles.

Depuis le début, mon travail a été inséparable de l’écriture, ce sont deux méthodologies impliquées dans une recherche au-delà du sens.

Ainsi la feuille de porcelaine est aussi ma feuille blanche, telle la feuille blanche de l’écrivain. Elle se couvre de signes, textes, empreintes déposées dans la terre ; démarche ancestrale.

Dans les dernières pièces sous le titre Blown by the wind, la trame de mon récit s’est faite trame de tissu flottant au gré du vent. Évocation de ma récente résidence en Chine, les pièces colorés aux motifs géométriques sont inspirées par une veste en soie datant de la Dynastie Qing. Et pour cette exposition « Le Blanc » quoi de mieux que de laisser la porcelaine elle-même inventer un système de caractères, son langage et ainsi dire sa blancheur.

– quand le geste prend le relais de la parole

et l’oubli du geste, celui de la pensée

pour laisser advenir « 

 

Christophe JONNIAUX (Limal, Belgique)

« Céramiste, sculpteur, photographe.. Christophe Jonniaux explore plusieurs disciplines afin d’exprimer sa vision artistique du monde et des objets qui l’entourent ».

Clément PETIBON (La Chapelle Saint André, France)

Emaux sur grès retravaillés au chalumeau

La série Héritage(s) met en scène des réflexions sur l’Homme et notre Monde dans une danse à trois temps : construction – destruction – création. Héritage(s) est un archétype du contenant, dans son acception la plus simple : objet à usage domestique, il est le berceau de l’humanité nourri par des siècles de récits et d’expériences. Je questionne mon apprentissage technique en activant la matière par la destruction. Le délabrement est avant tout une approche plastique et expérimentale.

Léa VAN IMPE (Paris, France)

« Formée en textile et en céramique à l’école Duperré, Léa Van Impe dialogue depuis 15 ans avec l’argile pour créer des sculptures aux textures et aux formes singulières. A travers elles, et investie de son approche artistique affirmée, elle propose un espace de réflexion sur l’existence comme une proposition d’un regard d’apaisement dans le tragique de la vie ».

Louise FERCHAUD (Nantes, France)

 

Salut ! 🙂  je suis céramiste diplômée du DMA (diplôme des métiers d’arts) de Duperré année 2017, après ça je suis partie en Chine. Là-bas j’ai appris le tournage et pleins d’autres choses. Maintenant je fabrique des objets qui servent à prendre une pause café ! 🙂 Toutes mes pièces sont faites avec la porcelaine de Limoges et je pince cette merveilleuse matière jusqu’à obtenir des bols, tasses, mugs etc ! Puis je dessine dessus des personnages rigolos et poétiques qui nous accompagnent au quotidien. « .