La Porcelaine de Vienne et les « Tea-bowls »

6/02/2025 Musée AUGARTEN à Vienne

Entrée du Muséum Augarten

L’expo permanente

Le musée expose des oeuvres de la première manufacture de porcelaine de Vienne créée en 1718 par Claudius Innocentius du Paquier. En 1744, celle-ci devient propriété impériale. On y voit les porcelaines baroques du fondateur  exposées à côté de pièces datant des époques roccoco, classique et Biedermeier. Le visiteur ne voit que les oeuvres créées avant l’année 1864, date de la fin de la manufacture de porcelaine impériale.

Les oeuvres récentes sont présentées en boutique.

Partie haute du four (1870-1980) au centre de l’exposition

Les figures en porcelaine sont de réalisation des plus difficiles. Chaque section de la pièce a son propre moule. Des ponts stratégiques unissent les sections  afin d’éviter la fragmentation pendant la cuisson à basse température du dégourdi. Les décorations colorées sont déposées au-dessous de l’émail ou par-dessus. Enfin vient le polissage.

Homme écrivant une lettre d’amour (18ème)

L’ARCANUM: la vraie porcelaine requiert 3 composants essentiels. L’argile blanche chinoise ou « kaolin » est ainsi nommée d’après la montagne chinoise Gao Ling (50%). Le quartz constitue le squelette de la pâte (25%). Le feldspath ou « pierre chinoise » a le titre de fluidifiant (25%). Après lavage, le mélange est remué, battu, puis stocké pendant plusieurs mois. Puis il est tourné, moulé, modelé ou sculpté. La première cuisson entre 900 et 1000°C transforme la pâte en un corps dur. La pièce peut alors être trempée dans l’émail et être décorée avec des couleurs sous-émail. La cuisson à haute température de 1400°C crée un corps dur et très dense de porcelaine qui se rétracte d’environ un cinquième. Une décoration sur-émail au crayon ou à la brosse avec des émaux colorés peut être appliquée sur l’émail et cuit en une ou plusieurs fois à 900°C. Pour la dorure, la poussière d’or est appliquée en mélange avec de l’huile de clou-de-girofle et cuit aux environs de 700°C.

Fin 18ème, les décorations s’enrichissent de motifs floraux ou animaliers.

  

La manufacture impériale de Vienne ferme en 1864.

En 1923 est créée la nouvelle manufacture Augarten AG.

Dans la boutique sont présentées les créations récentes

L’expo temporaire: « Earth and Soul »

Cette expo temporaire met en valeur les oeuvres de l’artiste japonais Ohi Toshio Chozaemon XI, né en 1958, successeur d’une lignée de potiers de la cérémonie du thé depuis le 15ème siècle. Son oeuvre est principalement centrée sur les « tea-bowls » et mérite quelques mots d’histoire.

En 1666, le 1er Chozaemon, fondateur de le la célèbre famille d’artistes arrive à Kanazawa avec le maître de la cérémonie du thé Senso Soshito. Il commence à travailler avec de l’argile locale de haute qualité au village éponyme de Ohi. Très estimé pour son travail, il reçoit en cadeau un émail de couleur d’ambre de la famille Raku de Kyoto. Le principe séculaire qui persiste encore aujourd’hui est de créer de la beauté. Il constitue un trait-d’union avec les céramiques issues de l’esthétique wabi avec ses irrégularités et sa spécificité.

Atelier de Toshio Ohi à Kanazawa
Toshio Ohi Chozaemon XI

Ci-dessous quelques exemples d’oeuvres exposées:

Commentaire: noter la différence presque caricaturale entre les pièces en porcelaine de la manufacture d’Augarten et les oeuvres de Tohio Ohi.

D’un côté, des statuettes, des assiettes, des pièces extrêmement fines, subtilement décorées, témoignages d’une période  de l’histoire aux goûts raffinés.
De l’autre, des oeuvres que je qualifie de « telluriques » avec des surfaces irrégulières, de couleur ambre ou dorée, issues d’une tradition séculaire de la cérémonie du thé.

Clin d’oeil : Toshio Ohi a créé, pour l’occasion de cette exposition, des pièces fines « dans l’esprit de Vienne », manière de montrer qu’il sait faire mais que sa culture est différente

 

 

 

 

Azulejos et poteries andalouses

Nous rapportons ici un témoignage d’un court séjour en Andalousie sur  les azulejos (carreaux de céramique émaillés) décorent de nombreux édifices tels que palais et cathédrales. La visite du quartier de Triana à Séville et de la ville de Rambla-Cordoue vaut le détour.

LES AZULEJOS

Les azulejos se retrouvent en mésopotamie, en Egypte et en Perse antique. Ils se sont développés au travers de la culture islamique. Leur développement a été favorisé par la conquête musulmane de la péninsule ibérique au VIIIe siècle.

Les techniques ont évolué au cours des siècles pour atteindre leur apogée au cours de la période nasride des XIIIè et XIVe siècles. C’était  peu avant la reconquista et le retrait des musulmans, chassés d’Espagne par les rois de Castille et d’Aragon, leur dernier bastion étant la ville de Grenade.

Lintrication étroite des cultures chrétienne et musulmane au cours de ces siècles de cohabitation se retrouve au travers de plusieurs édifices. Les plus célèbres sont l’Alhambra de Grenade, l’Alcazar et la Casa de Pilatos à Séville  et surtout la mosquée-cathédrale de Cordoue. Il s’agit là d’un immense édifice à base romaine sur laquelle a été érigée une mosquée aux multiples colonnades modifiée enfin en cathédrale. On y découvre une admirable juxtaposition des modes d’expression architecturaux et décoratifs des civilisations musulmane et judéo-chrétienne. Mais..

Les Azulejos de la Casa de Pilatos , sont les plus célèbres et les plus riches. Il s’agit de la  résidence seigneuriale la plus importante de Séville. Tous les murs en sont recouverts. Ils représentent divers motifs dont les thèmes floraux, héraldiques ou géométriques. Ces azulejos sont typiques de la renaissance espagnole en première partie du XVIe siècle.

Voici ci-dessous des miniatures des azulejos dont est paré le rez-de-chaussée de la casa de Pilatos:

 

Voici quelques aperçus de la visite:

Azuelos de l’Alcazar

Alcazar de Séville
Alcazar de Séville

Azulejos de la Casa de Pilatos

Casa de Pilatos
Casa de Pilatos

Et ici dans la rue, sur les murs d’églises, sur les panneaux indicateurs

Comment les azulejos ont-ils été réalisés?

Cela peut consister en assemblage de mosaïques juxtaposées  » les alicatados » où des pièces de céramique monochrome sont découpées selon un modèle préalablement dessiné. L’apogée de cette technique date du royaume nasride qui siégeait à L’Alhambra de Grenade. Puis…

La technique de la « corde sèche » est un procédé d’origine musulmane, plus économique et plus simple à réaliser. Développée surtout au XVe siècle, elle est encore utilisée aujourd’hui. Elle consiste à délimiter sur le biscuit (au moyen d’une poire à bec fin) les champs de couleur des azulejos par un trait (appelé improprement corde). Celui-ci se compose d’un mélange d’huile et de pigments en poudre  tel que l’oxyde de manganèse. Enfin…

On arrive à la technique de l’arête où la délimitation des champs de couleur se fait par de fines arêtes en relief. Il n’y a que 2 cuissons, celle du biscuit qui se fait à 980°C et une 2ème cuisson à basse température entre  980-1080°C après la corde sèche et application des émaux.

Azulejos artisanaux peints ou « à la corde sèche » exposés à la vente

LA POTERIE ANDALOUSE

Triana, quartier de Séville s’étend au bord du fleuve Guadalquivir, lieu ancestral de production  de faïences et d’azulejos. C’es un quartier très animé où se trouve le musée de la céramique et des boutiques ou des ateliers de potiers. Les usines ont définitivement fermé leurs portes, la dernière en 2012 étant celle de Manuel Garcia Montalvan.

Entrée du musée de la céramique à La Triana – Séville
Intérieur d’un four avec cagettes à azulejos au fond

Les époques de la céramique à Séville

La renaissance connut l’arrivée à Séville d’un italien Nicoloso Francisco Pisano mort en 1529 à Séville. Il apporte à Séville la connaissance de l’ornementation de la renaissance italienne. Il introduit la peinture au pinceau qui se poursuivra jusqu’à aujourd’hui. Il met en action sa vision commerciale et développe une production semi-industrielle en créant en particulier l’azulejo de arista. Il s’agit de la technique  » à l’arête » qui s’est substituée à celle de la corde sèche. Elle a permis  à partir d’un moule la reproduction  des azulejos à l’identique, avec pour conséquence le développement d’un commerce massif.

La renaissance espagnole

L’époque baroque: après un déclin économique et social de 1650 à 1700 survient au milieu du XVIIIe siècle une extraordinaire vitalité des peintures sur faïence.  Elle se manifeste par un équilibre entre une technique plus raffinée et une décoration plus expressive

La période baroque

La révolution industrielle des 19e et 20e siècles est représentée par les méthodes d’un anglais, Charles Pickman (1808-1893). Il introduit d’Angleterre de nouveaux concepts de fabrication, de transport et de stratégies commerciales. Cette période est appelée la seconde renaissance de la céramique sévillane.

La révolution industrielle

La contestation des méthodes industrielles apparait dès le milieu du 19ème siècle. La production industrielle massive s’accompagne rapidement d’une revendication de retour aux méthodes pré-industrielles qui favorise la création artistique

La période contemporaine

Les boutiques et ateliers à la sortie et dans les rues de Triana:

Elles remplacent les usines et proposent à la vente une grande variété de produits de caractère standardisé.

 

Musée de Rambla-Cordoue et les ateliers de production

Le musée est construit à proximité du terrain où étaient extraits deux types d’argile depuis l’antiquité. Il donne à voir quelques vases antiques comme ci-dessous.

Vase campaniforme-fin du chalcolithique 2000 a.C.

Il organise chaque année un concours et expose premiers prix obtenus par les artistes avec une grande variété.

Plats ayant obtenu le 1er prix

Masque covid entièrement en céramique

A la sortie de la ville, la zone polygonale industrielle est occupée par de véritables supermarchés de la céramique contigus dont voici un exemple et…

On se sent submergé devant une telle abondance qui ne satisfait  pas notre besoin de dénicher des objets simples décorés avec moins d’ostentation. Alors…

On s’arrête au forum de la céramique à Séville :  un marché potiers se tient à deux pas de notre hôtel. Découverte d’un stand de vente de matériel « esmalte y barro » intéressant à des prix attractifs et de contact très sympa (le vendeur m’a offert deux outils de sculpture) mais il faut voir le coût du transport.  Arrêt au stand de Beatriz Renfigo Ruiz, qui a son atelier à La Triana et à qui j’achète 2 azulejos en photo ci-dessous. Et…

Azulejos de Beatriz Renfigo Ruiz réalisés « à la corde » selon la méthode traditionnelle.

On termine avec le stand d’Isabel Garcia de Valencina de la concepcion (qui s’exprimait très bien en français) dont les poteries en grès nous ont plu, sobres, délicates avec des émaux « maison » de belle composition.

 

Marchés de potiers

 

La visite de marchés de poteries est très utile. Dans le sud-ouest, nous sommes allés à Auvillar l’année dernière, très intéressant et de bon niveau. Cet été nous avons visité les marchés de Giroussens, de haut niveau, attirant des artistes de toute la France. Puis Lauzerte, plus modeste mais qui donne envie de poursuivre, puis Caylus pour la 2ème fois qui est très plaisant et qui accueille de nouveaux participants dont Olivier Roche qui fait un travail remarquable et qui a accepté de répondre à bien des questions. Le 8 septembre prochain, départ pour Lyon au marché des Tupiniers, très célèbre et dont je relaterai  ici prochainement la visite.

Les TUPINIERS du Vieux LYON –   9/10 Septembre 2023  –  38ème édition

Place St Jean Lyon marché des Tupiniers
Place St Jean Lyon

Marché regroupant 120 exposants venus de toute la France (et quelques uns des pays voisins) dont les créations très variées donnent le tournis et justifient plusieurs passages: de la céramique utilitaire sous toutes ses formes et ses couleurs mais aussi des oeuvres décoratives et un stand réservé au thème de cette année : « cuire et conserver » mis à l’honneur par un groupe de jeunes femmes céramistes qui se sont unies sous l’appellation « FAIRE argile«  pour créer un concept d’objets culinaires simples issu de techniques ancestrales. Nous apprenons que des droits d’extraction très onéreux sont réclamés pour l’exploitation des carrières des producteurs d’argile qui risque de mettre en péril l’équilibre financier des plus petits d’entre eux.

Collectif pour la défense de l'argile
Cuire et Conserver
Une démarche environnementale

Il m’est apparu impossible de présenter ici l’ensemble des créations et injuste de n’en présenter que quelques unes mais il faut faire un choix, alors c’est au hasard des rencontres et des échanges avec les céramistes et donc en toute subjectivité que je dépose ici quelques images. Il me faudra néanmoins attendre les réponses à ma demande d’autorisation effectuée auprès de chaque créateur sollicité.

Pour l’anecdote, une petite escapade à la Croix-Rousse a guidé nos pas vers un atelier de céramistes : Beate Ronnefarth et François Villalba : la porcelaine  pour Beate et le grès pour François. Ils étaient présents sur l’expo et occupaient sur le stand 29. Nous avons discuté avec François qui était chercheur à Toulouse pendant 20 ans et qui a tout quitté pour aller se former à la céramique pendant près de 2 ans avant de venir s’installer récemment à Lyon.

François Villalba poterie à Lyon
François Villalba


  • Stand N°68 de Capucine Pageron, issue du monde du design d’espace. Ses couleurs flashy, ses formes plutôt « déformées » sont très loin des standard habituels mais ça vous accroche, ça vous surprend et finalement cette créativité originale est vivifiante.
Stand de Capucine Pageron
Capucine Pageron


  • Stand N° 17 de Marion Leyssene à qui j’avais acheté un plat au marché de Giroussens en 2022: travail de porcelaine toujours aussi fin et délicat
Marion Leyssene
Marion Lesseyne
Marie-Noelle Leppens
Marie-Noëlle Leppens
  • Stand N° 96 de Yuko Kuramatsu, d’origine japonaise installée à Poitiers

Très beaux assemblages originaux de porcelaine

Yuko Kuramatsu
Yoko Kuramatsu
  • Stand N° 97 : Aster Cassel, installée à Giroussens dans le Tarn: un monde fantasmagorique en porcelaine
Aster Cassel
Aster Cassel
  • Stand N°33 : Cécilia De Bastiani, résidant près des ateliers de la céramique à Dieulefit, haut-lieu de formation à la céramique, dont les variantes de couleur sur porcelaine sont du meilleur goût
Cécilia de Bastiani
Cécilia de Bastiani

Stand N° 61: Azeline Tolmbaye  dont l’ours polaire attire les regards.

Très belle oeuvre

Azeline Tolmbaye
Azeline Tolmbaye

Stand N°53: Estelle Robert : de belles couleurs dans un stand bien présenté

Estelle Robert
Simon et Marie Bellego
  • Stand N° 81 Gwenaël Hemery : « à boire et à manger » et pour s’amuser
Gwenaël Hémery

Voilà, je m’arrête là mais j’aurais tant aimé illustrer ici tous les stands, merci à ceux et celles qui m’ont répondu très courtoisement en m’autorisant cette publication.

Cette 38° édition a été remarquablement organisée par l’équipe des Tupiniers de Lyon avec son partenaire Ateliers d’Arts de France. Il était très plaisant de circuler parmi tant d’oeuvres d’art avec possibilité de discuter avec les créateurs.

Sur le retour, je n’ai pu m’empêcher de penser à eux en me demandant s’ils arrivaient à vivre de leur travail, si les efforts consentis apportaient une récompense autre qu’une passion dévorante. Bravo et bonne chance à vous !

Les Allées Céramiques-Toulouse-23/24 Septembre 2023

L’association terres-et-terres ( Giroussens )  présentait ce week-end comme chaque année une exposition (allées François Verdier à Toulouse) des dernières créations de 50 potiers et céramistes. C’était pleinement réussi, beaucoup d’oeuvres décoratives, certaines imposantes, et des variations de techniques, de terres, de gammes de couleurs et de formes, si bien qu’aucun stand ne pouvait être comparé aux autres: bravo aux sélectionneurs, exercice difficile!

Les artistes avec qui j’ai échangé ont tous accepté que je présente ici quelques unes de leurs oeuvres, je les en remercie:

Dés l’entrée, 1er stand, celui de Barbotine Ciselet, qui a son atelier au 22 rue de Lilas à Toulouse. Des personnages en grès, teintes pastel qu’on croirait tout juste sortis d’un livre de Charles Dickens, émouvants et drôles.

Barbotine Ciselet

Plus loin, Hélène Jous, qui enseigne dans son atelier 8 rue de l’étoile à Toulouse, dont j’avais déjà admiré les oeuvres aux Tupiniers. Une ou plusieurs couches de grès recouvertes de sable ou de lave cuits dans un four anagama.

Hélène Jous

Très proche, Océane Madelaine, personne très accueillante, tout sourire. Elle travaillait et enseignait à La Grace près de Toulouse et a déménagé à Ploumoguer en Bretagne. Devant moi deux de ses anciennes élèves se sont arrêtées pour la saluer, la remercier pour son enseignement remarquable, lui acheter ses livres et la féliciter pour ses oeuvres, « toujours d’aussi grande qualité »

Océane Madelaine

De l’autre côté, le stand « accroche-coeur » de Sarah Gatin qui vient de Lasalle ( Gard) dans le haut-pays cévenol que j’interroge et qui répond aimablement: poteries en grès, émail et sable, cuisson au gaz. Très beau travail, très fin, qu’on a envie de regarder et de toucher.

Sarah Gatin
Sarah Gatin

Enfin, dans l’autre allée, Emmanuelle Manche,  (49 Rue De La Savaterie 78700 Conflans St Honorine) qui présente une série de gobelets, tasses, coupes, coupelles, pots, tous d’épaisseur si fine qu’on s’attend à de la porcelaine. Non, c’est du grès qu’elle fait venir d’Allemagne, délicatement sculpté à l’extérieur, avec un émail satiné de couleur pastel à l’intérieur, très joli travail.

Emmanuelle Manche

Je n’oublie pas de nombreux autres artistes présents qui ont retenu mon attention, ma curiosité et mon admiration.

07/10/2023 AUVILLAR -Tarn-et-Garonne – 30ème édition

Le 30ème marché de potiers d’Auvillar accueillait 60 exposants et organisait des animations. Comme sur tous les marchés un espace était dédié à une oeuvre  sélectionnée par les principaux artistes.

Mon « coup de coeur » est allé à ce vase de Christine Waxweiler de St-Sornin-Leulac en Haute-Vienne. La composition et le rendu des émaux de couleur sur grès émaillé blanc nacré m’ont fait penser aux tableaux-céramiques-paysages de Jean Girel exposés au musée de la céramique de Sèvres à Paris

Vase de Christine Waxweiler
Stand de Christine Waxweiler

Ici,  l’oeuvre tout en rondeurs de Céline Cavallin de Daux (Haute-Garonne ) artiste-céramiste-designer qui sait mettre en valeur sa créativité .

Céline Cavallin

26/12/2023 Participer à un marché de potiers?

C’est décidé, on va déposer notre candidature pour les marchés de potiers des environs. Ce sera pour cet été et pas trop loin, j’ai envoyé la demande à Caylus, Saint-Céré, Auvillar, Lauzerte, Argentat, et prévois aussi Uzech-les-Oules. Ils demandent tous à peu près la même chose: un justificatif d’exercice de moins de 3 mois, c’est-à-dire une inscription à la chambre des métiers, une assurance professionnelle que j’ai prise ( 94€ à l’année à la MAAF) , une photo du stand et 3 à 4 photos des pièces exposées. Le coût est d’environ 85€ pour un emplacement de 4x2m. Les dates limites de dépôt de dossier sont toutes au 31 janvier pour les marchés de l’été. Maintenant, il faut réfléchir: que veut-t-on exposer? de l’usuel ou du décoratif. On a opté pour le décoratif : potiches, vases, statues, carreaux, … car dans l’usuel à usage alimentaire, il y a beaucoup de concurrence, très souvent de bon niveau et il paraît difficile de s’y faire une place. Cependant, emporter des objets artistiques, parfois de gros volume, engendre des contraintes de logistique et des coûts qui demandent un peu de réflexion. Dans les jours qui viennent il va falloir faire une photo de stand à envoyer pour la candidature.

24/04/2024  Notre candidature acceptée pour le prochain marché d’AUVILLAR : 12-13 octobre 2024

La préparation : avoir du stock donc tourner un maximum de pièces, étaler des plaques  à la croûteuse pour les assiettes et rouler des colombins pour les potiches. Il faudra exposer  environ 40-50 pièces utilitaires et 20 pièces décoratives mais prévoir du stock dans ses cartons.  Comment construire un stand? Il faut respecter le règle des 3: 3 couleurs maximum, 3 niveaux de hauteur, 3 pièces à mettre en valeur. Séparer en deux endroits physiquement distincts les pièces « utilitaires » de celles du design. Il faudra préparer l’emballage pour le transport et prévoir aussi les emballages pour les clients, noter les prix de chaque article, penser au moyen de paiement (espèces, chèque sûrement mais étudier la possibilité de carte bancaire donc se renseigner). Prévoir une carte de visite avec nos coordonnées, un petit carnet pour noter d’éventuelles commandes particulières.

Schéma de stand

Notre projet: deux ensembles de 3 tables de 3 niveaux (70, 90, 110) de 150x50cm réunies au milieu par 3 tables de 3 niveaux (75, 85, 95) avec des étagères dans le coin du fond à gauche et des supports de lampes à droite. Pieds en métal, tables en bois. Il faut penser aussi à trois impératifs: le moyen de transport (poids et encombrement), l’assemblage-démontage (facile) et le caractère modulaire c’est-à-dire pouvant être disposé sous une autre configuration selon les contraintes imposées. Par exemple, ici la présentation est faite pour un emplacement linéaire de 4mx2m ce qui est habituel. Si c’est 3m linéaire, on peut supprimer les tables intermédiaires. Si c’est une disposition en angle, on peut assembler les tables perpendiculairement… Reste à trouver les matériaux et accessoires.

1er et 2 Juin 2024 Visite du marché de Giroussens

Organisé comme chaque année par l’association Terres-et-terres, ce marché a encore attiré énormément de visiteurs cette année. Son implantation a été modifiée, situé dans la partie haute du village, avec entrée à proximité du musée. On pouvait ainsi cheminer par les ruelles en pente comme dans un chemin initiatique jusqu’à la place du village en haut.   Les exposants présentaient des oeuvres résolument décoratives, peu d’entre-eux exposaient des pièces utilitaires. Chaque stand offrait à voir un ensemble homogène de pièces dans sa présentation (par les formes, les couleurs, l’aspect brut ou peaufiné, la rudesse ou la délicatesse, la signifiance, l’expression picturale, … Pour le visiteur, l’avantage est qu’on pouvait d’un coup d’oeil décider de choisir les stands qu’on souhaitait approcher de plus près. L’inconvénient à mon avis c’est que ça retirait un peu l’envie de découvrir et on défilait plutôt avec un regard d’observateur dans un musée (attentif, curieux, parfois émerveillé) qu’avec celui d’un visiteur qui aurait le plaisir de chercher à dénicher un objet en vue de l’acheter. 

C’est toujours un vrai plaisir de voir des créateurs qui rivalisent d’imagination et de parfois recueillir les confidences de certains d’entre eux qui font part non de leurs secrets mais de leur quête, de leurs difficultés dans la recherche. Certains vont même jusqu’à maîtriser toute la chaine de leur création depuis l’extraction du grès, la fabrication des outils, du four, et la composition des émaux à partir de substances naturelles minérales ou végétales. 

15/06/2024 Le stand est terminé

Six présentoirs sur 4m de large et 80cm de profondeur avec pieds en rectangle en fer et fines entretoises, prêt à recevoir les poteries.

31/07/2024 Affiche du marché de potiers d’Auvillar

Voici l’affiche du marché pour lequel nous nous préparons

On va préparer le stand comme pour le présenter, seul moyen de faire l’inventaire de ce qui mérite d’être exposé

08-09 Août 2024 Expos à Biarritz

Lors d’un cours séjour à Biarritz, visite à l’expo de créateurs au Casino

Dès l’entrée le regard est attiré par les sculptures en raku de Christian Martinon qui exerce son art à Gourdon (Lot) et qui a 30 ans de métier. Il affectionne plus particulièrement les grosses pièces et il en présentait quelques unes sur son stand. N’ayant aucune expérience du raku, je ne me suis jamais attardé sur les oeuvres en raku présentées sur les marchés de potiers mais là j’ai eu le coup de foudre, quelle élégance, quel raffinement, jusqu’aux gouttelettes qui ruissellent sur  l’étole transparente de son « Aurora« .

Le lendemain, nous étions invités au vernissage de Joël CAZAUX, céramiste de renom installé à Biarritz, issu d’une célèbre famille de potiers qui l’année dernière fêtait son 130 ème anniversaire. Les pièces exposaient illustraient avec brio une continuité dans la créativité au cours des 3 dernières générations,  dévolue pour une grande part aux très beaux objets, émaillés à l’or, au platine ou autres émaux métalliques.  L’embellissement des belles demeures est une autre branche d’activité, exercée sur commande : fresques, frontons, encorbellements, décoration intérieure.

27 août 2024 Fresque pour le marché d’Auvillar

Une fresque de 30 carreaux vient d’être terminée. Le marché couvert occupe le centre et tout autour ont été disposé des carreaux représentant des personnages stylisés que j’ai pu observer sur les marchés cet été et qui m’ont inspirés pour le dessin. Si jamais, par hasard, l’un d’entre-eux se reconnaissait – ou bien qu’un proche le reconnaisse – lors de la visite du marché de potiers (je ne le souhaite pas spécialement), j’en serais ravi.

marché d’Auvillar 2024: un aperçu du centre de la fresque qui y sera exposée

22 Septembre 2024: LES ALLEES CERAMIQUES – Toulouse

L’association Terre-et-terres organisait ce week-end l’exposition de 50 céramistes et potiers aux allées François Verdier à Toulouse. En ce dimanche pluvieux mais doux, pas trop d’affluence en matinée ce qui permettait de circuler aisément et de profiter pleinement de cette Expo-Vente de très belle qualité. On n’y rencontre que des professionnels aguerris prompts à partager leur expérience avec les visiteurs. Voici le trois stands qui ont accroché mon regard:

Marine ROUSSEL qui a son atelier à Saint-Jean-du-Gard, un haut lieu du tourisme cévenol. Elle a 15 ans d’expérience du travail du grès et de la porcelaine et cela se voit. Quand on connaît un peu les difficultés du tournage de la porcelaine, j’acquiesce lorsqu’elle me dit que le passage au grès lui accorde un peu de repos. Tout est bien tourné, régulier et le travail de décoration est à l’avenant, sgraffité puis brossé à plusieurs reprises sans décoration superflue, ça donne des pièces de caractère, discrètes, élégantes et très plaisantes à regarder.

Marine Roussel
A gauche, porcelaine, à droite grès blanc

Géraldine PERICH « Si terre m’était contée », installée à Méreuil (Hautes-Alpes) expose un stand qui fait s’arrêter le visiteur. De la sigilée enfumée sur  faïence, étalement de 4 couches de sigilée avec des tons pierre et des tonalités orangées et de grandes pièces comme ce grand plat (photo) dont on se demande comment il tient debout sur son panneau de bois. Elle précise que la cuisson se fait en four électrique, même pour les grandes pièces.

Grand plat : sigilée sur faïence

Thierry LUANG GRATH  vient de Sains-lès-Fressin (Pas-de-Calais ) et présente un seul stand suspendu par deux lanières contenant uniquement des bols. Mais quel bols, je n’en avais encore jamais vus de tels: de la terre repoussée, sculptée, ciselée avec une telle finesse qu’il faudrait une loupe pour en apprécier le détail. Seul l’intérieur est émaillé. Certes, pour ses pièces il faut ajouter un zéro au prix des bols présentés sur ce marché mais j’avoue que ce sont des pièces hors-norme, qu’on croirait plutôt découvrir en musée ou dans une galerie d’art que dans une expo grand public. A voir et à revoir… à la loupe!

Une vingtaine de bol seulement mais quels bols et quel artiste

12 et 13 Octobre 2024 participation au marché d’Auvilllar

Ce week-end se tenait le 31ème marché-potier d’Auvillar, Tarn-et-Garonne, auquel nous participions, Chantal et moi. Il réunissait 66 potiers venus de toute la France et de Belgique répartis en deux endroits, sous la halle 18ème et dans la cour du château.

Notre stand ci-dessous:

Nos voisines excellent toutes deux dans la cuisson raku:

Anne-Marie PIOMBO – Narbonne – présentait de beaux vases et des pièces originales issues de son imaginaire fertile

Vase de Anne Marie PIOMBO

Dany PAYET – Chateaurenard (13) – exposait une très belle collection de boules, vases, coupes de couleur ivoire ou chamarées

Boules et vases de Dany PRAYET

Ludovic DEMOUGE vit à Treignac (19) sur le plateau des mille vaches. Son éthique en poterie est de n’utiliser que l’argile proche de chez lui qu’il puisse extraire de ses mains, de la recouvrir d’une sigillée de même origine et de cuire en four gaulois à tirage direct construit en terre-et-paille. Ses recherches l’ont conduit à faire surgir du passé les usages anciens. Cela donne des pièces de couleur brune, très fines et dont le toucher s’apparente à celui du bois

Ludovic Demouge

Karine DURAND vit à Jussac (Cantal) et tout dans ses créations nous ramène à l’univers re-visité de notre enfance. Elle redonne vie à des boîtes métalliques anciennes en les transformant en véhicules pour animaux foldingos.

A voir aussi ce que j’appellerais ses « enfants de la balle »