Marchés de potiers

 

La visite de marchés de poteries est très utile. Dans le sud-ouest, nous sommes allés à Auvillar l’année dernière, très intéressant et de bon niveau. Cet été nous avons visité les marchés de Giroussens, de haut niveau, attirant des artistes de toute la France. Puis Lauzerte, plus modeste mais qui donne envie de poursuivre, puis Caylus pour la 2ème fois qui est très plaisant et qui accueille de nouveaux participants dont Olivier Roche qui fait un travail remarquable et qui a accepté de répondre à bien des questions. Le 8 septembre prochain, départ pour Lyon au marché des Tupiniers, très célèbre et dont je relaterai  ici prochainement la visite.

Les TUPINIERS du Vieux LYON –   9/10 Septembre 2023  –  38ème édition

Place St Jean Lyon marché des Tupiniers
Place St Jean Lyon

Marché regroupant 120 exposants venus de toute la France (et quelques uns des pays voisins) dont les créations très variées donnent le tournis et justifient plusieurs passages: de la céramique utilitaire sous toutes ses formes et ses couleurs mais aussi des oeuvres décoratives et un stand réservé au thème de cette année : « cuire et conserver » mis à l’honneur par un groupe de jeunes femmes céramistes qui se sont unies sous l’appellation « FAIRE argile«  pour créer un concept d’objets culinaires simples issu de techniques ancestrales. Nous apprenons que des droits d’extraction très onéreux sont réclamés pour l’exploitation des carrières des producteurs d’argile qui risque de mettre en péril l’équilibre financier des plus petits d’entre eux.

Collectif pour la défense de l'argile
Cuire et Conserver
Une démarche environnementale

Il m’est apparu impossible de présenter ici l’ensemble des créations et injuste de n’en présenter que quelques unes mais il faut faire un choix, alors c’est au hasard des rencontres et des échanges avec les céramistes et donc en toute subjectivité que je dépose ici quelques images. Il me faudra néanmoins attendre les réponses à ma demande d’autorisation effectuée auprès de chaque créateur sollicité.

Pour l’anecdote, une petite escapade à la Croix-Rousse a guidé nos pas vers un atelier de céramistes : Beate Ronnefarth et François Villalba : la porcelaine  pour Beate et le grès pour François. Ils étaient présents sur l’expo et occupaient sur le stand 29. Nous avons discuté avec François qui était chercheur à Toulouse pendant 20 ans et qui a tout quitté pour aller se former à la céramique pendant près de 2 ans avant de venir s’installer récemment à Lyon.

François Villalba poterie à Lyon
François Villalba


  • Stand N°68 de Capucine Pageron, issue du monde du design d’espace. Ses couleurs flashy, ses formes plutôt « déformées » sont très loin des standard habituels mais ça vous accroche, ça vous surprend et finalement cette créativité originale est vivifiante.
Stand de Capucine Pageron
Capucine Pageron


  • Stand N° 17 de Marion Leyssene à qui j’avais acheté un plat au marché de Giroussens en 2022: travail de porcelaine toujours aussi fin et délicat
Marion Leyssene
Marion Lesseyne
Marie-Noelle Leppens
Marie-Noëlle Leppens
  • Stand N° 96 de Yuko Kuramatsu, d’origine japonaise installée à Poitiers

Très beaux assemblages originaux de porcelaine

Yuko Kuramatsu
Yoko Kuramatsu
  • Stand N° 97 : Aster Cassel, installée à Giroussens dans le Tarn: un monde fantasmagorique en porcelaine
Aster Cassel
Aster Cassel
  • Stand N°33 : Cécilia De Bastiani, résidant près des ateliers de la céramique à Dieulefit, haut-lieu de formation à la céramique, dont les variantes de couleur sur porcelaine sont du meilleur goût
Cécilia de Bastiani
Cécilia de Bastiani

Stand N° 61: Azeline Tolmbaye  dont l’ours polaire attire les regards.

Très belle oeuvre

Azeline Tolmbaye
Azeline Tolmbaye

Stand N°53: Estelle Robert : de belles couleurs dans un stand bien présenté

Estelle Robert
Simon et Marie Bellego
  • Stand N° 81 Gwenaël Hemery : « à boire et à manger » et pour s’amuser
Gwenaël Hémery

Voilà, je m’arrête là mais j’aurais tant aimé illustrer ici tous les stands, merci à ceux et celles qui m’ont répondu très courtoisement en m’autorisant cette publication.

Cette 38° édition a été remarquablement organisée par l’équipe des Tupiniers de Lyon avec son partenaire Ateliers d’Arts de France. Il était très plaisant de circuler parmi tant d’oeuvres d’art avec possibilité de discuter avec les créateurs.

Sur le retour, je n’ai pu m’empêcher de penser à eux en me demandant s’ils arrivaient à vivre de leur travail, si les efforts consentis apportaient une récompense autre qu’une passion dévorante. Bravo et bonne chance à vous !

Les Allées Céramiques-Toulouse-23/24 Septembre 2023

L’association terres-et-terres ( Giroussens )  présentait ce week-end comme chaque année une exposition (allées François Verdier à Toulouse) des dernières créations de 50 potiers et céramistes. C’était pleinement réussi, beaucoup d’oeuvres décoratives, certaines imposantes, et des variations de techniques, de terres, de gammes de couleurs et de formes, si bien qu’aucun stand ne pouvait être comparé aux autres: bravo aux sélectionneurs, exercice difficile!

Les artistes avec qui j’ai échangé ont tous accepté que je présente ici quelques unes de leurs oeuvres, je les en remercie:

Dés l’entrée, 1er stand, celui de Barbotine Ciselet, qui a son atelier au 22 rue de Lilas à Toulouse. Des personnages en grès, teintes pastel qu’on croirait tout juste sortis d’un livre de Charles Dickens, émouvants et drôles.

Barbotine Ciselet

Plus loin, Hélène Jous, qui enseigne dans son atelier 8 rue de l’étoile à Toulouse, dont j’avais déjà admiré les oeuvres aux Tupiniers. Une ou plusieurs couches de grès recouvertes de sable ou de lave cuits dans un four anagama.

Hélène Jous

Très proche, Océane Madelaine, personne très accueillante, tout sourire. Elle travaillait et enseignait à La Grace près de Toulouse et a déménagé à Ploumoguer en Bretagne. Devant moi deux de ses anciennes élèves se sont arrêtées pour la saluer, la remercier pour son enseignement remarquable, lui acheter ses livres et la féliciter pour ses oeuvres, « toujours d’aussi grande qualité »

Océane Madelaine

De l’autre côté, le stand « accroche-coeur » de Sarah Gatin qui vient de Lasalle ( Gard) dans le haut-pays cévenol que j’interroge et qui répond aimablement: poteries en grès, émail et sable, cuisson au gaz. Très beau travail, très fin, qu’on a envie de regarder et de toucher.

Sarah Gatin
Sarah Gatin

Enfin, dans l’autre allée, Emmanuelle Manche,  (49 Rue De La Savaterie 78700 Conflans St Honorine) qui présente une série de gobelets, tasses, coupes, coupelles, pots, tous d’épaisseur si fine qu’on s’attend à de la porcelaine. Non, c’est du grès qu’elle fait venir d’Allemagne, délicatement sculpté à l’extérieur, avec un émail satiné de couleur pastel à l’intérieur, très joli travail.

Emmanuelle Manche

Je n’oublie pas de nombreux autres artistes présents qui ont retenu mon attention, ma curiosité et mon admiration.

07/10/2023 AUVILLAR -Tarn-et-Garonne – 30ème édition

Le 30ème marché de potiers d’Auvillar accueillait 60 exposants et organisait des animations. Comme sur tous les marchés un espace était dédié à une oeuvre  sélectionnée par les principaux artistes.

Mon « coup de coeur » est allé à ce vase de Christine Waxweiler de St-Sornin-Leulac en Haute-Vienne. La composition et le rendu des émaux de couleur sur grès émaillé blanc nacré m’ont fait penser aux tableaux-céramiques-paysages de Jean Girel exposés au musée de la céramique de Sèvres à Paris

Vase de Christine Waxweiler
Stand de Christine Waxweiler

Ici,  l’oeuvre tout en rondeurs de Céline Cavallin de Daux (Haute-Garonne ) artiste-céramiste-designer qui sait mettre en valeur sa créativité .

Céline Cavallin

26/12/2023 Participer à un marché de potiers?

C’est décidé, on va déposer notre candidature pour les marchés de potiers des environs. Ce sera pour cet été et pas trop loin, j’ai envoyé la demande à Caylus, Saint-Céré, Auvillar, Lauzerte, Argentat, et prévois aussi Uzech-les-Oules. Ils demandent tous à peu près la même chose: un justificatif d’exercice de moins de 3 mois, c’est-à-dire une inscription à la chambre des métiers, une assurance professionnelle que j’ai prise ( 94€ à l’année à la MAAF) , une photo du stand et 3 à 4 photos des pièces exposées. Le coût est d’environ 85€ pour un emplacement de 4x2m. Les dates limites de dépôt de dossier sont toutes au 31 janvier pour les marchés de l’été. Maintenant, il faut réfléchir: que veut-t-on exposer? de l’usuel ou du décoratif. On a opté pour le décoratif : potiches, vases, statues, carreaux, … car dans l’usuel à usage alimentaire, il y a beaucoup de concurrence, très souvent de bon niveau et il paraît difficile de s’y faire une place. Cependant, emporter des objets artistiques, parfois de gros volume, engendre des contraintes de logistique et des coûts qui demandent un peu de réflexion. Dans les jours qui viennent il va falloir faire une photo de stand à envoyer pour la candidature.

24/04/2024  Notre candidature acceptée pour le prochain marché d’AUVILLAR : 12-13 octobre 2024

La préparation : avoir du stock donc tourner un maximum de pièces, étaler des plaques  à la croûteuse pour les assiettes et rouler des colombins pour les potiches. Il faudra exposer  environ 40-50 pièces utilitaires et 20 pièces décoratives mais prévoir du stock dans ses cartons.  Comment construire un stand? Il faut respecter le règle des 3: 3 couleurs maximum, 3 niveaux de hauteur, 3 pièces à mettre en valeur. Séparer en deux endroits physiquement distincts les pièces « utilitaires » de celles du design. Il faudra préparer l’emballage pour le transport et prévoir aussi les emballages pour les clients, noter les prix de chaque article, penser au moyen de paiement (espèces, chèque sûrement mais étudier la possibilité de carte bancaire donc se renseigner). Prévoir une carte de visite avec nos coordonnées, un petit carnet pour noter d’éventuelles commandes particulières.

Schéma de stand

Notre projet: deux ensembles de 3 tables de 3 niveaux (70, 90, 110) de 150x50cm réunies au milieu par 3 tables de 3 niveaux (75, 85, 95) avec des étagères dans le coin du fond à gauche et des supports de lampes à droite. Pieds en métal, tables en bois. Il faut penser aussi à trois impératifs: le moyen de transport (poids et encombrement), l’assemblage-démontage (facile) et le caractère modulaire c’est-à-dire pouvant être disposé sous une autre configuration selon les contraintes imposées. Par exemple, ici la présentation est faite pour un emplacement linéaire de 4mx2m ce qui est habituel. Si c’est 3m linéaire, on peut supprimer les tables intermédiaires. Si c’est une disposition en angle, on peut assembler les tables perpendiculairement… Reste à trouver les matériaux et accessoires.

1er et 2 Juin 2024 Visite du marché de Giroussens

Organisé comme chaque année par l’association Terres-et-terres, ce marché a encore attiré énormément de visiteurs cette année. Son implantation a été modifiée, situé dans la partie haute du village, avec entrée à proximité du musée. On pouvait ainsi cheminer par les ruelles en pente comme dans un chemin initiatique jusqu’à la place du village en haut.   Les exposants présentaient des oeuvres résolument décoratives, peu d’entre-eux exposaient des pièces utilitaires. Chaque stand offrait à voir un ensemble homogène de pièces dans sa présentation (par les formes, les couleurs, l’aspect brut ou peaufiné, la rudesse ou la délicatesse, la signifiance, l’expression picturale, … Pour le visiteur, l’avantage est qu’on pouvait d’un coup d’oeil décider de choisir les stands qu’on souhaitait approcher de plus près. L’inconvénient à mon avis c’est que ça retirait un peu l’envie de découvrir et on défilait plutôt avec un regard d’observateur dans un musée (attentif, curieux, parfois émerveillé) qu’avec celui d’un visiteur qui aurait le plaisir de chercher à dénicher un objet en vue de l’acheter. 

C’est toujours un vrai plaisir de voir des créateurs qui rivalisent d’imagination et de parfois recueillir les confidences de certains d’entre eux qui font part non de leurs secrets mais de leur quête, de leurs difficultés dans la recherche. Certains vont même jusqu’à maîtriser toute la chaine de leur création depuis l’extraction du grès, la fabrication des outils, du four, et la composition des émaux à partir de substances naturelles minérales ou végétales. 

15/06/2024 Le stand est terminé

Six présentoirs sur 4m de large et 80cm de profondeur avec pieds en rectangle en fer et fines entretoises, prêt à recevoir les poteries.

31/07/2024 Affiche du marché de potiers d’Auvillar

Voici l’affiche du marché pour lequel nous nous préparons

On va préparer le stand comme pour le présenter, seul moyen de faire l’inventaire de ce qui mérite d’être exposé

08-09 Août 2024 Expos à Biarritz

Lors d’un cours séjour à Biarritz, visite à l’expo de créateurs au Casino

Dès l’entrée le regard est attiré par les sculptures en raku de Christian Martinon qui exerce son art à Gourdon (Lot) et qui a 30 ans de métier. Il affectionne plus particulièrement les grosses pièces et il en présentait quelques unes sur son stand. N’ayant aucune expérience du raku, je ne me suis jamais attardé sur les oeuvres en raku présentées sur les marchés de potiers mais là j’ai eu le coup de foudre, quelle élégance, quel raffinement, jusqu’aux gouttelettes qui ruissellent sur  l’étole transparente de son « Aurora« .

Le lendemain, nous étions invités au vernissage de Joël CAZAUX, céramiste de renom installé à Biarritz, issu d’une célèbre famille de potiers qui l’année dernière fêtait son 130 ème anniversaire. Les pièces exposaient illustraient avec brio une continuité dans la créativité au cours des 3 dernières générations,  dévolue pour une grande part aux très beaux objets, émaillés à l’or, au platine ou autres émaux métalliques.  L’embellissement des belles demeures est une autre branche d’activité, exercée sur commande : fresques, frontons, encorbellements, décoration intérieure.

27 août 2024 Fresque pour le marché d’Auvillar

Une fresque de 30 carreaux vient d’être terminée. Le marché couvert occupe le centre et tout autour ont été disposé des carreaux représentant des personnages stylisés que j’ai pu observer sur les marchés cet été et qui m’ont inspirés pour le dessin. Si jamais, par hasard, l’un d’entre-eux se reconnaissait – ou bien qu’un proche le reconnaisse – lors de la visite du marché de potiers (je ne le souhaite pas spécialement), j’en serais ravi.

marché d’Auvillar 2024: un aperçu du centre de la fresque qui y sera exposée

22 Septembre 2024: LES ALLEES CERAMIQUES – Toulouse

L’association Terre-et-terres organisait ce week-end l’exposition de 50 céramistes et potiers aux allées François Verdier à Toulouse. En ce dimanche pluvieux mais doux, pas trop d’affluence en matinée ce qui permettait de circuler aisément et de profiter pleinement de cette Expo-Vente de très belle qualité. On n’y rencontre que des professionnels aguerris prompts à partager leur expérience avec les visiteurs. Voici le trois stands qui ont accroché mon regard:

Marine ROUSSEL qui a son atelier à Saint-Jean-du-Gard, un haut lieu du tourisme cévenol. Elle a 15 ans d’expérience du travail du grès et de la porcelaine et cela se voit. Quand on connaît un peu les difficultés du tournage de la porcelaine, j’acquiesce lorsqu’elle me dit que le passage au grès lui accorde un peu de repos. Tout est bien tourné, régulier et le travail de décoration est à l’avenant, sgraffité puis brossé à plusieurs reprises sans décoration superflue, ça donne des pièces de caractère, discrètes, élégantes et très plaisantes à regarder.

Marine Roussel
A gauche, porcelaine, à droite grès blanc

Géraldine PERICH « Si terre m’était contée », installée à Méreuil (Hautes-Alpes) expose un stand qui fait s’arrêter le visiteur. De la sigilée enfumée sur  faïence, étalement de 4 couches de sigilée avec des tons pierre et des tonalités orangées et de grandes pièces comme ce grand plat (photo) dont on se demande comment il tient debout sur son panneau de bois. Elle précise que la cuisson se fait en four électrique, même pour les grandes pièces.

Grand plat : sigilée sur faïence

Thierry LUANG GRATH  vient de Sains-lès-Fressin (Pas-de-Calais ) et présente un seul stand suspendu par deux lanières contenant uniquement des bols. Mais quel bols, je n’en avais encore jamais vus de tels: de la terre repoussée, sculptée, ciselée avec une telle finesse qu’il faudrait une loupe pour en apprécier le détail. Seul l’intérieur est émaillé. Certes, pour ses pièces il faut ajouter un zéro au prix des bols présentés sur ce marché mais j’avoue que ce sont des pièces hors-norme, qu’on croirait plutôt découvrir en musée ou dans une galerie d’art que dans une expo grand public. A voir et à revoir… à la loupe!

Une vingtaine de bol seulement mais quels bols et quel artiste

12 et 13 Octobre 2024 participation au marché d’Auvilllar

Ce week-end se tenait le 31ème marché-potier d’Auvillar, Tarn-et-Garonne, auquel nous participions, Chantal et moi. Il réunissait 66 potiers venus de toute la France et de Belgique répartis en deux endroits, sous la halle 18ème et dans la cour du château.

Notre stand ci-dessous:

Nos voisines excellent toutes deux dans la cuisson raku:

Anne-Marie PIOMBO – Narbonne – présentait de beaux vases et des pièces originales issues de son imaginaire fertile

Vase de Anne Marie PIOMBO

Dany PAYET – Chateaurenard (13) – exposait une très belle collection de boules, vases, coupes de couleur ivoire ou chamarées

Boules et vases de Dany PRAYET

Ludovic DEMOUGE vit à Treignac (19) sur le plateau des mille vaches. Son éthique en poterie est de n’utiliser que l’argile proche de chez lui qu’il puisse extraire de ses mains, de la recouvrir d’une sigillée de même origine et de cuire en four gaulois à tirage direct construit en terre-et-paille. Ses recherches l’ont conduit à faire surgir du passé les usages anciens. Cela donne des pièces de couleur brune, très fines et dont le toucher s’apparente à celui du bois

Ludovic Demouge

Karine DURAND vit à Jussac (Cantal) et tout dans ses créations nous ramène à l’univers re-visité de notre enfance. Elle redonne vie à des boîtes métalliques anciennes en les transformant en véhicules pour animaux foldingos.

A voir aussi ce que j’appellerais ses « enfants de la balle »

Réglementation des céramiques à usage alimentaire

DESCRIPTIF DES BONNES PRATIQUES DE FABRICATION DANS UN PETIT ATELIER DE CÉRAMIQUE

Nom de l’entreprise : CMSJ (Céramiques de Mont-St-Jean)

Adresse: 2, route du burgaud 82600 Aucamville

N° SIRET: 328 192 398 00225

Nom du gérant: PORTALEZ Daniel

(Document mis à jour au 17 juillet 2023)

 MODE DE FABRICATION : Je fabrique dans mon atelier une production soit rattachée aux arts de la table soit artistique, entièrement faite à la main en pièce unique ou en très petites séries (en moyenne 15 à 20 pièces maximum). Chaque pièce sortant de mon atelier est passée entre mes mains et j’ai effectué manuellement toutes les opérations du début à la fin. Cela explique les différences que l’on peut noter d’une pièce à l’autre ce qui fait que se vérifie dans ma production le principe caractéristique des ateliers de métiers d’art : « le même n’est pas l’identique ». Ainsi deux bols qui pourraient sembler être les mêmes ne sont en aucun cas identiques comme le sont deux bols issus d’une chaîne de fabrication industrielle.

J’assure personnellement le contrôle qualité à toutes les étapes de la fabrication et écarte systématiquement les pièces défectueuses en les recyclant le cas échéant. Ce contrôle est extrêmement sévère : il en va de la réputation de mon entreprise et de sa survie dans un marché très pointu.

TECHNIQUE GÉNÉRALE UTILISÉE : Le règlement 2023/2006 CE du 22 décembre 2006 outre l’obligation de transformer les matières premières conformément aux « Bonnes Pratiques de Fabrication » (BPF)

La technique de fabrication que j’utilise conformément aux « Bonnes pratiques de Fabrication » (BPF) du règlement 2023/2006 CE du 10 décembre 2006, est inspirée de celle qu’employaient les artisans traditionnels de mon secteur géographique mais n’utilise ni les mêmes matières premières ni les mêmes processus de fabrication. Ce n’est donc pas une terre vernissée traditionnelle ou une terre à brique comme on la rencontrait dans cette région mais un grès de haute température tout à fait apte au service des arts de la table. Les matières premières utilisées sont toutes autorisées et conformes comme le montrent les fiches de données de sécurité jointes à ce dossier. Elles sont transformées en respectant strictement les préconisations des fournisseurs ainsi qu’il est expliqué dans le présent document. Les pièces que je mets sur le marché sont donc nécessairement conformes et ne présentent aucun risque pour le consommateur final. Le certificat de conformité joint à ce dossier l’atteste.

ARGILES utilisées : provient des fournisseurs Céram Décor et Solargil, utilisées selon le cas:

– au tour: Grès de St-Amand GSA T40 Lisse / GSA culinaire / Porcelaine Southern Ice pour le tournage

– pour le modelage, l’estampage et la sculpture : Witgert 11 sfo-0,2 chamotte 25% 0-0,2mm/ PRAF Sio-2 blanche/ PGRF Sio-2

FAÇONNAGE : L’argile est tournée, estampée ou modelée à la main. L’eau utilisée dans les processus de fabrication est celle délivrée par la commune d’Aucamville 82600 qui est déclarée potable et l’eau de pluie pour les émaux. Aucun adjuvant n’est ajouté à l’eau de façonnage.

SÉCHAGE : Les pièces sont séchées lentement et naturellement à l’air libre.

DÉCOR : Il est entièrement réalisé à la main par mes soins en sculptant dans la masse à l’aide d’un outil pointu

CUISSON DE BISCUIT : Les pièces sont cuites en four électrique en oxydation, une première fois à la température de 980°C. Cette température est celle préconisée pour la cuisson de biscuit par les fournisseurs de l’argile. Les deux fours que j’utilise sont équipés de la même régulation, pilotée par microprocesseur qui garantit une grande stabilité des courbes de cuisson et une précision au degré près de la température à l’intérieur du four, y compris celle de fin de cuisson.

ÉMAILLAGE : L’émaillage est fait manuellement par trempage compté à 5 pour les assiettes et objets plats et/ou par pulvérisation au pistolet en 2 à 4 couches successives avec séchage entre chaque application pour les pièces plus volumineuses. Les émaux utilisés sont fabriqués uniquement par mon entreprise qui n’utilise aucun matériau prohibé par les Directives Européennes. Les ratios R2O/RO sont compris entre 0.27 :0.73 et 0.50 :0.50 et les ratios SiO2 : Al2O3 sont compris entre 5.74 et 6.17La densité (1.4-1.5) mesurée au moyen d’un densimètre garantit une bonne épaisseur et une couche d’émail suffisante en surface afin de ne pas avoir les inconvénients d’un émail trop « maigre ».

 CUISSON D’ÉMAIL : La cuisson d’émail est faite en four électrique en oxydation. La température finale est de 1250°C, température de cuisson conseillée par les fournisseurs pour la terre. Pour l’émail, la température a été testée sur différents tessons à des degrés de cuisson différents mesurés par l’utilisation de cônes d’Orton : les cônes 8-10 à haute-température ont obtenu les meilleurs résultats en termes d’adhérence et d’homogénéité sur le support. La durée de cuisson est en moyenne de 24 h (refroidissement compris). Le palier final de 1 h, permet la parfaite fusion, nappage et inclusion des éléments fusibles et de ceux qui ne le sont pas. Le refroidissement se fait naturellement et lentement (12h minimum) et le défournement à une température toujours inférieure à 50°C. Tous les éléments minéraux inclus (décors) sont donc parfaitement silicatés et par conséquent parfaitement inertes.

ASSURANCE ET CONTRÔLE DE LA QUALITÉ : 

Les émaux utilisés seront prochainement testés par le laboratoire SFC, Société Française de Céramique 6/8 rue de la réunion, Les Ulis, 91955 COURTABOEUF cedex  https://ceramique.fr  et auclerc.sfc@ceramique.fr(voir ci-dessous la réponse du laboratoire). Mon atelier de céramique,  qui n’emploie pas de personnel, est un atelier de métiers d’art et a de ce fait une production limitée par le temps dont je dispose pour fabriquer moi-même les produits proposés à la vente.  Dans un contexte de circuits courts et de ventes directes au consommateur, il en va de ma crédibilité et de la survie de mon entreprise de proposer un produit d’une qualité irréprochable. C’est pour cette raison qu’à toutes les étapes de la fabrication que j’effectue moi-même, chaque œuvre mise en vente passant entre mes mains, je contrôle scrupuleusement la qualité de mon travail, en écartant et détruisant systématiquement les pièces qui ne correspondent pas à l’idée que je me fais du travail bien fait. En particulier sont éliminés les produits fendus, fragmentés, ou dont l’émail est fendillé ou jugé insuffisamment épais. J’applique l’esprit des ateliers de métiers d’art où le geste, le temps passé, le savoir-faire complexe l’emportent sur toutes notions de productivité et de rentabilité. Ce faisant, je crois donc répondre parfaitement à l’article 5 du règlement (CE) n° 2023/2006 du 22 décembre 2006 des « bonnes pratiques de fabrication » à propos du contrôle qualité.

05/08/2023: Réponse du laboratoire

Sophie AUCLERC Responsable du Laboratoire LC2M – Caractérisations Chimiques, Microstructurales, Physiques et Contact Alimentaire

auclerc.sfc@ceramique.fr
Société Française de Céramique
6 – 8 Rue de la réunion  – Les Ulis – 91955 Courtaboeuf Cedex
Tel : +33 (0)6.74.79.60.31
www.ceramique.fr

Bonjour Mr Portalez

La réglementation européenne impose de vérifier l’innocuité des céramiques en recherchant le relargage éventuel de Plomb et Cadmium ; la DGCCRF, organe de contrôle du marché français impose quant à elle en plus des limites de relargage des éléments Aluminium, Cobalt, Arsenic depuis quelques années. Ces essais sont à réaliser même si vos matières premières ne sont pas censées contenir ces éléments et sur pièces prêtes à la vente.

Je vous transmets ci-dessous les tarifs des différents essais à réaliser par article à tester :- Migration spécifique du plomb et du cadmium sur 1 pièce (intérieur de pièce)  : 60€HT soit 72€TTC – Réalisation de 2 contacts supplémentaires + dosage des éléments Al, Co, As au dernier contact : 111€HT soit 133,20€TTC – Migration spécifique du plomb et du cadmium sur 1 pièce portée à la bouche si l’extérieur est décoré différemment de l’intérieur (zone du buvant)  : 60€HT soit 72€TTC

Si vous souhaitez réaliser ces essais, vous devez nous envoyer :

– 1 pièce de chaque référence que vous souhaitez tester accompagnée de sa désignation (identification que vous souhaitez voir apparaitre sur le rapport) – Le fichier client en pièce jointe rempli – votre règlement TTC par virement bancaire

A réception de l’ensemble, nous effectuerons les essais puis vous renverrons le rapport par mail (1 rapport/pièce testée) dans un délai d’une dizaine de jours à réception de vos pièces et règlement.

DÉCLARATION DE CONFORMITÉ A LA RÉGLEMENTATION RELATIVE AUX MATERIAUX, DES MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS AU CONTACT DES DENRÉES ALIMENTAIRES, selon l’article 16 du Règlement (CE) N° 1935/2004

Je soussigné  Monsieur : PORTALEZ Daniel Société:CMSJ- N° SIRET : 328 192 398 00225 Adresse : 2,  Route du Burgaud agissant en qualité de directeur déclare que les matériaux destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires et constitutifs de l’équipement référencé chez le client de la façon suivante  appartiennent aux familles de matériaux listées dans le tableau ci-après.  Je déclare ces matériaux conformes aux exigences :

  • du Règlement (CE) n°1935/2004 du 27 octobre 2004 modifié ;
  • du Règlement (CE) n°2023/2006 du 22 décembre 2006 modifié ;
  • des textes réglementaires et/ou autres textes de référence listés dans le tableau ci-dessous
Cocher les familles* de matériaux concernées Préciser les différents textes complémentaires applicables ci-dessous.Si aucun texte n’est applicable pour les matériaux cochés, le préciser
🗹 Céramiques Directive européenne 84/500/CE modifiée par la directive 2005/31/CE et arrêté du 7/11/1985 modifié par l’arrêté du 23/05/2006 (JO du 3/06/2006, texte 15/122)

*liste de l’Annexe 1 du Règlement (CE) n°1935/2004

Cette conformité s’entend : pour la référence de commande et sous réserve du respect des conditions de stockage, de manutention et d’utilisation préconisées par le déclarant et/ou définies au moment de l’appel d’offre : pour tous types d’aliments et tout mode opératoire de cuissons, transformations et nettoyages.

  • sous réserve de l’utilisation de pièces de rechange d’origine, et en tenant en compte des caractéristiques particulières du matériau ou de l’équipement.
    Modèle de déclaration de conformité – Version V3 (07/2014)

Cette déclaration de conformité a été établie sur la base des éléments suivants (cocher les cases pertinentes) :

🗹  Déclaration(s) des fournisseurs de matériaux, traitements, revêtements de surface ou composants utilisés pour la fabrication des matériels et équipements objet de la déclaration.

☐ Analyses de migration globale

Si concerné, préciser le(s) simulant(s) et les conditions de test

Simulants Temps Température
     
     

☐ Analyses des substances sujettes à restriction (dont la migration spécifique)

Si concerné, préciser la ou les substances sujettes à restriction et la (ou les) limite(s) admissible(s).

Simulants Conditions de test Nom / Identification (CAS, EINECS, etc.) Limite 
       
       
       

 ☐ Utilisation d’additifs à double fonctionnalité (additif alimentaire E ou substance aromatisante FL)1

Si concerné, préciser la ou les substances concernées :

Noms Numéro du E ou du FL Identification (CAS, EINECS, etc.)
     
     

 

☐  Présence de matériaux plastiques recyclés

Si concerné par le Règlement (CE) n°282/2008, préciser le type de matériau et le numéro d’autorisation du procédé

de recyclage, mentionné dans le registre CE du procédé :

……………………………………………………………………………………………………………………
☐  Présence de matériaux actifs ou intelligents

Si concerné par le Règlement (CE) n°450/2009, préciser la substance utilisée et le numéro mentionné dans le

registre communautaire :

……………………………………………………………………………………………………………………

☐ Autres (ex : biocides, substances non intentionnellement ajoutées « NIAS »,…)

Si concerné, préciser les substances :

Noms Identification (CAS, EINECS, etc.)

Cette déclaration est valable à la date de livraison du matériel ou de l’équipement. Elle devra être renouvelée dans tous les cas où la conformité à ce qui précède n’est plus assurée (changement de matériau, modification de la réglementation avant livraison du matériel ou de l’équipement).

Le déclarant tient à la disposition des autorités compétentes une documentation appropriée pour démontrer cette conformité.

Fait à ……………………..…, le ……………………

        Signature et cachet de la société ou organisme

 1 Règlement (CE) n°1333/2008 sur les additifs alimentaires et Règlement (CE) n°1334/2008 relatif aux arômes et à certains ingrédients

 13/12/2023 Interrogation sur l’utilisation de l’oxyde de Cobalt dans les émaux de couleur bleue

J’ai lancé une question sur Facebook dans le groupe « Echange de recettes d’émaux grès haute température » : nous avons l’habitude de faire des émaux en se servant d’une faible concentration d’oxyde de Cobalt à 0,5-1% ce qui donne une belle couleur bleue, différente selon la base utilisée. 1/ Faut-il craindre pour un usage alimentaire ( plusieurs potiers rencontrés sur les marchés nous ont déclaré avoir supprimé cet oxyde de leurs émaux et 2/  Par quoi le remplacer éventuellement ?

Les réponses sont intéressantes provenant de Nicolas Michel, Didier Descamps, Jérome Chevallier, Emelyne Claeys, Pauline Tbeur céramique, Happy Veda, Daniel Boivinpot, Ana-Bélen Montero, Sol Danelle pour ne citer que les contributeurs ayant répondu directement à la question posée: usage alimentaire et remplacement?

En résumé: pour l’usage alimentaire, tous les contributeurs sont rassurants et en principe pas d’inquiétude en restant à des concentrations faibles de l’ordre de 1% et en tout cas <3% mais seul un test de laboratoire peut le certifier. Pour le remplacer: bleus de rutile, bleus de fer mais difficile de ne pas virer au marron, s’applique très épais, c’est plus clair que le bleu de cobalt. Aussi, bleu de zinc, bleu de titane très aléatoire et selon la source Alain Valat : Zinc-Nickel , beau bleu clair mais ce n’est pas selon le bleu profond donné par le cobalt. Et puis, se pencher aussi sur les « Jun » (ou « Chun »). Enfin, pour Sol Danelle, contournement du problème en mettant à l’intérieur un émail alimentaire avec ou sans étain ou zircon mais sans titane et à l’extérieur un émail au cobalt. Conseil donné d’aller sur le site ou de suivre le stage de Joëlle Swanet sur la chimie des métaux et de son mari qui est chimiste. Une remarque aussi sur le fait qu’on peut aussi changer son regard sur ce qui nous plait et qui implique d’utiliser tel ou tel matériau. Bannir certaines substances, pour des raisons éthiques (comme Ana-Bélen Montero qui a rejeté le cobalt en raison des conditions d’extraction au Congo) ou pour des risques alimentaires éventuels ou pour des raisons plus personnelles, telles que faire plus simple, moins polluant, plus naturel me paraît être une évolution souhaitable. En attendant je vais envoyer un test de laboratoire pour ce qui concerne la production en cours contenant du cobalt et rechercher une alternative en tenant compte de tous ces précieux conseils.

10/02/2024 Résultat du test de laboratoire

J’ai demandé une analyse à la Société Française de Céramique (Les Ulis-Courtaboeuf) en vue de son utilisation alimentaire. Pour cela, j’ai envoyé une coupelle revêtue de l’émail que nous utilisons le plus, un assemblage de 2 émaux en superposition qui donne une couleur bleue tirant un peu sur le vert et dont je n’ai pas la composition.  Le test comporte 2 séries d’analyses pour un coût de 216€. Le résultat est revenu favorable, conforme à la législation pour les 2 analyses.

Pour les émaux de cendres que nous confectionnons nous-mêmes ou bien les recettes tirées de Glazy.org nous n’avons pas besoin d’une analyse de laboratoire car les compositions sont connues et il faut seulement s’assurer qu’elles ne contiennent pas des substances en désaccord avec la législation.

Actualisation le 12 Mars 2025: voir ce lien  » céramiques à usage alimentaire« 

Choisir et préparer son argile

Il faut commencer par le commencement, choisir une argile. Du grès , de la faïence, de la porcelaine ça ne se cuit pas de la même façon et l'objectif est souvent différent selon qu'on veut faire des objets de déco ou des objets culinaires. Si on veut tourner, sculpter, modeler, on aura des argiles différentes. Pour faire des plats allant au four, encore une autre. Comment s'y retrouver?

Inutile de re-traiter les bases de ce sujet très vaste, il suffit de consulter des sites web tels que Faiencerie de la Doller ou celui de Sarah  le-blog-du-bol

Quand on a fait son choix de ce qu’on veut créer,  comparer les gammes et les tarifs et trouver le fournisseur le plus près de chez soi pour aller la chercher car livrer de l’argile coûte cher. Avant de se décider, interroger les réseaux ne coûte rien et évite bien de déboires surtout au débutant.

ceram-decor

solargil

ceradel

como-ceramique

cigale et fourmi

Ce qu’il ne faut surtout pas faire en raison des risques de mélange de terres:

1/ Stocker au même endroit la faïence, le grès ou la porcelaine 2/ Préparer ces 3 produits sur la même plaque de plâtre 3/ Les sécher au même endroit 4/ Les placer ensemble dans le four.

Donc une place à part pour chaque catégorie de ces 3 types de terre. De même, si on utilise du grès ou de la faïence, changer de plaque de plâtre selon le type de terre pour éviter le mélange de terre chamottée ou non ou de couleur différente. 

01/12/2023: Recycler l’argile

Au cours du tournassage on élimine de la pièce tournée une certaine quantité de terre encore humide qui tombe dans le réceptacle du tour. A la fin de la séance, cette terre est récupérée et placée dans un bac contenant de l’eau. Lorsque le récipient est plein, bien remuer avec une spatule et étaler le tout sur une plaque de plâtre. Le lendemain matin, récolter cette argile qui se roule en mottes facilement et en faire des boules qui sont placées dans un sac en plastique afin de les préserver du séchage. Elles sont disponibles pour une ré-utilisation. En céramique, rien ne se perd.

L’argile étalée hier était ce matin de consistance parfaite, j’ai pu la récupérer, la pétrir, la rouler en pain puis la diviser en 6 boules de 1300g qui ont été mises sous plastique au pied du tour, prêtes à être utilisées.

27/05/2024 Visite à Thierry DOUBLET en Dordogne (24410 Parcoul) qui commercialise ses propres grès. C’est un vrai potier qui exerce ce métier depuis longtemps, ayant pris la suite de son père. Son atelier est immense, équipé de plusieurs fours à gaz, d’un four électrique. Son tour semble dater de Mathusalem, un tour à pied équipé d’un moteur, fabriqué à Angoulème mais les pots en séchage attestent d’eux-mêmes de sa qualité…et de celle de son maître. Les poteries, il y en a des centaines, triées par séries de pièces toutes identiques. En confidence il m’avoue que quand on peut aligner des séries, on sait enfin qu’on est devenu un vrai potier car c’est le travail le plus difficile. La salle d’exposition à la vente est tout aussi vaste, emplie de créations de toutes sortes. Enfin, on va voir l’entrepôt des argiles situé derrière. Des box juxtaposés abritent les argiles brutes dont certaines sont issues d’une carrière située à proximité. En face, sur des étagères sont empilées les différents modèles de terres. Je choisis plusieurs échantillons non chamottés : grès blanc, grès brun, grès rouge, grès culinaire, grès noir dont il vient d’achever la préparation. Enfin, je sollicite l’honneur de prélever 3 pains de grès « Castel » sur une palette destinée à l’usage personnel de Daniel Castel (voir chapitre cuisson-four). Il s’agit d’un mélange de grès blanc et de grès brun donnant une teinte beige assez commune. Dès mon arrivée à l’atelier, c’est celle que j’ai choisie pour me « faire les mains ». Elle se malaxe facilement sur la plaque de plâtre, un peu plus dure à monter et à centrer que le grès de St Amand mais c’est ensuite un plaisir de la tourner, car elle se tient bien, ne créée pas d’amas ou de grumeaux. J’ai tourné deux fois 5Kg avec le même plaisir et pu faire deux grands plats larges sans difficulté. J’attends avec impatience de voir le résultat avec les émaux.

Références

Livres

Emaux haute-température

Jus d’Oxydes

Article émaux haute température

Didier Descamps

Cours émaux haute température

Yvon Le Douget

Réseaux

Recettes émaux haute température

Glazy

Potiers, potières et céramistes

Sculpture et modelage

Marchés de potiers

La poterie bienveillante

Alternative firing-saggar, pit, barrel

Ceramic Sculpture

Foire, marchés

St Sulpice, Paris

Giroussens, Hte Garonne

Lien composition des émaux

Digital Fire

 

L’Atelier

Comment installer un nouvel atelier?

Accolé au garage, le projet d’installer un nouvel atelier est né en juin 2022. Il fera 9x4m, avec deux larges baies donnant sur les champs environnants, équipé d’un poêle à bois, un grand bac pour l’évier, trois tables robustes, deux tours et des étagères solides tout autour.

Février 2023, il est opérationnel et quel bonheur d’y travailler!

Atelier de poterie
Les tours au fond à droite, l’évier en face, la table de modelage au centre

Atelier de poterie
Des étagères solides pour le séchage en bas, l’enterepot de l’argile au dessous et l’expo en haut

Atelier de poterie
Les plaques en plâtre pour la préparation de l’argile

L’éclairage c’est très important mais rien ne vaut la lumière naturelle

La cuisson (fours électriques), la préparation des émaux et engobes, tout est resté dans l’ancien atelier

Four à bois

Je viens de recevoir le livre de référence pour la construction d’un four à bois, d’occasion car introuvable neuf ou alors à des prix inabordables. Il s’agit de la 2ème édition datant de 1983. F. L. Olsen était un ami de B. Leach. Son livre va enfin m’éclairer sur les mystères de la construction d’un four à bois. Pourquoi l’envisager car le four électrique fonctionne bien. Il y a deux raisons à celà, la prmière est qu’on peut cuire des objets olus volumineux, faisant plus de 45 cm, hauteur maximale dans notre four électrique. Une deuxième raison, essentielle est qu’en four éléctrique on ne peut cuire qu’en oxydation et pas en réduction, c’est à dire en privation d’oxygène. Or, les cuissons en réduction permettent de faire des émaux de très belle qualité, tels que les céladons par exemple, inaccessibles en réduction. La gamme de couleur est beaucoup plus variée qu’en réduction. On pourrait faire de la réduction en four à gaz mais attention au coût de plus de 10.000€. Enfin, on peut avoir des effets spéciaux par enfumage. Donc, comme je tiens ce blog comme un journal de bord, je me donne un an pour élaborer les plans, comprendre la méthode de construction, trouver l’emplacement, réunir les fonds et motiver les acteurs car il vaut mieux être plusieurs, d’abord parce que c’est plus sympa mais surtout car une fois construit, il faut entretenir le bois en continu et surveiller le feu jour et nuit, organiser des quarts…toute une aventure qui s’annonce.

J’ai reçu le 2ème livre : Kil Construction, de Joe Finch, qui s’est inspiré de F. Olsen pour présenter des plans et une méthode de construction

J’ai enfin traduit ces deux livres, ai préparé les plans ( que je mettrai en ligne bientôt), compté les briques réfractaires et isolantes et identifié tous les éléments nécessaires à la construction, demandé un devis pour les briques et vais bientôt passer à la construction dont je donnerai le détail ici prochainement, ça me paraît prometteur. Bien sûr, on va demander à tous nos ami(e)s potier(es) de venir participer à ce projet et à préparer des poteries.

15/04/2023 Le projet de construction de four à bois à tirage inversé avance, les plans sont faits mais j’ai commandé 3 autres livres afin de réduire mes incertitudes.

Ci-dessous la traduction abrégée et simplifiée des livres de F.O. Olsen et J. Finch

Pourquoi vouloir construire un four à bois quand on dispose déjà d’un four électrique ? Il y a des raisons techniques, par exemple cuire en réduction qui permet d’obtenir une gamme d’émaux inaccessible en oxydation avec un four électrique. Il y a aussi les variations séduisantes de coloris des objets exposés à la fumée. Il y a des raisons économiques de réduction de coût en raison des tarifs croissants de l’électricité au point que de nos jours, des boulangers et des bouchers ferment leurs échoppes. L’argument écologique n’a pas sa raison d’être car brûler du bois ou de l’électricité revient à peu près au même en terme d’empreinte carbone.  Enfin, une autre raison est le plaisir que donne le chemin de la découverte d’un procédé utilisé depuis  le néolithique, certes amélioré depuis, mais qui a traversé toutes les époques et dont les résultats sont source d’émerveillement.

Où le construire ? Proche de l’atelier mais suffisamment loin pour ne pas être incommodé par les fumées, à distance des risques éventuels tels qu’une citerne de gaz ou de fuel, en tenant compte des vents dominants pour ne pas trop gêner le voisinage, en zone non inondable. Prévoir de l’abriter sous un auvent  et d’entreposer le bois à proximité.

Faut-il une autorisation ? En principe non mais certaines municipalités peuvent  s’y opposer en arguant des risques d’incendie. Pour l’abri, s’il ne dépasse pas 9m², une déclaration de travaux suffit à moins d’être situé dans un périmètre classé.

Quel four veut-on construire ? Quelle température espère-t-on, pour quel volume de cuisson et pour quel type de cuisson? Un four à basse température pour la faïence ou pour le raku n’excédant pas 1000°C sera plus aisé à construire et moins cher qu’un four dévolu à la cuisson du grès et des émaux à 1200-1320°C. Plus haute est la température escomptée, plus cela nécessite de contrôler la température atteinte, de retenir la chaleur par l’isolation,  d’éviter les pertes caloriques par une cheminée, d’assurer une distribution de chaleur homogène dans la chambre de combustion. Le volume de cuisson dépend de l’espace disponible et de la production : un petit four pour un petit atelier, un plus grand pour une plus grande production incluant la possibilité d’accueillir la production d’autres potiers, ce qui diminuera la fréquence des cuissons. Un partage de cuisson demande une organisation mais présente de nombreux avantages : diminution de coût,  moindre charge de travail pour chacun car alimenter en bois un four en cours de cuisson est une activité envahissante, et puis le plaisir d’échanger, de partager une passion commune.

1/ Matériaux réfractaires

Matériaux capables de résister à des températures extrêmes, de haute résistance à la fusion, capables de résister aussi aux forces destructives d’abrasion, aux fortes pressions et aux attaques chimiques, d’acides ou de bases à haute température. Ils sont divisés en 5 groupes : oxydes, carbides, nitrates, borides et éléments mais pour la circonstance peuvent être ramenés à la kaolinite ou à la mullite et sont regoupés en 5 catégories : Briques à feu/ Briques à feu isolantes, coulables/ Mortiers/ matériaux spéciaux

* Briques à feu : 4 classes respectives selon la température maximum :  faible , 28, 1615°, intermédiaire, 28-31, 1680°, haute 32-32 ½ 1700° et super réfractaire 33-34, 1760°. Les briques « super » peuvent être utilisées pour les arches, les chaudières, les parois du four et partout où règne une température extrême. Les briques « hautes » peuvent être utilisées partout sauf les cas précédents. Les briques « intermédiaires » sont utilisées pour les fours à plus basse température, tel qu’un cône 10. Les briques « faibles » pourraient supporter une température cône 10 mais il est préférable de les utiliser en dehors des zones de température très élevées. Dimensions européennes des briques : 9 ‘’ x 4 ½’’ x 3 ‘’ ( 1 ‘’ = 2,54cm) soit 22,86 x 11,43 x 7,62cm ce qui est pratique pour les combinaisons car 3 ’’ x 3 ‘’et 4 ½’’x 2 = 9 ‘’. Les briques du plancher et les étagères sont de dimensions et d’épaisseur variables. Les briques d’arche, des bords de l’arche et de coupole sont également disponibles.

* Briques isolantes : destinées à absorber très peu de chaleur et à diminuer le temps de montée en température du four, de 65 à 85% moins denses que les briques à feu, classées en 8 catégories 16, 20, 23, 26, 28, 30, 32, 33 selon la température respective 845°C à 1790 °C pour les catégories 16 et 33. Par exemple, la classe 23-1260°C est utilisée pour les fours n’excédant pas le cône 6. La classe 26 -1427°C est excellente pour les fours à cône 10, elle est celle qui est la plus utilisée. La classe 28 -1538°C est utilisée pour le plancher des fours et la boîte à feu. Au-delà, les catégories 30 et 32 sont destinées aux forges et au cône 15 pour la porcelaine et les matériaux réfractaires.

*les matériaux coulables sont l’alumine et les agrégats de silicates d’alumine, fournis sous forme de poudre, mélangés à l’eau avec un vibreur, comme du ciment et utilisés dans les 20 min. Ils sont utilisés en moulage pour des coupoles, des arches, des dômes, des tunnels, des portes de four, partout  où utiliser des briques coûterait très cher.  Pour les portes de four, cela évite un renfort métallique.

* les mortiers ou ciments réfractaires : ils servent à assembler les briques en une structure monolithique solide, pour construire un four à gaz ou un four hermétique, à éviter la pénétration de scories. Ils sont classés en 3 catégories réfractaires: super 1600°C, haut 1500°C et moyen 1400°C.

* matériaux spéciaux : briques réfractaires en plastique à haute teneur en alumine, fibres en céramique utilisée en couverture isolante mais qui ont comme inconvénients le retrait à haute température, la fragilité à l’abrasion et à l’impact et les risques d’irritation cutanée, risques bronchiques et pulmonaires.

* Acier en renfort autour du four et de l’arche : ceci est recommandé pour les fours à briques non jointées.

2/ Méthodes de construction

Il y a 3 règles vitales dans un four à parois droites :

a/un mur non soutenu de 4 ½’’  soit 11,43cm d’épaisseur ne peut excéder 3 pieds de haut (3 x 30,48= 91,44cm) soit hauteur < 8 fois l’épaisseur

b/ un mur non soutenu de 4 ½’’ soit 11,43cm d’épaisseur constitué par une alternance de briques alternées disposées dans le sens de la longueur et de la largeur ne peut excéder 8 pieds (243cm) soit < 21 fois l’épaisseur

c/  un mur non soutenu de 13 ½’’d’épaisseur  soit 34,29cm d’épaisseur constitué par une alternance de briques alternées et disposées dans le sens de la longueur et de la largeur ne peut excéder 12 pieds (365cm) soit < 10,6 fois l’épaisseur

Pour un maximum de rigidité, disposer à la base 1 rang de briques accolées dans le sens de la largeur perpendiculaires à l’axe du mur, puis 2 rangs côte à côte dans le sens de la longueur en alternant les joints  sur une hauteur de 4 rangs puis, une rangée de briques perpendiculaires comme à la base, et repartir avec 4 rangs comme précédemment et ainsi de suite. Pour des briques dont la longueur n’est pas un multiple de la largeur et de l’épaisseur comme vu plus haut, d’autres agencements sont possibles.

Pour la distance entre les conduits, respecter 9’’ soit une brique de 22,86 cm . Il vaut mieux les faire plus larges que trop étroits et les placer sur une rangée perpendiculaire à l’axe du mur.

Murs courbes et arches pour le dôme, la coupole : plus solides et plus stables que les murs droits. La seule limite en poids est la force de compression des briques de faîtage. L’épaisseur recommandée est de 9’’ soit une brique de 22,86 cm avec clé, en joints alternés comme pour les murs droits.  Il y a 4 types d’arche suspendue : -joints décalés dans une arche collée (considérée comme la meilleure) ; -arche annulaire où chaque rang de briques est un anneau indépendant des autres rangs : à éviter, car risque si une brique tombe que toute l’arche tombe ; -arche nervurée pour les fours ouverts et arches droites, nécessitant de tailler parfaitement les briques en coin. Pour les arches suspendues, possibilité d’utilisation de métal au travers des briques mais plus compliqué.

Fabriquer la charpente selon la formule : 1,0625 x portée = r (rayon du cercle)  ce qui donne la flèche au moins = 1 ½’’ / pied de portée ou 3,81cm/30,48 cm de portée ce qui est le minimum. Une flèche plus haute est plus facile à réaliser : ainsi, une flèche de 3’’/ pied de portée peut être aisée à construire et est même recommandée mais on peut aller jusqu’à 6’’/pied avec beaucoup de facilité. Il est facile  mais coûteux de commander des briques taillées mais on peut alterner avec des briques non pré-taillées afin de diminuer le coût. La courbe de l’arche peut être un dôme c’est-à-dire un arc de cercle ou bien une couronne c’est-à-dire deux arcs de cercles qui se réunissent en haut sur la clé. Prévoir des joints d’expansion de 1/16’’ / pied de mur en l’absence de renforts métalliques. Aucun joint n’est requis en cas de renforts métalliques. La stabilité de l’arche dépend de la flèche, de l’épaisseur de l’arche et des contreforts à 60° qui transmettent les forces excentriques de l’arche aux  murs droits.  Ces contreforts sont disponibles en plusieurs épaisseurs.

L’isolation par des briques réfractaires isolantes est bien meilleure qu’une isolation par des toiles en fibres de céramique, peu résilientes, de faible durabilité, dangereuses pour la santé et parfois nuisibles aux poteries par leur désagrégation.

3/ Principes généraux

Principe 1 : « un cube est la meilleur forme à retenir pour un four » surtout pour un four ascendant et l’arche doit dominer le cube et non y être incluse. Le problème est qu’une différence de 1 à 2 cônes a pu être observée entre la base et le sommet

Principe 2 : « la forme de la chambre est déterminée par la direction de la chaleur et la facilité pour le mouvement de la flamme à disposer d’un flux naturel » Retenir que la flamme et la direction de la chaleur suivent l’arche et ne doivent pas trouver des angles droits de raccordement entre arche et murs, même aux extrémités de l’arche car risque de hot-spots , d’irrégularités de chaleur de détérioration et d’inefficacité du four. Trois types de direction de chaleur et de flamme : à tirages transversal, renversé, ascendant ( Cross-draft,  Down-draft , Up-draft)

Principe 3 « une quantité spécifique de surface de grille est nécessaire pour le tirage naturel » Pour le bois, il doit être 10 fois plus grand que la section horizontale de la cheminée. Ceci est la difficulté principale du four mais c’est réellement le cœur du four, pour ce qui détermine le tirage. Le flux d’entrée doit être égal au flux de sortie, en cas de doute, soyez généreux, mieux vaut une grande aire de grille qu’une trop petite. Si la section de la cheminée est plus large que la somme des entrées, prévoir d’exagérer l’effilement de la cheminée pour assurer un tirage approprié. Pour faire simple, construire les aires de section d’entrée et de sortie toutes égales, avec un point d’entrée dans la cheminée un peu plus petit

Principe 4 « le tirage de la cheminée contrôle le débit du tirage » idéalement  il doit atteindre 4 à 5 pieds/sec (122-153cm/sec) au-delà de 1093° ou cône 10. Le débit de tirage est mesuré périodiquement, déterminé par la circonférence interne de la partie haute de la chambre au-dessous du mur du fond, et en haut de la cheminée.                                                                                                   

Introduire un coton imbibé d’huile dans la chambre à feu et compter le nombre de secondes pour que la fumée sorte de la cheminée. Dans cet exemple de cheminée de 45 pieds (1,376mm) la durée est de 10sec.

Principe 5 « Compter 3 pieds (91,7cm) de cheminée pour chaque pied (30,58cm) de traction vers le bas plus 1 pied de cheminée pour chaque 3 pieds de traction horizontale »

Formule de hauteur de cheminée  h = 3 x dp+ hp/3  . Ainsi, pour 6 pieds (1,83m) de traction vers le bas(dp)=> 3pieds de cheminée ajoutés =3 x 1,83 = 18 pieds (5,4m) de cheminée puis ajouter 0,3m / 5 pieds (1,53m) de chambre horizontale (hp)+ 0,3m/ boîte collectrice + 0,3m / base de cheminée soit 7 pieds (2,10m) => 2,10m/3= 2,3 pieds (0,7m) , ajouté à 18 pieds (5,4m) soit 20,3 pieds = 6,2m

Principe 6 « le diamètre de la cheminée est approximativement le quart du cinquième du diamètre de la chambre» Pour une chambre de 5 pieds (1,5m) le diamètre de la cheminée sera de 1 pied (30cm)

Principe 7  « une haute cheminée augmente la vélocité à l’intérieur de la chambre à feu » Trop haute, la cuisson sera irrégulière en tirant la chaleur à l’extérieur du four et en prolongeant la cuisson. Trop courte, cela diminue le tirage, diminue le taux d’oxygène dans le four pour obtenir une combustion nécessaire à l’augmentation de la température.

Principe 8 « la hauteur de la cheminée d’une chambre de four doit être égale à la pente du four »

Principe 9 « Les aires critiques d’un four doivent être planifiées et construites afin de pouvoir être modifiées aisément » Il n’y aura pas de problème  insurmontable si on se souvient de rendre les flux ajustables, qu’on puisse ajouter ou retrancher une brique, rendre le flux entrant dans la cheminée ajustable et de pouvoir ajuster la hauteur de la cheminée

Ajustements à haute altitude : à haute altitude, la raréfaction en oxygène nécessite des adaptations telles qu’une augmentation du diamètre de a cheminée d’environ 50%. A basse altitude, mieux vaut cuire la nuit quand l’air est plus frais et plus dense et plus riche en oxygène

4/ Four à tirage transversal (Cross-draft kilns) . Conçus et créés en orient (Chine, Corée, Japon). Tomimoto Kenkichi rapporta sa théorie sur le développement d’Anagama (terme japonais : ana= trou ou cavité et gama= four). Au départ construit auprès des sources d’argile, laissé en cuisson plusieurs jours pour aboutir à une structure monolithique. Les potiers réalisèrent que plus la cuisson était confinée, plus haute était la température et plus durable la poterie.  Le temps de cuisson durait des semaines et les objets incorporaient des dépôts d’émail (résidus de cendres de bois) considéré au début comme un défaut puis de plus en plus apprécié et devint le premier style d’émail à cendres de bois. La chambre unique devenue trop petite, elle évolua en forme de tube puis en une enfilade de chambres surélevées l’une par rapport à l’autre.

  • Four à tube Tamba : restés inchangés au Japon pendant les 600 dernières années, les 23 fours Tamba sont protégés comme propriété culturelle du gouvernement japonais et mieux connus sous le terme de poteries Mingei. Ces fours devinrent insuffisants pour cuire de grosses pièces et furent élargis par les coréens jusqu’à environ 120 pieds (36m). Il fallait brûler beaucoup de bois pendant une longue période de plusieurs jours pour assécher la totalité de l chambre du four. Aujourd’hui ils sont équipés d’un brûleur à huile et d’un souffleur pour allumer la chambre à feu.
  • Le Four tunnel La Borne : village de potiers du centre de la France qui a cessé de produire à la 2ème guerre mondiale mais les fours sont resté en place. Une période de pré-cuisson de 2 à 3 jours permettait une accumulation de charbons de cendres appelée « bassinage ». Puis, le « petit feu » pendant 4 jours (selon les conditions climatiques et la taille du four) consistait à mettre à brûler des buches fendues de chêne ou de bouleau à intervalles réguliers. Enfin le « grand feu » pendant une journée utilisait des fagots ou des brindilles créant une chaleur intense et une bonne atmosphère réductrice. Vers la fin de la combustion, un peu de sel était introduit dans la chambre à feu
  • Four à chambre grimpante : situés à Kyoto, au centre du Japon, correspondant à la segmentation du tube de style Tamba en de nombreuses chambres distinctes, favorisant l’utilisation de « saggars » c’est-à-dire de porte-charges empilables ou conteneurs ou capsules contenant les pots. Développés en Chine pendant la Dynastie Sung (960-1279) pour la cuisson de Tenmoku ou de Céladon. En déclin depuis les années 60 en raison de la pénurie de bois et des coûts élevés de la cuisson haute, puis pour réduire les fumées, ils ont été détronés par la cuisson électrique et à gaz après 600 ans de règne. Le style chambre de four Kyoto était la forme de chambre de four la plus avancée de tous les types de chambres de four .
  • 5/ Fours à tirage inversé (Downdraft kilns)

Un four à tirage inversé peut être défini comme un four qui a un mouvement de tirage qui débute avec des flux entrants, qui circulent dans la chambre, passe au-dessous à travers le plancher et s’évacue par la cheminée. Probablement d’origine européenne, en Allemagne après 1800. Au cours des 100 années suivantes, d’importantes améliorations furent apportées aux matériaux réfractaires, aux supports (saggars), le chauffage au charbon et au fuel, de nouvelles conceptions de construction qui ont conduit à augmenter les températures de cuisson. Ce four offre une distribution uniforme de chaleur avec possibilité de contrôler la distribution de la température et l’atmosphère, et aussi de l’agrandir à une taille très importante tout en restituant les caractéristiques de combustion d’un four plus petit. Par rapport aux principes énoncés au chapitre 3, il y a deux divergences dans les proportions : 1/ Principe 5 concernant la hauteur de la cheminée car dans ce cas il faut ajouter 1pied ½ (45,87cm) à la cheminée. En cas de tirage forcé, la hauteur de la cheminée peut être réduite d’1/4. Proportions des premiers fours : le ratio hauteur/largeur est primordial (cf Chap 3) Ex 2m x 2m pour la chambre et Cheminée de 6m avec 1m en bas et 40cm en haut. 2/ Principe 6 Ici, le diamètre de la cheminée sera de ½ par rapport au diamètre de la chambre. Il y a une grande sécurité à disposer d’un diamètre large de la cheminée. L’avantage est aussi de réduire le nombre de briques réfractaires.

Pour les fours plus récents : une chambre de 6 pieds x 6 pieds  soit 1,86 x 1,86 m la base de la cheminée doit avoir un diamètre d’au moins 12’’ soit 30,48cm à la base, 8’’ soit 20,32 cm au sommet et une hauteur d’au moins 20 pieds (6,11m). La distance entre la chambre et la cheminée peut être inférieure à 3 pieds (91,74cm) sans affecter la taille de la cheminée.

Les fours à bois à tirage inversé et à cuisson rapide : Il y a de nombreux malentendus en poterie. L’un d’eux est que les fours à cuisson extrêmement rapide sont mauvais pour la poterie et les émaux. Un autre est que les fours à bois nécessitent des temps de cuisson extrêmement longs pour cuire à Cône 10. Ceci est faux, l’auteur dit avoir cuit ses pots dans un four Olsen à tirage ascendant à gaz en 8 h puis en 4h sans voir de différence. Les mêmes pots ont été cuits en 3h1/2 dans un four à bois à tirage inversé sans y voir aucune différence. Il peut y avoir une différence dans certains émaux due à des cendres volatiles qui ont été déposés dessus et une couleur une peu plus chaude de l’argile due à la réduction au bois. Un refroidissement rapide peut être dangereux, le mieux est de refroidir lentement, spécialement de 580° à 90°C.  Il y a 3 principes à respecter quand on veut construire un four à bois à cuisson rapide : 1/ L’aire de la chambre à feu doit être 10 fois la section transversale de la cheminée, mais pour un four à cuisson rapide augmenter l’aire de la chambre à feu de 20%. 2/ Plus de la moitié du volume de la chambre à feu doit être placé au-dessous des barres de grille, autrement dit, la hauteur de l’emplacement doit être à la moitié de la hauteur de la chambre à feu. 3/ La hauteur de la cheminée doit être 3 fois celle de la chambre du four plus la hauteur de la chambre à feu plus 1 pied (30,58cm) additionnel pour 3 pieds ( 91,5cm) de flux horizontal des flux gazeux. Pour connaître la taille du four, prendre les supports qui seront utilisés et ajouter 4 pouces ½ (12cm) au minimum de chaque côté ( sauf au fond). Le four sera plus efficace avec un empilement des briques plus lâche.

J’ai esquissé l’ébauche d’un plan en tenant compte des indications des deux auteurs:

 

05 Mai 2023 Ma réflexion a évolué sur les fours à bois. Comment consommer le minimum de bois? Le four ci-dessus consomme 2 stères de bois en 8 à 12h d’après ce que j’ai pu comprendre. On est tous conscients qu’il faut réduire l’empreinte carbone alors je me suis tourné vers le four à fois 3E de Jean Girel, 3E comme Economique, écologique, ergonomique. Céramiste réputé, il a construit 18 fours différents jusqu’à aboutir récemment à ce four qui offre bien des avantages. Il a concentré ses efforts sur la diminution des pertes de chaleur par les parois du four afin de concentrer la chaleur sur l’aire de cuisson, il a optimisé les flux d’air chaud et le tirage. Sur simple demande, j’ai pu obtenir les plans détaillés et les contacts et vais prochainement aller participer à la construction d’un four et y puiser toutes les informations pour en envisager la construction. Trois modalités volumiques pour ce four 200L, 320L et 650L. Il consomme environ 250 kg de bois en 7 à 8h. Son prix de revient à volume égal est d’un tiers de celui d’un four à gaz. Il faut envisager un budget d’environ 7000€. J’ai pu voir le film qu’il a réalisé et j’ai compris que certes la construction est difficile mais pas insurmontable et que c’est surtout son fonctionnement qui demande un apprentissage. Comment apprendre à s’en servir avant de se lancer: prendre son bâton de pèlerin et aller voir sur place ceux qui connaissent…

07/05/2023 Après enquête j’ai rencontré une potière en Ariège qui m’a mis en contact avec une de ses amies, potière dans le Lot qui va construire son four à bois Girel 3E de grande capacité. Elle m’a invité à participer à la construction qui va démarrer la semaine prochaine. Quelle chance, ça se précise vraiment !

01/12/2023 En panne de décision

Les prix de construction d’un four à bois ont explosé et si on pouvait estimer le budget à environ 7000€ sur la base de 2021-2022, ce serait aujourd’hui plus de 10.000€. De plus, le four Girel3E nécessite d’utiliser des morceaux de bois  calibrés relativement fins ce qui complique l’approvisionnement. Je vais reprendre ma réflexion en essayant de simplifier, de rationaliser la construction et de comprimer les coûts car j’ai très envie de cuire de grosses pièces et suis limité par la hauteur du four électrique à 63cm de hauteur et 47cm en largeur.

15/04/2024  le four à pellets

Samedi prochain nous sommes invités dans le Tarn chez un couple de céramistes qui ont créés un four à granulés. Ils ont mis une dizaine d’années à concevoir ce projet qui a maintenant abouti à sa phase finale. Ils ont fait déjà de nombreuses cuisson avec le prototype et en ont vendu dans la région. Je leur ai fait part de mon intérêt pour la cuisson à haute température avec un moyen de la contrôler et un moyen d’obtenir une réduction. Sur leur site « chauffemonpellet.com » on a quelques infos sur le produit et sur le résultat comme illustrés ci-dessous à partir de leurs photos que je remplacerai par les miennes après ma visite.

Brûleur du four
Intérieur du four
>Résultat après cuisson

Ce four d’une contenance de 400 L consommerait environ 6 à 8 sacs de pellets / fournée soit environ 50 €/cuisson. Selon Daniel, avec qui je me suis longuement entretenu au téléphone, la durée de cuisson est d’environ 10h ce qui est  gérable si on prépare tout la veille au soir  et qu’on se lève tôt parce que je ne nous vois pas passer la nuit à surveiller et moduler la cuisson. Il semble s’agir selon moi d’un four intermédiaire entre le four à gaz en termes de gestion de la cuisson et le four à bois en termes de résultat de combustion. 

20/04/2024 Visite sur place du four a pellets

Le déplacement sur site dans le Tarn en valait la peine: nous avons pu rencontrer les deux concepteurs du four, Daniel et Pascal, tous les deux potiers professionnels et Rémi, qui a élaboré le brûleur et la partie électronique en partant de zéro. L’épouse de Daniel, Geneviève elle-même potière était présente. Ils voulaient créer un four de fonctionnement simple avec quelques boutons et surtout pas d’interface numérique. Ils se voient périodiquement pour apporter des modifications visant à améliorer le fonctionnement. Le four installé chez Daniel et Geneviève fonctionne régulièrement. Pascal en a construit la 2ème version en y apportant quelques modifications mais nous ne l’avons pas vu car il est installé dans l’Aveyron.  J’ai pris quelques photos qui illustreraient mon propos mais j’ai omis de leur demander si je pouvais les publier donc il faut attendre le retour.

Ils confirment que les 4 fours en fonctionnement sont opérationnels, deux pour les créateurs potiers et deux vendus à des potiers. Le four présenté a été installé dans un local à part, construit pour lui, éloigné des fours à gaz, dans une pièce d’environ 12m². Le four a une contenance de 376L et un volume de remplissage de 178L car il faut libérer la chambre antérieure du four par où pénètre la flamme. Il s’agit d’un tirage inversé ce qui me plaît bien et que j’avais déjà choisi pour le four Olsen, ce qui améliore l’homogénéité de la cuisson des poteries. Sa paroi et sa porte sont en briques réfractaires de belle facture et hautement isolantes. Pascal pour son four a ajouté une paroi de briques isolantes et une seule paroi en fibre alors que le modèle de Daniel plus ancien n’a qu’une paroi de briques réfractaires et deux feuilles isolantes, il est donc plus léger mais la fibre est moins résistante dans la durée. Toute l’ossature est une armature en fer. Le réservoir à pellets a une capacité propre à recevoir 2 sacs de pellets de 15Kg. Le brûleur au dessous a été modifié par Rémi avec une sécurité pour éviter un retour de flammes en cas de défaut d’écoulement des pellets. Le boîtier de commande est ultra simple: 4 boutons et un curseur, on ne peut pas faire plus basique. A ma grande surprise la cheminée est courte, d’environ 1,20-1m50m car si  on a vu qu’elle doit être haute pour un four à bois, en proportion de la chambre de combustion ici tous les pellets sont consommés et il n’y a pratiquement pas de résidu de cendres. Autre surprise, la cheminée est séparée de la sortie d’évacuation des fumées par un intervalle libre d’environ 30cm afin d’activer l’évacuation par effet venturi. Le four est équipé d’un analyseur de haute qualité qui donne la concentration d’oxygène et d’une sonde pyrométrique pour la température.

Quant au fonctionnement, il faut être présent tout au long de la cuisson qui dure 8 à 9h pour accompagner la montée en température jusqu’à 800° puis procéder à la réduction en diminuant l’arrivée d’air et en fermant les registres (plaques de céramique amovibles placées à l’arrière du four sur le conduit d’évacuation des fumées)  tout en contrôlant la combustion des pellets ce qui demande un peu d’expérience, mais si eux savent de quoi ils parlent nous on est septiques. Rémi intervient, lui qui n’est pas potiers mais qui comprend le fonctionnement en tant que béotien averti: imaginez un barbecue, vous surveillez l’intensité de la cuisson et sa durée en agissant sur la braise et bien c’est un peu la même chose. J’essaye de comprendre le message et me dis qu’il n’y a pas beaucoup de paramètres à contrôler: le débit de pellets, l’arrivée d’air, la sortie d’air, l’intensité de la flamme et l’évacuation de la fumée. L’analyseur et la sonde pyrométrique donnent en plus les indications pour aider à contrôler ces paramètres en fonction de ce qu’on recherche: oxydation ou réduction. On verra à l’usage mais il est certains qu’on va demander un accompagnement pour les deux premières cuissons. Un point important, il ne faut pas faire que 2 cuissons dans l’année sinon on oublie les critères fondamentaux alors que si on en répète l’usage, on en prend vite l’habitude, un peu comme toute activité nécessitant un apprentissage que ce soit une machine à café, un ordinateur, un robot de cuisine… Il m’a semblé qu’il reste encore à améliorer la fluidité de l’écoulement des pellets afin d’éviter tout risque de défaut d’approvisionnement du brûleur; ils travaillent sur le sujet en vue de la prochaine version.

Au total, selon Daniel, c’est effectivement un four intermédiaire entre le four à gaz et le four à bois. Il y a moins d’effets des gaz issus des cendres que dans un four à bois mais le fonctionnement est proche de celui d’un four à gaz avec possibilité d’obtenir des émaux en réduction.

Ils ont allés avec leur four à la Borne pour le présenter aux spécialistes reconnus et ont obtenus des avis utiles pour les faire progresser. Le coût d’un four Girel 3E serait d’après eux d’environ 20.000€ actuellement donc bien plus coûteux que l’estimation qui m’avait été donnée en 2023. Pour le four à pellets 400L il faut compter un budget d’environ 10.000€ soit la moitié.  Pour cuire un dégourdi dans ce four, il faut compter 4h pour atteindre 980° et utiliser 2 sacs-2 sacs-et-demi de pellets mais ce n’est pas sa vocation que de faire des dégourdis.

Je terminerai en disant que nous avons été très bien accueillis par une équipe très sympathique et que la visite de l’atelier de Daniel nous a fort impressionnés: tout est organisé au sous-sol de la maison avec le côté humide pour la préparation de la terre, tournage, boudinage, croûteuse, puis l’atelier de séchage et tournassage, le coin décoration des pièces et émaillage et la pièce pour la cuisson. Nous lui avons déclaré être impressionnés par la quantité de pièces en séchage et émaillées et par la qualité des pièces tournées.

On est ressortis avec un sentiment mitigé, celui de l’admiration devant un maître potier, qui nous est apparu aussi humble que compétent. Et d’autre part une sorte d’accablement face à la distance qu’il nous faudrait parcourir pour arriver ne serait-ce qu’à la cheville de cet artiste auto-didacte. Il nous a avoué que ses enfants qui ont été élevés dans ce milieu suivent ses traces mais qu’il lui est parfois difficile d’arriver à transmettre, surtout à ces propres enfants. Nous, sur le retour, étions heureux d’avoir pu savourer ce moment de partage, bien désireux de faire mieux et toujours avec le même enthousiasme.

25/04/2024: Présentation du four et résultat de la cuisson de lundi dernier

La hotte de la cheminée
Boîtier de commande
Le four à pellets ouvert
Le haut du four et la hotte au fond
L’analyseur au dessus du four
Le brûleur dans les bras de son créateur
Le réservoir à pellets
Avant cuisson
Après cuisson

15/04/2024 Journée de cuisson Four à pellets

Arrivé à 10h30 chez Daniel et Geneviève qui ont chargé le four la veille et ont commencé la cuisson avec 2 sacs de pellets à 7h30. Sur la table devant le four : un cahier d’écolier et un calepin. Voyons tout d’abord le cahier.

Sur ce cahier figurent de gauche à droite tous les paramètres de la cuisson: le nombre de sacs de pellets, la durée, l’heure, la température affichée, le débit de granulés, le niveau de la ventilation et le degré d’ouverture des registres de la cheminée. De plus, il a été noté en haut de page, la température extérieure (15°) et orage pendant la nuit. Ainsi en 1ère ligne lit-on:  2 sacs  / 7h30 / Débit de granulés 6,2 / Ventilation 3,5 / Cheminée 10. Ce sont tous les paramètres de régulation du four qui vient d’être lancé ce matin. Les sacs sont des sacs du commerce de 15kg non spécifiques. Le débit de granulés est contrôlé par une vis sans fin dans la cuve dont on peut moduler le débit: plus on augmente le débit, plus on active la montée en température par apport de combustible. Les granulés tombent dans un tuyau qui communique avec le brûleur horizontal placé en dessous. Ce brûleur est équipé d’un ventilateur à pales dont on peut moduler la vitesse de ventilation. Plus la vitesse augmente, plus rapide est la montée en température par apport d’oxygène. Derrière le four sont placés les registres de la cheminée qui sont deux plaques réfractaires introduites dans la base du conduit de cheminée dont le retrait active la combustion et l’introduction la réduit. On mesure la distance de sortie de la plaque en centimètres : ainsi 10 signifie que les deux plaques sont sorties pour activer à fond la combustion par effet d’évacuation des gaz. En ce début de cuisson, on tâche de mettre tous les paramètres au service de la combustion maximale afin d’atteindre 850°C ce qui se produit vers 10H.

A partir de cette température de 850°C atteinte en oxydation (apport massif d’oxygène) on va procéder à la réduction afin d’obtenir les effets attendus sur des émaux choisis spécialement pour ce type de cuisson. Les couleurs seront différentes de ce qu’on aurait pu obtenir en oxydation. Là, tout se complique car il faut trouver un équilibre subtil entre la montée en température et la privation contrôlée de l’apport en oxygène.  On a donc besoin d’un analyseur d’O² qui est une sonde placée en haut du four reliée à un boitier électronique étalonné pour ce type d’analyse. Le bout de la sonde d’analyse est équipé d’un fin tuyau relié à une petite pompe contenue dans un petit boitier, ceci afin d’éviter la dégradation trop rapide de la sonde d’analyse. Cet analyseur a une échelle de 1 à 1000. Pour une forte réduction il faut obtenir une valeur de plus de 700 ce qu’on cherche à obtenir.

D’où le calepin qui permet de noter la valeur de la réduction en ordonnées et celle de la température en abcisse. La première mesure pour une température affichée de 850°C donne une valeur de réduction à 600 (forte réduction).

Comment sont contrôlés ces paramètres ?

Four à pellets en cours de cuisson. A gauche, la cuve à pellets. Devant la porte du four, la table avec les boitiers .
A gauche, le boitier de commande. La molette du haut commande le ventilateur. La molette du bas commande le débit de granulés. A droite, l’analyseur de la concentration d’oxygène.
Les registres de la cheminée: retirés ils augmentent la combustion, enfoncés ils la diminuent.

14h : la cuisson se passe bien, on alimente en pellets et la température affiche 1164°C, la réduction se maintient à 700, on ouvre les registres pour accélérer la montée de la température

15h : le pyromètre affiche 1180° , en fait il faut ajouter 50°C soit 1230°C.           Et là, retour de flamme au brûleur ! risque de catastrophe, Daniel agit immédiatement en mettant un grand coup de ventilateur sur 7 pour consommer les granulés, ce qui porte la température à 1190°C et diminue la réduction à 577? A 1195°C, on redescend la ventilation à 5. 

15h30 le pyromètre affiche 1210°C on est proche du terme et c’est là qu’interviennent les montres

Quatres cônes ORTON avaient été introduits préalablement dans le four, dont deux ont été placés derrière la porte et deux autres latéralement. Chaque couple de cônes a été judicieusement positionné en face de sa montre c’est-à-dire de l’orifice correspondant obturé par une céramique réfractaire. Cette dernière est retirée maintenant afin d’observer les cônes. Les cônes 1280°C latéral et frontal  se sont déjà effondrés:  on a donc dépassé les 1280°

16h00: 1242°C et les cônes 1300°C ont fléchi, on est à (1242°C+50°C)= 1292°C très proche des 1300°C attendus, il ne reste presque plus de granulés dans la trémie, la cuisson est terminée.

On retire le brûleur et on condamne l’ouverture du four qu’on va laisser refroidir pendant 48h. Au total, la cuisson à consommé 7 sacs 1/4.

Commentaire: Tout a très bien fonctionné mais il faut être présent tout au long de la cuisson pour contrôler, ajuster, recharger en pellets, régler la ventilation, le débit de combustible, les sorties aux registres de la cheminée et réagir en cas de retour de flamme. Belle expérience et en très bonne compagnie, merci Daniel et Geneviève. Lors de la prochaine cuisson je compte apporter quelques uns de mes pots émaillés pour tester l’effet de la réduction.

21 Juin 2024 : Résultat de la cuisson

La cuisson-Le Four

Pièces crues au fond du four avant cuisson
Pièces au fond du four avant première cuisson

La Cuisson

La cuisson d’une poterie dépend de la terre utilisée. La faïence se cuit à basse température, le grès à haute température. Avant de cuire la pièce il faut savoir ce qu’on va mettre comme couverte, si c’est de l’engobe alors on le pose sur la pièce crue de consistance cuir et il ne faut donc pas la laisser complètement sécher. Si c’est pour l’émailler, la faire sécher.

Tout d’abord quelques principes simples: on introduit dans le four des pièces bien sèches, ne pas hésiter à les rentrer dans la maison si la poterie est humide pour les y laisser 8 à 15 jours en hiver. En été, elles sèchent en 2 à 3 jours. On les place bien à plat, jamais sur la tranche et on peut les emboîter les unes dans les autres si leurs dimensions s’y prêtent. Elles peuvent être juxtaposées mais ne doivent pas se toucher et éviter aussi qu’elles touchent le bord du four. On met des plateaux intercalaires  sur lesquels on superpose les pièces et vérifier que le couvercle du four ne va pas les toucher en le refermant. Penser aussi à peaufiner les pièces avec du papier-verre pour enlever les aspérités et irrégularités car après cuisson ce ne sera plus possible sauf en utilisant une meuleuse…

La première cuisson vise à obtenir un biscuit ( faïence) ou un dégourdi (grès), qui va rendre la pièce irrémédiablement et irréversiblement « fixée » c’est-à-dire qu’elle ne pourra plus être modelée. Cette cuisson rendra la pièce apte à recevoir un émail, qu’elle ait été auparavant recouverte d’engobe ou non. La cuisson se fait à 980° pour le grès et la porcelaine, à 1050° pour la faïence.

Dégourdi après première cuisson
Première cuisson à 980°: dégourdi

Dégourdi de différentes pièces
Dégourdi après première cuisson à 980°

Les processus physico-chimiques en cours de cuisson entraînent une évaporation de l’eau libre puis des matières organiques, puis de l’eau liée aux composants de l’argile. A 537°C c’est l’inversion du quartz, point de non- retour pour l’argile, qui devient de façon irréversible une céramique. Enfin au delà de 700°C c’est l’évaporation des gaz issus des carbonates et des sulfates.

Les courbes de cuisson proposées vont toutes dans le même sens, lent jusqu’à l’inversion du quartz, plus rapide jusqu’à la température finale et décroissance lente. Par exemple 100°C/h jusqu’à 600°C puis 150°C/h jusqu’à la température choisie (980°C ou 1050°C) et décroissance pendant 7h. Ceramdecor conseille 80 ou 100°C/h puis 120°C/h jusqu’à 980°C. Dans notre four électrique nous faisons:  60°C/h jusqu’à 600°C puis 100°C jusqu’à 1000°C avec palier final de 10min.  On trouvera plus de renseignements dans le site le-blog-du-bol .

La deuxième cuisson va boucher les pores de la pièce, incomplètement pour la faïence, complètement pour le grès. Elle a pour but de solidifier la couverte et de la rendre indissociable de la pièce, de la vitrifier. Elle se fait à 1250° pour le grès et la porcelaine et à 980° pour la faïence. Donc la faïence se cuit plus bas en deuxième cuisson qu’à la première et se cuit plus bas que le grès ou la porcelaine.  Une courbe de cuisson est programmable et le pic à atteindre de 1250-1260°C représente la température optimale à atteindre pour créer la fusion des composants, leur absorption par le support et la compacité et la dureté de l’émail. Trop basse, l’émail coulera, trop haut il se fragmentera. Cependant ce pic ne représente pas la quantité de chaleur reçue par la pièce. On le comprend en prenant l’exemple suivant, si on pose malencontreusement le doigt sur un plat à 100°C, on le retire instantanément et il n’y a pas de conséquence. Laissé plus longtemps, le même doigt à la même température devra recevoir des soins.  Pour les pots c’est la même chose, si on a une cuisson à 250°C/h pendant 5h sans palier on peut imaginer qu’on n’aura pas la même quantité de chaleur qu’avec une cuisson à 100°C/h pendant 12h avec palier final de 30min.  Pour connaître la quantité de chaleur reçue par une pièce, il est conseillé d’utiliser les cônes d’Orton ou de Seger dont le degré de pliure donne une information sur la quantité de chaleur. Ils permettent donc d’étalonner la courbe par rapport au four utilisé. Nous utilisons (en four électrique) la courbe de Christine Ladevèze 100°C/h jusqu’à 1100°C puis 60°C/h jusqu’à 1265°C et palier de 35min.

27/01/2024 Nos courbes de cuisson de la faïence

Pour les courbes de cuisson de la faïence s’appliquant dans notre atelier aux carreaux sgrafittés nous avons adopté celles utilisées à la Bisbal en Espagne:

Biscuit :  100°C/h jusqu’à 300°C soit 3h

50°C/h jusqu’à 500°C soit 4h

100°C/h jusqu’à 1020°C soit 5h20min   Total 12h20min

Email:       Idem avec palier de 20min à la fin

01/02/2024 Réparation de la fissure d’une brique du four

Fissure

Ciment réfractaire

Instillation à la seringue

Compression et séchage

12/09/2024 Four électrique Rhodes en panne ?

Le programmateur a indiqué une erreur et la cuisson n’a pas atteint les 1280° escomptés, quelle en est la cause?

1/ Attendre que le four soit refroidi, le débrancher (et oui, certains oublient!)

2/ Ouvrir le capot métallique à l’arrière du four ( 3 vis à défaire) et regarder si un ou plusieurs disjoncteurs sont relevés ( ça arrive avec les orages), dans ce cas les remettre en fonctionnement et relancer le four.

3/ Prendre une photo du capot ouvert avant toute intervention car il faudra bien rebrancher les fils électriques

4/ Ce n’était pas ça la cause de la panne, alors, j’ai inspecté les résistance à l’intérieur du four avec une baladeuse car il faut bien y voir et j’ai recherché un défaut de continuité dans les 4 rangs rangs de résistance. Un arc électrique a pu se produire et couper la continuité. Pour nous, c’était ça, donc soit on se sent capable de réparer en soudant ce qui n’est pas mon cas, soit on commande un jeu complet de résistances et on les change. Le four a 2 ans et on a fait 160 cuissons. Je commande les résistances chez Céram-Décor qui nous avait vendu le four (côut: 292€ HT) Lorsque je les récupère, j’en profite pour demander quelques renseignements sur le démontage et le remontage, je regarde une courte vidéo et m’en sens capable

 

5/ Retrait des résistances : à l’arrière du four, démontage des dominos (qu’on va remplacer), on libère les 4 résistances. Retrait des tubes céramiques qui passent au travers de la paroi du four et qu’on va remplacer aussi. On retire alors chaque résistance de sa gorge à l’intérieur du four, en ôtant les agrafes qui les maintiennent au moyen d’une pince-télévision à bout fin. Pour certaines il faut les chercher ce qui n’est pas évident quand elles sont enfouies derrière les spires de la résistance? Pour d’autres, il faut vraiment tirer très fort pour les extraire. Je ne manque pas bien sûr de casser une résistance car qui se brise comme du verre mais comme je dois toutes les changer, ce n’est pas grave.

Démontage des dominos

Retrait des résistances

Aiguille reliant le jeu de 2 résistances

6/ Installation des résistances neuves. Chaque résistance est constituée de 2 jeu de spires reliées par une »aiguille », c’est-à-dire un fil métallique non torsadé et c’est par cette aiguille qu’on va commencer en la plaçant dans la rainure verticale entre deux briques. On installe chaque résistance dans sa gorge dans le sens des aiguilles d’une montre, en les enfonçant le plus profondément possible. Au bout, la résistance spiralée se prolonge par un fil droit qu’on enfonce dans la céramique tubulée. La pose des agrafes qui maintiennent les résistance en place est facilitée par un outil improvisé: un bout de tuyau de cuivre (j’ai pris une tige filetée en laiton) qu’on pince au bout au marteau. J’ai poussé chaque agrafe au doigt sans l’enfoncer, en essayant d’être à peu près au même endroit que celles que j’avais retirées, et un fois qu’elles ont été toutes positionnées je les ai enfoncées en utilisant l’outil et un petit marteau. Attention de ne pas heurter les briques réfractaires qui cassent au moindre choc.

Tube céramique, agrafes et dominos neufs

Tige en laiton pincée pour enfoncer les agrafes

7/ Connexion des résistances neuves au travers des dominos, on coupe le fil qui dépasse en gardant une marge de 3cm qui sort du domino qu’on replie à 90° et connexion à l’alimentation électrique. Bien resserrer les vis de chaque domino avant de refermer le capot.

Durée : 90 minutes en tout et mal au dos à force de se pencher en avant la tête dans lez four mais ça valait la peine, le four refonctionne!

 

 

 

 

Carreaux d’argile

Découpage du carreau en suivant le bord interne du gabarit en bois
Après étalement de la terre au rouleau, découpage du carreau d’après le gabarit en bois

Je me lance dans les carreaux avec la terre locale. J’en ai déjà fait quelques uns en écrasant la pâte au rouleau guidé par 2 règles en bois et en découpant d’après le moule carré. J’ai mis 5 carreaux sur une plaque en contre-plaqué recouverte d’un peu de sable très fin et recouvert d’une autre planche en contre-plaqué, puis écrasé avec des poteries par-dessus et retourné le tout tous les deux jours jusqu’au décollement. Puis encore séchage en retournant tous les deux jours sur des plaques sèches et ça a bien marché, côté cuisson aussi.

Carreau découpé
après découpage du carreau

Du coup, j’ai fait un moule pour 12 carreaux et procédé de la même façon, ça a bien marché mais c’est moins régulier que découpés un par un.

Le résultat après séchage est décevant, deux carreaux déformés, séchage long, donc pour la suite je suis retourné à la méthode initiale, carreau par carreau découpé au couteau en suivant le bord du gabarit en bois, récupéré avec une palette et déposé sur un contre-plaqué.

Chantal me met au défi de constituer une fresque de carreaux pour la nouvelle poterie, au dessus de l’évier. Je me lance, fabrique 24 carreaux en argile rouge locale découpés comme vu plus haut. Je fais une maquette en carton figurant mes 24 carreaux et les dessine tous. Puis, on recouvre les carreaux d’une couche d’engobe d’Aubagne et je dessine sur chaque carreau d’après mon modèle au crayon de papier, puis je sgraffite le contour du crayon à la pointe fine et fais les ombres au scalpel.

Carreaux scraffités pas encore cuits
Carreaux d’argile rouge recouverts d’engobe blanche et scraffités non encore cuits

Les carreaux ont été cuits à 980° puis recouverts d’émail blanc transparent et recuits à 980°

D’autres sont en cours de cuisson, au total 24 carreaux composeront une fresque murale

C’est terminé, les carreaux ont été émaillés et cuits à 980° puis scellés au mur derrière l’évier de l’atelier

Carreaux émaillés et cuits à basse température
Carreaux finis, après émaillage transparent et cuisson à 980°

Panneau de carreaux au dessus de l'évier de l'atelier
Installés au dessus de l’évier de l’atelier

07/05/2023  Finalement j’ai renoncé à faire les carreaux avec le moule à 12 carreaux car trop d’irrégularités, difficile de les extraire. On ne gagne pas de temps, on en perd par rapport à la réalisation des carreaux un à un avec le gabarit en bois. On a aussi moins de déchet c’est-à-dire des carreaux déformés. Il faut donc être patient, respecter les consignes décrites ci-dessus, les retourner et changer les plaques en contre-plaqué qui absorbent bien l’humidité.

06/10/2023 Nouvelle série de carreaux avec la même terre, même procédé, séchage lent, retournement à 5 reprises entre deux plaques de contre-plaqué puis engobe par recouvrement à la louche puis séchage avec bon résultat, carreaux bien plats et réguliers mais au séchage après engobe plusieurs carreaux se sont délités sur les bords, probablement par imprégnation aqueuse trop importante. Puis, après cuisson, 2 carreaux se sont fendus : suspicion de bulle. Je vais changer de terre et utiliser une faïence rouge avec chamotte fine. Je pense également  épaissir les carreaux et  vais investir dans une crouteuse et un emporte-pièce en métal.

26/09/2023 Croûteuse et emporte pièce

Nouvel investissement: une croûteuse afin d’étaler l’argile et un emporte pièce pour découper les carreaux (chez Céradel :770 € et 40€)

Croûteuse

Emporte pièce

Un pain de 10kg de  faïence rouge a pu fournir 18 carreaux de 17cm de côté et 5mm d’épaisseur avec beaucoup plus de facilité et de finition qu’auparavant. Une toile fine a été déposée de chaque côté des carreaux et ceux-ci ont été placés deux-à-deux entre deux plaques de contre-plaqué de 5mm et séchés pendant deux jours puis frottés légèrement avec une grosse éponge fine et humide pour faire disparaître l’impression de la trame de la toile de la croûteuse. Les plaques de contre-plaqué sont retournées matin et soir pendant 6 jours car en ce moment de pluie prolongée le séchage est très lent mais c’est un atout car ça évite les fissures et les déformations. Après le séchage obtenant la texture « cuir humide » les carreaux sont engobés en les recouvrant à la louche sur une face et sur les côtés avec de l’engobe d’aubagne achetée chez un dépositaire de Solargil, Languedoc-céramique (près de Castelnaudary , très accueillants et très compétitifs au niveau prix). Ils sont laissés à l’air pendant 3 heures puis replacés entre les 2 toiles et les plaques de contre-plaqué, puis retournés matin et soir pendant 6 jours de plus. Il faut donc compter 12 jours au total pour avoir les carreaux finis. Sur 18 carreaux, 4 sont paris au rebut pour déformation ou fissures. Nouvelle série de 18 en cours à partir d’un pain de 10Kg pour espérer en avoir 24 au total afin de refaire une frise. En attendant je la dessine sur un carton à l’échelle ce qui permet d’attendre le séchage des carreaux

Dessins à partir de photos de presse à reproduire sur les carreaux

Il reste à reproduire ces dessins sur les carreaux en les sgraffitant c’est-à-dire en retirant à l’aiguille fine la pellicule d’engobe qui les recouvre afin de faire apparaître la faïence rouge sous-jacente.

01/12/2023 Gainsbourg-Birkin

Les photos de presse des sixties et seventies ont inspiré les dessins des deux personnages. Le dessin sur carreau se fait au crayon, sans gomme mais au scalpel qui retire le trait si nécessaire. Les côtes du dessin à partir des bords sont les mêmes que sur le dessin sur carton car les cadres sont de 16cm de côté dans les 2 cas. Le sgraffittage à la pointe fine est délicat : attention au dérapage il n’y a pas de gomme. Après délinéation des contours à la pointe fine vient le moment des traits plus épais et des ombres au moyen du scalpel à pointe fine ou arrondie. Ci-dessous les 7 portraits de Gainsbourg en attente de la première cuisson.

02/12/2023 Essais d’engobes sur carreaux en faïence

J'ai préparé des mini-carreaux en faïence rouge, blanche et noire. J'ai préparé également de l'engobe à partir de ces 3 faïences en laissant sécher des morceaux que j'ai ensuite broyés puis tamisés et enfin hydratés et re-tamisés. Je pense au motif central de la fresque qui est en cours et qui utilisera un assemblage de ces 3 argiles.

Préparation des essais de faïences rouge, noire et blanche sur carreaux recouverts d’engobe de même type de façon croisée (rouge sur blanc, blanc sur noir…)

Colonne de gauche, aucune engobe servant de référence aux rangées de droite où les carreaux sont recouverts d’engobe en alternance.

07/12/2023 Les essais de dessin sur tessons de faïence blanche et noire avec engobe d’une autre couleur ont été concluants mais échec de la confection des carreaux. Après les avoir enduits d’engobe je les ai laissés à découvert une demi-journée et cela a suffi pour qu’ils se déforment. La tentative de rattrapage en les humectant et en les comprimant a conduit à des fêlures et des cassures, bref tout est à recommencer. J’ai pris la décision de ne pas changer de carreaux et utiliser ceux déjà prêts en faïence rouge avec engobe d’aubagne .

J’ai terminé les portraits de Jane Birkin, plus difficiles à réaliser que ceux de Serge pour obtenir une ressemblance. Les voici ci-dessous:

Il me reste à terminer le dessin sur les 6 carreaux du centre avant de tous les cuire à 1020°, température de cuisson de la faïence dont le biscuit se cuit à plus haute température que le grès (980°).

13/12/2023 Remplacement de la crouteuse

Séjour bref en Espagne pour retirer une commande à Bisbal Ceram. On est reparti avec notre commande mais aussi avec une crouteuse de plus grandes dimensions que la précédente, achetée 992€ TTC emballée dans 4 cartons. Au retour, montage de la table et mise en vente de la petite crouteuse sur le site facebook « Annonces vente de matériel de potier céramique »

Croûteuse en cours de montage

Croûteuse montée

26/12/2025: L’utilisation de la croûteuse est simple: pour une assiette, je pétris environ 1,5Kg de PRAI , grès blanc chamotté à la chamotte impalpable, en vente chez la plupart des fournisseurs. Je place la motte entre les deux nappes de tissu sur la croûteuse, j’écrase la motte avec la paume de la main pour lui donner une forme à-peu-près ronde. Je monte le cylindre à 1,5 pouces avec le petit volant du haut (l’autre est synchronisé) et je tire à moi les 2 nappes pendant que je tourne le grand volant sur le côté qui les fait passer entre les deux cylindres. Puis, je descends le curseur d’1/4 de pouce, retourne la plaque d’argile et la fais pivoter d’1/4 de tour et la repasse dans l’autre sens toujours en tirant les nappes pendant que je tourne le volant dans l’autre sens. Je répète cette manoeuvre jusqu’à obtention de l’épaisseur voulue d’1/2 pouce (12,5mm) pour ce type d’assiette. C’est simple, ça ne gondole pas, il n’y a rien à mettre sur le tissu, la plaque d’argile se décolle bien du tissu, c’est rapide, reproductible et efficace.

10/01/2024 Carreaux Gainsbourg-Birkin

Sortie de four de la frise représentant au centre une reproduction de « Eros et Psyché » statue de Canova exposée au Louvre et en périphérie 7 portraits de Gainsbourg et 7 portraits de Birkin. Surprise, le rendu du dessin est noir alors que la terre est rouge, par oxydation de Fe2O3 probablement . Il y a eu 2 cuissons, un dégourdi faïence à 1020°C : 100°/h pendant 3h jusqu’à 300° puis 50°/h pendant 2h jusqu’à 500°C, puis 100°/h pendant 5h20 jusqu’à 1020°C sans pallier. Après émaillage, même type de courbe avec palier en fin de cuisson pendant 20min. Aucun dégât, juste une mini-fissure sur un carreau, bon résultat.

Fresque Gainsbourg-Birkin

10/02/2024 Crédence de cuisine

Je dois réaliser une crédence pour une nouvelle cuisine réalisée par Socoo’c à Montauban. Les dimensions sont de 80 cm de largeur et 65 cm de hauteur. Il me faudra donc 20 carreaux de 16cm finis en tenant compte du retrait au séchage et à la cuisson.

Projet d’installation d’une crédence en carreaux sous la hotte

Commençons par faire les carreaux, choisir et préparer l’argile. Le pain de faïence rouge est un peu sec pour l’étaler mais suffisamment humide pour le découper au couteau en des bandes de 4cm d’épaisseur que je dépose sur un plastique et que j’humecte sur les deux faces à 3 reprises. Puis, je les étale à la croûteuse et les re-humecte sur les 2 faces avant de les empiler.

Je les repasse à la croûteuse  à l’épaisseur 1,8 inch (4,5cm). Le maillage de la toile de la croûteuse s’est imprimé sur la plaque d’argile: il faut l’effacer avec une éponge humide avant ou après la découpe du carreau. La plaque d’argile est alors déposée sur un contre-plaqué de 40x50cm de côté recouvert d’un morceau de toile-chiffon sèche.  Le carreau est découpé avec l’emporte pièce de 17cm de côté en tapant sur le dessus avec un petit marteau.

Retirer l’argile extérieure à l’emporte-pièce puis appuyer sur la barre au dessus du ressort et retirer l’emporte-pièce.

Finir en arasant les bords avec une lame de couteau et passer un coup d’éponge sur les bords pour finir, voilà le carreau est terminé.

Le carreau est recouvert d’une autre toile et d’un autre contre-plaqué et placé avec les autres carreaux sur une table dans le garage pour qu’il sèche pas trop vite, en le retournant matin et soir pendant une semaine.

Avec un pain d’argile on fait une vingtaine de carreaux.

27 août 2024 Pose de la crédence dans la cuisine

Crédence au dessus de la plaque de cuisson

16 Septembre 2024 Pose des carreaux sur support en bois

J’ai sorti les carreaux des boîtes et les ai collés sur des plaques de bois reconstitué: contreplaqué, triplex, aggloméré de 12mm d’épaisseur. Pour la colle j’ai utilisé un tube de colle tous usages en déposant une goutte dans chacun des quatre angles de chaque carreau. On dispose de 10 minutes avant la  qui permet de les ajuster les uns aux autres. J’ai fait les joints  avec du plâtre afin de pouvoir éventuellement les retirer de leur support de bois. J’ai fait un essai et j’ai pu décoller délicatement le carreau avec une lame de cutter.

Les quatre saisons

Le lac

Ecclosion

Psyché

29/09/2024  Décollement de l’émail

J’ai terminé une dernière fresque de 16 carreaux intitulée « les musiciens de rue » et lors de la cuisson de l’émail celui-ci s’est décollé  par endroits uniquement sur 3 carreaux que rien ne distingue des autres, tant par la terre, l’engobe ou la couverte transparente. J’ai vu sur les réseaux que certains remettent de l’engobe, re-émaillent et recuisent dans les mêmes conditions que lors de la première cuisson, ce que j’ai fait. Et bien oui, ça a réparé les zones décollées mais d’autres décollements sont apparus ailleurs et il faut donc refaire ces 3 carreaux. Pourquoi ça s’est décollé? La cause en est très certainement la poussière qui par endroits a recouvert l’engobe avant émaillage

Décollement d’émail sur le bord droit

Décollement d’émail à droite en haut et à gauche

Tenir compte du retrait de la faïence:  ne disposant plus de faïence rouge lisse CF 501R Céradel ,  je me préparais à refaire 3 carreaux avec une autre faïence rouge lisse R§R Normande FA 200 CéramDécor. Le problème est que la première affiche un retrait au séchage de 5,5% et 0,6% en cuisson alors que pour la deuxième c’est 10% et 2% d’où un problème de dimensions des carreaux car j’utilise un emporte-pièce de 17cm et au final des carreaux de 16 cm de côté. Avec la 2ème argile j’aurais des carreaux de 15 cm soit 1cm de plus que les autres alors j’ai trouvé des résidus de faïence rouge CF501R et des carreaux non cuits de la même terre que j’ai concassé, mouillés et ré-utilisés.

Sculpture, Modelage

 07/11/2022 Le début

La sculpture, est-ce difficile et comment faire, je n’en sais rien mais je me lance. Je tire une photo d’un petit personnage en bronze créé par Jurga trouvé sur le site de la galerie Maznel et essaie de le reproduire en argile. Je pétris la motte, puis la façonne à la main et avec un simple couteau à lame fine, la sculpte jusqu’à ce que je trouve assez ressemblant au modèle. Ensuite, je creuse l’intérieur en passant par dessous, le laisse sécher 2 jours et assure les finitions en tournassant avec une pointe de scalpel. Après cuisson à 980°, le dégourdi obtenu est revêtu d’engobe passé au pinceau. Voilà le résultat, bien loin de la sculpture de Jurga qui est un artiste chevronné et qui réussit à donner une âme à ses personnages. Mais je ne suis pas mécontent pour ce début, à voir pour la suite

Photo d’un personnage créé par Jurga, (Galerie Maznel)

Dégourdi cuit à 980° puis engobée avant émaillage

Et si je modelais un grand lièvre … 24 Novembre 2022

Un vrai lièvre passe souvent devant chez nous alors je passe à l’action, j’emporte 5 Kg d’argile rouge « maison », 5 Kg d’argile de St Amand (Solargil) et nous partons à la montagne. Il neige, on fait du feu et je pétris et malaxe bien ensemble 3Kg de chaque argile. J’ai calculé que le four fait 46cm de profondeur donc, ne pas dépasser. J’étale au rouleau  30 x 20 cm d’argile et confectionne un tube que j’emplis de papier journal mouillé traversé de piques à brochettes  en bois et referme le tube aux 2 bouts, puis je prends 2 paquets de terre pour les pattes arrière et deux colombins pour les pattes avant, une boule pour la tête que je creuse et dans laquelle je mets du papier journal mouillé. Je ferai les oreilles plus tard. J’assemble le tout et le fais tenir debout en traversant tête et corps avec les piques de bois et enfile des piques dans les pattes avant. Je sculpte les différentes parties et mets le tout sous sac en plastique dehors. Le lendemain, des traits de fracture sont apparus , un peu de barbotine, quelques plaques d’argile et ç’est bon. On emporte le lapin confortablement emmaillotté dans un sac poubelle entouré d’argile et retour à la maison. Placé sur la tournette il a déjà fière allure mais trop courbé, des pattes arrières trop maigres selon Chantal et Emilie, sa fille elle aussi potière. Je corrige, fais les oreilles puis le passe au pinceau sur les conseils d’Emilie et le mesure: 43cm de hauteur, ouf! voilà le résultat… non encore cuit…Suspense!

Lievre en argile rouge et St Amand cru

Lievre melange 50% argile rouge locale et St Amand

Félure après séchage
Félure à la base de la patte gauche

Félure après séchage
Félure de la patte droite

Après 8 jours de séchage dans la poterie qui n’est pas chauffée, des félures sont apparues à la patte avant et à une oreille. Emilie me dit que c’est le retrait de l’argile sur les baguettes en bois et qu’il aurait mieux valu utiliser le trusquin avec deux piques en fer pour maintenir le lièvre debout. Impossible de retirer les baguettes, je les casse au ras sauf pour l’oreille. Peut-être que je n’aurais pas dû mettre ces baguettes, bon je le saurai mais attendons quand même la cuisson. Je fais de petits colombins et les place sur les félures avec de la barbotine. On va encore attendre quelques jours de séchage. Après 15j de séchage, félures, refélures, rien n’y fait, je vais donc le refaire en PRAF, chamottée avec des piques en fer et en me servant du modèle.

Voilà, aujourdh’ui  j’ai recommencé le lièvre comme prévu, en utilisant de la PRAF, argile chamottée. J’ai confectionné un support métallique multiperforé placé à côté d’un grand rondeau posé sur une girelle , en face de mon 1er lièvre qui me sert de modèle. Je montre ici quelques photos en début de montage après avoir façonné 4 tubes, un grand pour le corps, un petit pour la tête et deux longs pour les jambes antérieures. Pour tenir la pièce, j’introduis de fine piques métalliques (brochettes par exemple, ici il s’agit de baguettes de soudure inutilisées) dans les trous de mon support métallique et les fais pénétrer dans la sculpture.

Modelage du lièvre
A gauche le 1er lièvre, à droite modelage du 2ème

Support métallique
Baguettes de soudure transperçant le lièvre reliées à la colonne métallique

Vue de dos du lièvre en cours de modelage
Vue de dos, tête posée

Lièvre modelé et soutenu par des baguettes métalliques
La tête est posée,, les pattes sont placées

Après finitions et lissage vient le temps long du séchage de 4 semaines en hiver, le résultat est acceptable

Lièvre avant cuisson
Séchage avant cuisson

Placé dans le four électrique avec courbe de cuisson lente jusqu’à 980°, palier 10min. puis décroissance lente et à l’ouverture, tout le dos du lièvre a éclaté.

A refaire mais comment ?

Lièvre après cuisson
Après cuisson 980°

Je pense qu’il n’était pas assez évidé, j’ai ajouté trop d’argile sur le cylindre du dos , incorporant probablement des poches d’air qui ont explosé. Le pattes et la tête, moins volumineux ont bien résisté. Il faut pas se décourager, au boulot pour un 3 ème essai en tenant compte de ces deux échecs. L’aventure continue….

30/03/2023: le 3ème lièvre

La semaine dernière , j’étais motivé, je m’attaque au 3ème essai de ce lièvre qui me donne tant de fil à retordre. Je prends de l’argile à sculpture avec chamotte fine et confectionne des tubes. Au début j’avais prévu de faire 2 lièvres identiques menés en même temps et puis in fine j’ai détruit le 2ème. Donc, j’étale ma pâte au rouleau, la retourne et la fait pivoter d’un quart, ceci 5 fois de suite avec des guides de 5mm, puis roule des segments de cette argile bien étalée sur mon rouleau pour le corps sur 45cm de long et 9cm de diamètre, fais pareil pour les pattes moulées sur le manche d’une cuillère en bois laissées droites pour l’avant, incurvées pour les pattes arrières. Puis j’assemble le tout et unit  le corps et les pattes avec de la barbotine. Contrairement aux lièvres précédents, j’ai ajouté très peu d’argile sur le corps et les pattes. J’ai préféré faire des « trous de doigts » me permettant de façonner et déformer de l’intérieur pour donner la forme voulue. Ces trous ont été refermés à la fin de l’assemblage avant les finitions. De plus je n’ai utilisé que très peu de supports, une barre de bois en avant pour soutenir le corps seulement et deux baguettes de soudures pour soutenir la tête reliées à ma colonne métallique percée que j’ai retirées le lendemain(cf plus haut). Donc après, j’ai confectionné la tête en faisant la même opération, un tube un peu large et ovale que j’ai posé sur le trou béant du corps et assemblé avec la barbotine. J’ai ajouté de l’argile aux emplacements des oreilles et sur le cou pour lui donner de la tenue et j’ai modelé en passant les doigts dans les deux trous l’un au niveau de la base de l’oreille l’autre sous le menton jusqu’à ce qu’il ressemble grossièrement à un lapin. Pour les oreilles, j’ai découpé dans une plaque d’argile mise à plat sur 3mm deux formes lenticulaires que j’ai un peu repliées sur elles-mêmes, renforcé en bas et fixées sur la tête en ajoutant de la barbotine. J’ai mis deux tiges de soudure pour chaque oreille, l’une verticale jusqu’au support en bois, l’autre à travers l’oreille traversant la tête. Il me restait à lui donner l’allure d’un lièvre, en ajoutant un peu ici, retirant un peu ailleurs, tout en observant mes deux modèles « ratés ». Celui-ci est plus grand de 5cm mais il faut garder les mêmes proportions, d’où le rôle de la règle graduée. Ci-dessous les étapes et le résultat en photos

Le 14/04/2023, la cuisson: Le lièvre mesurant 50cm de hauteur, impossible de le mettre dans le four qui mesure 46cm de haut. Il a donc fallu attendre de récupérer l’ancien four restauré chez Ceramdécor à St-Agnan dans le Tarn équipé d’une rehausse. Programme de cuisson du dégourdi à 980° : ouf! il n’a pas explosé et reste bien droit, prêt à sauter !

Lièvre grès
Lièvre en grès après cuisson à 980°

Pour terminer, j’ai ciré ce 3ème lièvre et j’ai repris le 2ème dont le dos avait explosé. Je l’ai réparé avec du plâtre de modelage à durcissage en 15 min, et l’ai ciré. Pas mécontent mais il faut se le gagner.

Lièvre modelage
Lièvres cirés

15/06/2023 Lièvres suite et fin

La cire grise ne me plaisait pas. J’ai repris les 2 lièvres et j’ai utilisé du cirage à chaussure crème en sous-couche et au dessus en superposition du cirage marron posés au pinceau puis après 2 heures de séchage, petites touches de cirage marron au pinceau semi-dur. Après 4h de séchage, lustrage à l’écharpe de laine. Maintenant je suis satisfait du résultat.

Céramique en grès couple de lièvres
Couple de lièvres en grès ciré

La sculpture aux colombins

Voici quelques photos de ce que Chantal maitrise parfaitement.

Colombins
Colombins

Colombins
Colombins

05/05/2023  Echelle de pots

Cinq bols de dimensions croissantes de diamètre 15, 12, 9, 6 et 3cm ont été tournés à partir d’argile PRAF (terre chamottée de Ceradel), montés sur un axe central en fer entouré d’argile et maintenus ensemble par des encorbellements de plaques d’argile. Après séchage 2 jours des deux premiers pots, retrait de l’axe central, remplacé par une baguette de soudure. Celle-ci est à nouveau entourée d’argile et les 3ème et 4 ème bols  ont été installés, séchage 1 jour et même méthode pour le dernier bol. A chaque étape, vérification de la verticalité avec un niveau car il faut corriger pendant que l’argile est humide, après séchage c’est trop tard.

Empillage de bols
Cinq bols tournés empilés en une sorte d’échelle

Question maintenant, comment déposer une glaçure sur cet édifice. De l’engobe de porcelaine serait une solution, mais la terre a déjà séché et puis on risque de trop mouiller en voulant enduire l’intérieur et alors patatras, ça risque de s’effondrer. Je pense que je vais le cuire en dégourdi puis l’émailler au pistolet.

28/05/2023 Couple enlacé

Modelage tubulé
Montage des jambes et du corps

Couple enlacé: modelage
Début du montage des jambes et du corps

Dans ce modelage, tout est creux sauf le support qui a été tourné. La tête, le corps, les jambes ont été façonnés à partir de tubes d’argile PRAF chamottée 

Les tubes sont grossièrement assemblés et maintenus grâce à des baguettes de soudure, solidarisés entre eux et sur le support par de la barbotine. Les baguettes sont retirées après une nuit de séchage. Les jambes et le bas du corps sont modelés sans finitions, juste pour avoir un assemblage proportionné et bien centré. Le haut du corps est installé et modelé de la même façon. Il est toujours possible de tronquer, de reprendre un segment en le coupant proprement et en le re-assemblant après humidification et en enduisant les jonctions de barbotine. Puis vient le moment de finitions qui n’en finit pas…mais il faut laisser la pièce après l’avoir humectée au vaporisateur et placée sous plastique un jour ou deux puis la reprendre.

modelage de couple enlacé
En équilibre après retrait des baguettes

Couple enlacé en séchage
En séchage final

Couple enlacé en cours de séchage
Séchage prolongé 3 semaines

Enfin terminée, on la laisse sécher 3 semaines avant de la cuire en dégourdi à 980°

15/06/2023 Couple nu enlacé suite et fin

Enfin terminé. Je retiens qu’il faut savoir attendre 2 jours entre chaque étape pour le retrait des tiges métalliques et entre deux étapes, brumisation et recouvert d’un sac plastique. A J12, finitions qui ont duré 12 h sur 3 jours. Séchage pendant 10 jours et cuisson à 980°. Recouvert de cire noire et de cire bronze sans lustrage

31/07/2023: Modelage d’une statue de taille humaine

En visite au gouffre de Padirac je suis tombé d’émerveillement non pas du gouffre mais de la statue monumentale qui en surplombe l’entrée. C’est l’oeuvre d’Isabelle THILTGES sculptrice belge dont j’admire le travail, empreint d’élégance, de finesse et de pureté des lignes. Cela m’a donné envie de réaliser une sculpture de grande taille dont voici l’esquisse, inspirée bien sûr de ma muse.

Statue

socle de la statue
Modelage du socle de la statue

Intérieur du socle
Vue de dessus du socle de la statue

Il faut démarrer par un socle creux mais résistant au poids de la statue mesurant 30x30cm

Elle devrait mesurer 1,90m en 3 pièces de 63-65cm chacune afin de respecter la hauteur maximum du four. J’ai déjà obtenu de précieux conseils concernant l’assemblage auprès du réseau « sculpture et modelage ». Je serai assisté de Chantal qui maîtrise le modelage aux colombins et déposerai ici les images au fur et à mesure du montage, assorties de commentaires comme pour les créations précédentes. Je ne prévois pas de sculpter c’est-à-dire d’ôter de la matière à une masse puis d’évider ni de modeler en ajoutant de la matière sur une masse pleine mais plutôt de modeler par estampage c’est-à-dire en formant une structure creuse par ajout progressif de plaques ou de colombins.

Préparation de l’argile: Les jours précédents, je m’étais procuré 4 pains d’argile chamottée en puisant dans les réserves. C’était des pains d’argile dure comme du béton dont j’ai fendu le plastique qui les entoure, je les ai placé dans un linge très humide pendant 24h, ai retiré le linge, re-humidifié le pain par pulvérisation d’eau et placé chaque pain dans un seau en plastique fermé par un couvercle. Après 3 jours, j’ai pu utiliser le premier pain d’argile et commencer à façonner le socle.

Le socle: j »ai coupé la largeur du pain en 5 plaques de 2 cm d’épaisseur 30 cm de longueur et 5 cm de largeur que j’ai étalées au rouleau sur une planche en contre-plaqué. Je les ai ensuite toutes découpées à la même dimension et les ai assemblées par la tranche en scarifiant et en enduisant de barbotine chaque tranche. Puis j’ai roulé de fins petits colombins que j’ai placé à chaque jonction entre 2 plaques, intérieur et extérieur, un vrai jeu de construction. A l’intérieur j’ai mis des entretoises perpendiculaires aux côtés du socle pour renforcer la structure. Après avoir construit la base j’ai lissé à l’estèque toutes les jonctions en estompant complètement l’extérieur et en laissant de l’épaisseur à l’intérieur. Le travail de la séance terminé, j’ai pulvérisé la pièce avec de l’eau (modérément, juste humide, il ne faut pas que ça coule) puis recouvert la pièce d’un grand sac poubelle noir. Le soir, reprise du travail, ajout de fines plaques d’argile en superficie là où il y a des creux et retrait au couteau ou à l’estèque là où il y a des bosses puis lissage à l’éponge fine humide. Ajout d’autres plaques et de fins colombins et un gros colombin de 2 cm d’épaisseur sur un diamètre de 14cm est enroulé au sommet du socle destiné à recevoir la statue. Il est estampé par brossage à l’ébauchoir jusqu’à faire partie du socle. Je vérifie qu’il est bien centré, aplanit le dessus et vérifie sa planéité avec un petit niveau à bulles.

Préparation du socle et du pied de la statue: argile très chamottée pour la base, moins chamottée pour le pied
Socle et pied de la statue

Le pied de la statue:  j’introduis dans le trou supérieur du socle 4 plaques d’argile de 15 x 5x 2cm en les plaçant verticalement et les assujettis aux plaques intérieures du socle et au colombin du dessus. Je comble les espaces entres elles et comprime le tout entre deux ébauchoirs jusqu’à obtenir un cylindre de 2 cm d’épaisseur, 14cm de diamètre qui dépasse l’orifice du socle de 10cm. Le diamètre doit être de 7cm et non de 14cm, il me faut le réduire. Je presse ce cylindre entre les mains en l’étirant vers le haut, tapote l’extérieur tout en pressant l’intérieur avec un doigt  tout en faisant tourner la girelle, jusqu’à étirer ce tube vers le haut sans réduire son épaisseur (ce qui est aminci par étirement est épaissi par réduction du diamètre). Puis je lisse le tout à l’estèque en aplanissant les surfaces et les jonctions, ajoutant ou retirant de la matière puis je lisse à l’éponge. Enfin, il me faut incliner le tube par rapport au socle et ainsi amorcer la courbure du pied de la statue: je prends le tube entre les deux mains et le tords vers l’avant tout en redressant le haut pour le courber. J’étire ensuite des plaques d’argile de 3 mm d’épaisseur que je dispose en rond les unes sur les autres puis que je colle entre elles avec de la barbotine et de petits colombins. Je les tapote et écrase les colombins jusqu’à ce que tout soit indissociable. Après re-lissage je prends du recul, compare à l’esquisse et m’assure que ça prend bonne tournure. Tout ça sous le regard interrogateur, critique et indulgent de Chantal qui pendant ce temps applique des colorants de masse sur petites têtes de vache et de brebis qu’elle a sculptées et placées au centre d’assiettes en porcelaine destinées à de petits enfants.

05/08/2023: tronçonnage du socle Ce socle est trop imposant pour la statue, trop massif, il contredit les lignes épurées. Je prends une règle et un couteau et le réduis de 8cm en ôtant le bas. Toujours trop épais à mon goût mais il faut que ça tienne. Je termine en bouchant le haut avec un plaque d’argile au centre de laquelle j’ai percé un trou d’environ 3cm dans lequel viendra s’emboîter le corps

Réduction de la hauteur du socle
Elévation du pied et réduction du socle

Le corps: J’ai trouvé un support ( en fait un simple pot empli d’eau) sur lequel je place un rond d’argile de même diamètre que le sommet du pied et au dessous duquel j’ai collé un cône d’argile qui ira dans le trou du sommet du pied. J’étire des plaques que je dispose sous forme d’anneaux successifs de diamètre progressif, partant de 7 cm jusqu’à 18cm pour une hauteur totale de 1,03m ( photo ci-dessous). A chaque nouvel anneau je replace le corps sur le pied et vérifie que la courbure est harmonieuse, que l’axe de verticalité est respecté, reprends la pièce et corrige au fur et à mesure.

Le bas du corps installé sur le pied
Le pied et le bas du corps: 1,03m

10/08/2023 Au fur et à mesure que je monte la pièce je rencontre des difficultés: l’argile sèche vite même si je l’humecte régulièrement.  En plein été c’est normal et c’est un atout car ainsi je peux monter plus vite les plaques mais l’inconvénient c’est qu’elle se craquèle du bas et je dois renforcer avec de la barbotine recouverte de fines plaques. Atteignant la hauteur de 1,50m je me rends compte que la courbure sinueuse n’a pas été respectée: inutile de fendre la pièce, il suffit d’incliner la surface d’union entre les deux pièces d’un angle de 15° et je retrouve la courbure du dessin. J’aurais du élargir le corps de 10cm mais j’ai craint que le pied ne supporte pas le poids. J’ai tournassé afin d’alléger et des craquelures sont apparues que j’ai colmatées et ainsi de suite… Je vais bientôt arriver aux épaules et pour l’instant ça tient debout. Je me rends compte qu’elle va mesurer près de 2m et comprendre 4 éléments à cuire séparément.

Statue avec pied et corps en 3 parties de 63cm chacune
Statue en cours de montage: 1m80

24/08/2023: Le modelage est terminé en 4 parties dont 3 de 63cm et la tête de 20cm. La cuisson est en cours. J’ai rencontré quelques difficultés. La première a été de respecter les courbures de l’ensemble qu’on ne pourrait voir que quand toute la statue serait montée ce qui n’est pas possible tant que le bas n’est pas cuit en raison des risques de cassure. Donc j’ai fait l’assemblage deux par deux : pièces 1 et 2, puis 2 et 3,etc… J’ai du incliner les surfaces d’assemblage de quelques degrés pour que la courbure de l’ensemble soit d’aplomb. Ensuite, j’ai eu des fissures qui sont apparues en cours de séchage mais il faut dire que dehors il faisait 42° et dedans 29°! J’ai mouillé les berges au petit pinceau puis colmaté avec une barbotine humide de grès de St Amand (GSA) non chamottée contenant 5% de papier hygiénique dédoublé, haché puis mouillé et broyé au mixeur plongeant. En cas de grande fissure menaçant de rupture, j’ai humecté la surface rompue avec le petit pinceau, puis appliqué de la barbotine-papier et déposé une nouvelle plaque d’argile sur l’ensemble fissuré. J’ai utilisé la petite spatule pour faire coller, tapoté en tenant l’intérieur avec un outil et enfin tournassé à l’estèque pour adoucir les raccords. J’attends maintenant le séchage des dernières pièces et la cuisson des premières avant l’assemblage final.

25/08/2023 Assemblage et collage après cuisson des deux premières parties

Collage du socle et du bas du corps
Assemblage des deux premières parties

Mortier colle pour grès
Mortier colle utilisé pour l’assemblage

27/08/2023 Assemblage et collage des 3 parties. On est jamais assez vigilant, je me suis rendu compte que j’avais collé la 2ème partie à l’envers comme le montre la photo précédente. Hier, j’ai donc tranché et retiré le ciment non encore complètement sec puis retourné et collé à nouveau. Les 3 parties ont été assemblées et collées. J’ai comblé quelques fissures au plâtre à modeler puis j’ai enduit la statue de plâtre à placo MAP. Celui-ci doit être étalé très humide avec une spatule souple. Il ne faut pas en préparer plus de 3 petites louches car il sèche vite et il devient rapidement impossible de l’étaler.

Enduit de lissage: mortier pour collage des plaques de plâtre.
Enduit de lissage utilisé pour recouvrir la statue

Une heure après avoir déposé l’enduit de lissage qui estompe les irrégularités et adoucit les courbures, l’enduit est brossé au moyen d’une estèque courbe en métal. Enfin, il sera poncé au papier verre juste avant la pose de la patine.

Les 3 parties de la statue assemblés sans la tête
Les 3 éléments collés et enduits

29/08/2023 Finitions à l’enduit MAP le matin, ponçage le soir

Finitions du corps de la statue
Finitions de la statue avec l’enduit MAP et ponçage

30/08/2023 Aujourd’hui, première sortie de la dame blanche et installation dans son alcôve sans sa tête qui en train de cuire dans le four

Première sortie de la statue
Première sortie de la dame blanche sans sa tête

31/08/2023 Assemblage final de la Dame blanche. Il reste à appliquer un fond dur sur l’ensemble avant l’application de la patine.

Assemblage final de la statue
Statue la Dame blanche sans la patine

Grande statue en grès
La dame blanche avec sa patine

08/09/2023 Couple enlacé en terre rouge brésil

Enlacement
Enlacement: projet en terre rouge brésil de 63cm de haut

Modelage grossier des corps
L’ébauche des corps

Avec les têtes
Assemblage des têtes

23/09/2023 Insatisfait, j’ai détruit puis refait la statue, pendant ce temps Chantal a tourné une vingtaine de pots…Le résultat n’est pas encore satisfaisant, je préfère  la position des corps. Les têtes ne me plaisent pas, mais que de travail pour arriver à obtenir une « gueule plutôt sympa »

06/10/2023 J’ai terminé la statuette après de longues heures de travail entrecoupées de pauses. On ne voit les défauts qu’en reprenant le travail là où on l’a laissé. Il faut savoir casser un membre pour l’allonger ou le réduire, casser la tête au ras du cou pour lui donner une autre inclinaison..etc On recolle à la barbotine. Pour le visage, c’est encore plus long quand on manque d’expérience. Je suis allé voir les conseils en dessin afin de respecter les proportions, on a trop tendance à mettre les yeux trop haut et trop écartés. J’ai revu des « shorts » sur youtube qui expliquent comment modeler un visage et j’ai recommencé plusieurs fois. De même pour les oreilles. Elle est désormais en séchage avant cuisson:

18/10/2023 La statue étant bien sèche et prête à être déposée dans le four,  soulevée le plus délicatement possible et patatras! elle se fracture en plusieurs segments, la femme d’un côté, l’homme de l’autre, morceaux de jambes… tout est à rassembler.

Statue brisée en la soulevant pour la mettre au four

19/10/2023 Les parties cassées ont été humectées avec du coton mouillé laissé en place pendant la nuit, puis  recollées, le couple ayant été désolidarisé.

Les deux personnages reconstitués

La cuisson des deux personnages se fera séparément par sécurité et ils seront assemblés secondairement. Les deux statues entrent tout juste côte-à-côte dans le four et la tête affleure le bord supérieur du four qui fait  53cm de profondeur.

26/10/2023: le séchage à 980° n’a pas modifié la couleur de la terre rouge. Le résultat a été bon  pour la femme mais les pieds de l’homme ont cassé. Recollés au ciment Téraflex Maxi S (voir plus haut) la jointure a été engobée avec la même terre rouge puis séchée et les deux statues ont été recouvertes d’un vernis transparent. Les deux personnages ont été assemblés et les zones de contact ont été protégées par de petits morceaux d’éponge. Il va falloir les solidariser mais comment faire? J’ai commandé un support métallique avec deux tiges qui seront introduites dans chaque personnage (ils sont creux) et cimentées à l’intérieur. De ce fait les personnages seront très proches l’un de l’autre sans se toucher. On verra si ça peut se faire, encore une expérimentation en vue.

31/10/2023: Finalement, ce fut réussi et les deux personnages ont été entourés de ruban adhésif en papier puis encollés en différents points de contact des mains, pieds et tête avec le ciment colle qui a ensuite été recouvert de barbotine puis de vernis. Cela a pris 3 jours car il a fallu attendre que les points d’encollage aient séché d’un côté avant de retourner les statues et de les coller de l’autre côté. Les statues ainsi assemblées ont ensuite été enfournées tête-bêche dans un grand seau contenant du papier bulle qui a servi aussi à les caler sur les côtés. Les cotes (profondeur totale au moyen de tiges métalliques, distance entre les tiges, dimensions totales de l’ensemble) ont été reportées sur le schéma du support métallique.

Schéma de la platine avec deux tiges

 

Retournement des statues dans un seau
Statues assemblées et retournées dans un seau contenant du papier bulle

Le support métallique consiste en une platine d’où s’élèvent deux tiges métalliques.

Support métallique des deux statues
Deux tiges métalliques soudées sur une platine en métal de 5mm d’épaisseur

Les deux tiges métalliques parallèles ont été introduites dans le corps de chacune des statues jusqu’à toucher le fond c’est-à-dire l’intérieur des têtes positionnées vers le bas. Au moyen d’un tube en matière plastique introduit par le fondement creux de chaque statue et assujetti à l’autre bout à un entonnoir, le ciment semi-liquide a été coulé le long de chaque tige métallique afin qu’il se dépose au point bas et puisse sceller l’extrémité de chaque tige avec la tête de chaque statue.

Scellement des tiges métalliques avec du ciment-colle coulé dans chaque statue
Ciment liquide coulé dans l’entonnoir et le tube au travers des vacuités inférieures des statues

On va laisser sécher 3 jours puis combler chaque statue avec de la mousse polyuréthane en bombe qui se solidifie très vite puis fermer les orifices inférieurs avec du ciment-colle. Bientôt le résultat final qui sera exposé (avec le lièvre et le couple enlacé) au Vème salon d’automne de Verdun-sur-Garonne du 13 novembre au 2 décembre 2023.

06/11/2023: Enfin terminée mais pas sans déboire. Les tiges métalliques ont été fixées comme prévu mais lors de l’introduction de la mousse de polyuréthane, celle-ci s’est échappée par expansion et la statue en a été recouverte et la mousse s’est très vite solidifiée. J’ai retiré le plus gros au couteau et fini le lendemain en badigeonnant d’acétone et en raclant au papier-verre. Tout a pu être retiré.

Hier, badigeon à la barbotine (même terre) et après séchage, application d’un vernis transparent et peinture du socle en noir mat.

Pendant ce travail sur les statues, Chantal modelait, colombinait et modelait encore et encore comme ci-dessous et produisait de belles pièces tout en n’étant pas satisfaite de la forme qui semble-t-il est relativement  difficile à reproduire sans utiliser un gabarit.

Jarres en grès : en arrière, le modèle cuit et enfumé et en avant en cours de réalisation

25/12/2023 Début de la 2ème grande statue: CALLIOPE

Hier, j’ai esquissé la 2ème statue et pris les cotes et ce matin j’ai commencé le socle en utilisant le grès PRAF un peu chamotté de Céram décor mais qu’on trouve aussi chez Ceradel.

Le socle et le pied

Socle avec cloisons avant évidement du fond

Socle terminé avec cloisons remontant dans le pied

J’ai pris ce grès car il se travaille bien, ne sèche pas trop vite et même déjà sec, on peut le mouiller et reprendre le travail, il est très plastique et convient bien à ce type de travail. De plus, cette argile va me permettre d’essayer de tourner les segments de la statue.

27/12/2023 Réflexion faite, je ne tourne pas les segments de la statue car ils seraient trop mouillés pour être empilés les uns sur les autres. J’ai préféré utiliser la croûteuse en préparant des bandes de 7cm de largeur, 1/2 pouce d’épaisseur (1,27mm) et 34cm de longueur, correspondant au diamètre de 10cm dont j’ai besoin pour le pied de la statue. Les bandes sont disposées l’une sur l’autre bord-à-bord, jointées par un petit colombin à l’extérieur et lissées par de la barbotine à l’intérieur. Des cloisons perpendiculaires sont montées à l’intérieur au fur et à mesure.

 

Socle et pied de la statue

Les jambes

Comment démarrer les jambes et sur quoi les faire tenir en équilibre? J’ai trouvé un pied de table basse de 40cm de haut que j’ai fixé avec 4 vis dans mon support en bois placé sur la girelle. Puis j’ai découpé un rond d’argile autour d’un pot de 10cm de diamètre que j’ai découpé au centre et l’ai placé autour de mon support métallique. La première bande d’argile de 7cm de large a été enroulée autour du rond et fixée à la barbotine. Pour suivre le dessin de la statue il m’a fallu laisser un jour au milieu et donc constituer deux demi-cylindres que j’ai montés séparément au fur-et-à-mesure que le segment montait.

Début des jambes

Séparation des jambes en deux cylindres

C’est plus compliqué que la 1ère grande statue et malgré tout j’avance beaucoup plus vite, je crois que la feuille quadrillée m’aide énormément car je peux à tout moment prendre mes repères essentiels: les dimensions de la pièce et la distance par rapport à la ligne médiane pour respecter les courbures. Il y a aussi un peu de savoir-faire acquis lors de ma précédente expérience.

01/01/2024 Fin du 2ème segment

2ème segment terminé

10/01/2024: Sortie de four du socle qui s’est brisé dans le four ! Réparation avec du Mapei et mise en séchage, calé par une jarre.

Socle brisé au séchage

Collage avec du Mapei et séchage

10/01/2024 Le 3ème segment est en cours de montage, un peu difficile car il y a des courbes et des inclinaisons et la terre est trop molle, on attend demain qu’elle ait un peu séché.

16/01/2024 Le dernier segment: le tronc et la tête

Les différentes étapes : découpe d’un carton au contour dessiné d’après le haut du 3ème segment du corps, ici déjà façonné avec les bras / Colombin plat de 10cm x 7mm qui suit le contour du carton/ Cloisonnement intérieur pour assurer la solidité/ Après empilage des colombins le corps est terminé/ Deux demi-sphères pour la tête, moulées sur un pot renversé/ Assemblage des deux demi-sphères et estampage/ Le corps et la tête assemblés. Il va falloir séparer le 3ème et le 4ème segment pour les cuire séparément

05/02/2024: Cuisson et assemblage Les 3 segments ont été cuits à 980°C pendant 12h en four électrique. Le pied s’est coupé en deux et différents morceaux se sont détachés du corps et de la tête. Les 3 segments ont été assemblés sans difficulté particulière et les jonctions cimentées. Puis, enduit de plâtre  pour réparer les segments altérés et début de polissage manuel au papier verre gros grain.

15/04/2024: Patatras la statue: j’avais fini ma statue après brossage, polissage, lustrage et avant de la vernir, je la déplace, la dépose sans prendre garde à la légère pente du sol, elle tombe et se casse la jambe. Je suis bon pour la reprendre, heureusement le corps est resté intact. Finalement, je vais refaire intégralement le pied et le socle qui ne me plaisaient pas. C’est presque une philosophie que de considérer qu’un mal peut apporter du bien et vice-versa. J’ai le vague souvenir d’un conte russe où un père est félicité par ses voisins pour la naissance d’un fils et lui de dire  » oui, aujourd’ hui c’est un bienfait mais qu’en sera-t-il demain? ». Le fils qui est très actif aux travaux de la ferme se casse la jambe. Les voisins de s’apitoyer sur ce malheur et le père de rétorquer:  « oui c’est malheureux aujourd’hui mais qu’en sera-t-il demain? Le fils est encore invalide quand  arrive la réquisition pour aller combattre au front dont il est bien sûr dispensé et les voisins de congratuler le père… et l’histoire continue sur ce mode.

24/04/2024 Calliope terminée  Statue réparée, peinte puis patinée       

Image de gauche, statue pendue pour réparation du pied avec colle céramique (finalement j’ai gardé le pied car il fallait repartir à zéro, un peu compliqué). Image du milieu, après 3 jours de séchage, ponçage, lustrage et peinture blanche à l’eau mate (pour murs, huisserie et radiateurs). A droite patine avec huile de lin, essence de térébenthine, gomme arabique et après séchage, papier journal en couleur ( La Dépêche du Midi) frotté puis cire blanche d’antiquaire en 2 couches.

20 août 2024 Nouvelle Muse: CLIO, muse grecque qui célèbre le temps passé

Début d’une nouvelle statue, très stylisée comme les deux autres de même dimension, 210cm de haut mais vais la monter différemment. J’envisage de la dresser d’un seul tenant et de la découper en 4 segments pour la cuisson. Cela pose quelques difficultés techniques: la maintenir droite tout en l’élevant nécessite qu’elle sèche progressivement de telle sorte que le segment d’en bas soit toujours plus sec (mais pas trop) que le segment d’en haut au fur et à mesure de son édification. Il faut aussi trouver une sorte d’échafaudage afin de la maintenir mais que celui-ci ne gêne pas son modelage. D’autre part, je pense procéder par la réalisation de cylindres creux de 20cm de hauteur et 7mm d’épaisseur contenant une armature intérieure en croisillons de grès de 5mm afin d’alléger au maximum la structure tout en augmentant sa résistance. J’avais déjà un peu procédé de la sorte mais ce qui est nouveau c’est de systématiser le procédé et de pré-découper mes croisillons et mes tubes à l’avance.

Voici l’ébauche sur papier à la côte 1/10°

22 août 2024: installation et assemblage du socle

Mise en place du support dans lequel sera placée la statue: 4 chevrons de section carrée de 7cm et de 2,5m de hauteur posés sur 2 plaques de contre-plaqué et scellés dans des fixations métalliques vissées. Mise à niveau du support en bois et verticalisation des poteaux assemblés entre-eux par des lattes fines vissées. Un long boulon pend d’une ficelle fixée à un point équidistant de tous les poteaux et donne le centre ce qui permettra de s’assurer de la verticalité de la statue.

Un schéma de chaque section ( socle, pied, jambe, cuisse, bassin, corps, cou et tête ) a déterminé à l’avance le nombre de pièces, leurs dimensions et leur épaisseur ce qui fait gagner du temps. Puis étalement du grès sur la croûteuse et ci-dessous les premières plaques de 7mm d’épaisseur en bas pour les côtés et de 5mm en haut pour les intercalaires

Afin de réduire le poids, perforation des intercalaires

Assemblage des plaques de bordure et des intercalaires, durée 2 heures en tout

27 août 2024: statue érigée puis sectionnée

La statue a été érigée en une seule fois (sauf la tête) puis sectionnée en 4 morceaux pour la cuisson

7 septembre 2024: Crack la tête

Dernière pièce cuite, le crane a volé en éclat

Reconstitution du crane avec morceaux et ciment-colle

12 Septembre 2024:  Fin de remontage de la statue

Elle tient debout sans ses amarres avec un pied très fin. Pas de bras, une seule jambe, ça interroge. Représentation symbolique des jeux paralympiques ?. Reste à la vernir – couleur blanc-cassé- comme les autres, et à préparer les coffres pour les emporter au marché des potiers le mois prochain.

16/09/2024: Patine et polissage terminés, dehors pour un bol d’air frais

27/03/2025 Un grand lièvre debout

Faire un grand lièvre avec 3 challenges :1/ qui se tienne debout, sans modèle, d’après mon inspiration 2/ sans supports, juste en assemblant l’argile modelée et en attendant qu’elle durcisse au fur-et-à-mesure du montage 3/ le monter entièrement puis le découper par moitié pour le cuire et le recoller après cuisson. Pari tenu, il est fini, le voici :

J’aime bien la teinte couleur terre avec quelques reflets dus au séchage des deux engobes.

Patine: 1/3 engobe rouge+1/3 engobe noire+1/3 ciment colle Mapei (voir ci-dessus) . Après séchage, cire antiquaire incolore et lustrage au chiffon de laine