Créer un émail fourrure de lièvre : 2ème partie

Je me mets au travail après mes recherches dans la 1ère partie

Avant tout je rappelle le principe de ce blog. Je décris en direct ce que j’applique, sans filtre, au quotidien. Il exprime mon univers de céramiste dans lequel je cherche, doute souvent et trouve… parfois. A toi de compléter avec ta propre expérience.

Essais en pratique

1/ Conversion des formules

Je vais commencer par recréer l’engobe John’s SG 12 et l’émail rouille Hamada pour essayer d’obtenir ce résultat…

… obtenu en théorie par application de 3 couches d’engobe John’s SG 12 au dessous de 2 couches d »émail rouille Hamada

La recette de l’engobe JOHN’S SG-12 est donnée ci-dessous:

L’engobe: JOHN’S SG-12 Cone 10-11 Oxydation

Cendre d’os 2,06%
Dolomie 5,53
Talc 3,08
Craie 1,73
Custer Feldspath 38,03
Red Art Clay 40,12
Kentucky Ball Clay 9,46
100,00
Ox. Fer Rouge 4,50
Rutile 1,00

Il faut la convertir avec des matériaux dont je dispose car je  n’ai pas: Custer Feldspath, Red Art Clay et Kentucky Ball Clay.

Grace à Glazy calculator , je trouve en substitutionBall Clay 39,8%, Feldspath potassique 28% et Feldspath sodique 12% . Cela donne une formule proche de SG-12 avec 5% de moins de silice.

JOHN’S SG-12 -DP05: formule modifiée 

Cendre d’os 2,06%
Dolomie 5,53
Talc 3,08
Craie 1,73
Feldspath potassique 28,00
Feldspath sodique 12,00
Ball Clay 39,8
100,00
Ox. Fer Rouge 4,50
Rutile 1,00

Vérification des paramètres dans Glazy:

JOHN’S – SG12

DP05:  JOHN’S – SG12 modifié

La comparaison dans Glazy me satisfait:   ratio R2O1: RO et SiO²:Al2O3 voisins,  SiO2 et Al2O3 plus faible pour DP05. La concentration en KNaO, CaO et MgO est proche. Celle en fer est la même. Les deux recettes correspondent au diagramme 36 de D. de Montmolin, bien positionnées dans la partie droite du diagramme. La formule modifiée DPO5 devrait être un peu moins brillante

La couverte: Rouille HAMADA

Même processus, recherche de la recette Hamada, puis conversion avec des matériaux disponibles

Recette Hamada:

Recette Hamada modifiée DP1

Vérification des paramètres:

Recette Hamada:

Recette Hamada modifiée DP1

La recette modifiée a un peu moins d’oxyde de baryum, un peu plus de K2O et moins de CaO. Sensiblement la même pour les autres paramètres.

Le rendu brillant devrait être préservé, ci-dessous le diagramme de Stull:

2/ Préparation de la gamme d’essais

Base SG12-DP05 en dessous en engobe

–  variations de rutile (1-2-3%)

– puis variations de Fer Rouge (2-4-6-8-10-12%)

– enfin variations d’épaisseur (2-3 couches)

Hamada DP1 par dessus en couverte :

-avec variations d’épaisseur (1-2-3 couches)

Ensuite, échantillonnage et numérotation des essais

-> SG12-DP05: Rutile 0/1/2% et Oxyde de Fer Rouge : 2/4/6/8/10/12%

-> Hamada-DP1: Concentration en Oxyde de Fer Rouge fixe à 4,8%

Variations des épaisseurs: 2 ou 3 couches pour SG12-DP05 et Hamada-DP1

Commençons par un essai sur 6 tessons, pour voir !

Tableau 1 SG12- DP05 Hamada-DP1
Rutile 0 1 2 0
Oxyde de Fer Rouge 6 6 6 4,8
Tableau 2 N couches SG12-DP05 N couches Hamada-DP1
Tesson N°1

Rutile 0

Fer rouge 6%

Dos 3 4
Face 2 3
Tesson N°2

Rutile 0

Fer rouge 6%

Dos 3 4
Face 2 3
Tesson N°3

Rutile 1%

Fer Rouge 6%

Dos 3 4
Face 2 3
Tesson N°4

Rutile 1%

Fer Rouge 6%

Dos 3 3
Face 2 3
Tesson N°5

Rutile 2%

Fer Rouge 6%

Dos 3 3
Face 2 3
Tesson N°6

Rutile 2%

Fer Rouge 6%

Dos 3 4
Face 2 3

3/ Faire des tessons

Tournage des tessons puis découpage

J’ai pris du grès de St-Amand lisse (GSA) et du grès rouge de Doublet

Après séchage pendant 2 jours, cuisson à 980°C

4/ Préparer les deux bases

Je prépare 500g de chaque base en pesant les différents matériaux qui les composent. Pour SG12-DP05, je n’ajoute pas l’oxyde de fer rouge ni le rutile. Ils seront ajoutés ensuite dans des proportions croissantes. Par contre j’ajoute 4,8% d’oxyde de fer rouge à Hamada-DP1 dont la concentration en oxyde de fer rouge restera fixe. Je mélange bien la poudre dans un bocal fermé.

Ensuite, au moyen d’une balance au millième, je pèse les constituants.

5/ Emailler les Tessons

Pour les essais sur 6 tessons voici ci-dessous comment préparer

Prendre 4 gobelets et déposer dans chacun : 

N°1 :  20g de SG12-DP05 + 0% de rutile et 6% de fer rouge soit 0,12g                             N°2 :  20g de SG12-DP05  + 1% de rutile soit 0,02g et 0,12g de fer rouge                        N°3 :  20g de SG12-DP05 + 2% de rutile soit 0,04g et 0,12g de fer rouge                        N°4 :  20g de Hamada-DP1

J’ajoute 14ml d’eau dans chaque gobelet et mélange bien avec un bâtonnet puis avec un pinceau à poils souples.

Six tessons :

N°1 : SG12-DP05 avec Rutile 0% et Fer Rouge 6% Dos 2 couches, Face 3 couches                   Hamada -DP1 Dos 3 couches, Face 2 couches

N°2 : SG12-DP05 avec Rutile 0% et Fer Rouge 6% Dos 3 couches, Face 3 couches                   Hamada -DP1 Dos 4 couches, Face 3 couches

N°3 : SG12-DP05 avec Rutile 1% et Fer Rouge 6% Dos 2 couches, Face 3 couches                   Hamada -DP1 Dos 3 couches, Face 2 couches

N°4 : SG12-DP05 avec Rutile 1% et Fer Rouge 6% Dos 2 couches, Face 3 couches                   Hamada -DP1 Dos 4 couches, Face 3 couches

N°5 : SG12-DP05 avec Rutile 1% et Fer Rouge 6% Dos 3 couches, Face 3 couches                   Hamada -DP1 Dos 3 couches, Face 2 couches

N°6 : SG12-DP05 avec Rutile 2% et Fer Rouge 6% Dos 3 couches, Face 3 couches                   Hamada -DP1 Dos 4 couches, Face 3 couches

6/ La Cuisson

Cuisson: 

Dans le four électrique à 1260°C selon notre courbe ( voir le chapitre courbe de cuisson). 150°C/h -> 1000°C soit 6h40min puis 70°C/h -> 1260°C et enfin un palier de 15min. soit 11h au total.

Refroidissement:

La décroissance de température spontanée du four électrique mesurée cet été à une température ambiante de 25°C est exprimée ci-dessous en minutes:

Pour avoir le maximum de chances d’obtenir des effets, je choisis de faire 3  paliers au cours du refroidissement: 80min. à 1093°C, 100 min. à 1066°C et 10min à 1010°C 

7/ Résultat

7a/ Variations du Rutile

Email brillant marron-marron clair avec traces et coulures noirâtres.

Le rutile donne un peu de jaune.

L’épaisseur ne change pas le rendu.

Rutile = 0%
Rutile = 1%
Rutile = 2%

7b/ Variations de l’Oxyde de Fer Rouge

– Retenir le tesson N° 5 face (Rutile 2% 3 couches de SG12-DP05 et 3 couches de Hamada-DP1)

Faire varier la concentration en oxyde de fer rouge dans SG12-DP05 tout-en- conservant la même épaisseur d’émaux: 3 couches-3 couches) .

Tessons 1, 2, 3, 4, 5, 6 =>  7/8/9/10/11/12% en Oxyde de fer rouge

7 et 8% Oxyde de Fer Rouge
9 et 10% Oxyde de Fer Rouge
11 et 12% Oxyde de Fer Rouge

On obtient un effet « goutte d’huile » avec des taches rouille sur fond noir.

C’est loin de l’effet fourrure de lièvre. Je suis surpris par le résultat. Comparons les tessons 5 et 6 de l’essai précédent aux tessons 1 et 2 de cet essai. La concentration en rutile est la même: 2%.

Ce qui varie c’est la concentration en oxyde fer rouge qui passe de 6% pour les premiers  à 7 et 8% pour les seconds.

Avec 1 à 2% de concentration en fer rouge de plus la couleur passe du marron clair avec traces noires à du noir avec traces rouille.

Cela avec la même courbe de cuisson dans le même four électrique.

Explication: il existe un seuil de basculement  de la teinte pour une concentration donnée en oxyde de fer rouge à 7%. Autre explication, une erreur de mesure de concentration entre les deux essais

Sur Glazy, je trouve un peu le même effet avec un émail de David Tsabar 

https://glazy.org/recipes/12580

7c/ Essai contrôle: même essai en faisant varier la concentration en oxyde de fer rouge de 0 à 10% avec 2% de rutile.

Par sécurité, je vais refaire de l’émail SG12-DP05 et doserai précisément les composants y compris l’oxyde de fer rouge dans les 11 gobelets avant d’y ajouter l’eau.

Tout ceci sans changer la couverte Hamada rouille modifiée DP1, car pour la couverte on verra après s’il faut la modifier.

La création d’émaux est une véritable école de patience et d’auto-critique.

 

 

 

Coefficient de Dilatation thermique

Tu ouvres ton four et constates que ton émail a des fissures, ou des craquelures, des zones de tressaillage ou d’écaillage. Tu l’as peut-être recherché pour donner un effet décoratif. Mais ça peut aussi être un désastre pour tes pièces qui deviennent impropres à un usage alimentaire en raison de leur porosité.

C’est l’effet nuisible du Coefficient de Dilatation thermique (CDT). Nous verrons plus loin qu’il n’est pas seul en cause!

Le CDT: de quoi s’agit-il?

C’est la mesure du changement de longueur ou de volume du matériau en céramique sous l’effet de la température. Plus forte est l’expansion de la pièce pendant la cuisson, plus sera forte sa contraction pendant son refroidissement.

Le but de cette mesure est « de déterminer comment les matériaux et émaux peuvent s’ajuster réciproquement et leur possibilité de survivre à un réchauffement et à un refroidissement sans fissurer« .

Les valeurs d’expansion de l’argile et des émaux lors de la cuisson sont très faibles et se notent scientifiquement en mètre/mètre/°C . Ce CDT est mesuré par un dilatomètre. Sa valeur  (par exemple 6,5×10-7 ) se note 6,5 par simplification. Plus sa valeur est haute, plus forte est l’expansion. Une argile ou une glaçure s’allonge de 2 à 5mm par mètre si on les échauffe de 500°C soit 5 à 10 microns /° C.

La compatibilité terre-émail

Les fissures surviennent à distance de la cuisson

Ta pièce sort du four, sans fissure. Hélas, quelques jours plus tard, après un séjour au réfrigérateur apparaissent des fissures. Celles-ci  peuvent donc survenir plus tard, lors de contraintes thermiques au froid ou à la chaleur. Cela provient des variations d’expansion-contraction respectives de la terre et de la glaçure. La terre se dilate pendant la cuisson et se rétracte au refroidissement. La glaçure fond au cours de la cuisson et adhère au support de terre pendant le refroidissement.

L’interaction pâte-glaçure

Au cours de ces variations de température survient une interaction entre la terre et l’émail. Le plus souvent, ces variations sont sans effet visibles. Elles surviennent lorsque l’interaction terre-émail est trop forte,  lorsque l’émail se dilate trop par rapport à la contraction de la terre. Les glaçures résistent mieux à l’effort d’une compression qu’à celui d’une traction. Le tressaillage provient d’une contrainte de traction trop élevée appliquée à la glaçure, c’est-à-dire lorsque le CDT de l’émail est trop élevé par rapport à celui de la pâte.

La compatibilité terre-émail

L’objectif du potier est d’avoir une compatibilité terre-émail. Pour cela, il faut que l’écart des CDT entre celui de la pâte et celui de l’émail soit le plus faible possible. S’il existe un écart, il faut que le CDT de l’émail soit inférieur à celui de la pâte. Des tolérances sont acceptables, évaluées à 10 à 15 points pour la faïence et à 1 à 5 points pour le grès et la porcelaine. Par exemple: pour un grès sablé PRAI avec un CDT de 56, un CDT de l’émail de 51 convient.

CDT des argiles : fiches techniques du fournisseur

Expansion thermique de l’argile: un phénomène compliqué

L’expansion thermique est un phénomène très compliqué. C’est le produit résultant de grains minéraux qui peuvent rester inchangés ou avoir fondu ou coulé ou encore avoir inter-agi pour créer un nouveau minéral.

C’est aussi le produit complexe de plusieurs facteurs tels que le degré de vitrification, la courbe de cuisson, la taille des particules, la forme des matériaux et la distribution des particules. Cette complexité de la microstructure conditionne son expansion thermique.

La fiche technique du fournisseur

En pratique, recherche le CDT de la pâte que tu utilises dans la fiche technique du fournisseur.

A titre d’exemple, voici ci-dessous les CDT des grès que j’utilise et qui sont données par le fournisseur:

PRAI  56,  PRAF 56, PRNI 55, PRNG 50

En théorie, le CDT de ma glaçure doit être inférieur de à 1 à 5 points à celui de la pâte. Il faut donc qu’il soit compris entre 45 et 51.

Comment puis-je calculer le CDT de l’émail?

Calcul du CDT d’une glaçure

De quoi dépend l’expansion thermique de l’émail?

L’expansion thermique d’un émail dépend essentiellement de sa composition chimique. Le calcul fait intervenir les valeurs expérimentales sur la fraction molaire des oxydes. A titre d’exemple, voici l’action de quelques oxydes sur le CDT selon A.A. Appen entre 20 et 1300°C avec des CDT : K20 = 465, Na2O = 395, CaO = 130, MnO = 105, MgO = 60, Fe2O3 = 55, ZnO = 50, CoO = 50, Al2O3 = -30, SnO2 = -45 et = ZrO2 -60.

La composition chimique n’est pas seule en cause dans le CDT de l’émail

Certaines valeurs sont variables en fonction de la phase du matériau telles que SiO2 : 5 à 38, TiO2 : -15 à 30. Ainsi, la silice fondue (non cristalline) a un CDT proche de zéro lors du passage de la température de la pièce à 1093°C. Dans les mêmes conditions, le quartz minéral qui a la même composition chimique a une expansion importante de 1,5% ! Par comparaison, l’alumine fondue (à 1400°C) a un CDT de 0,9% et le zirconium à 0,8%.

En pratique, le calcul du CDT d’un émail est inutilisable

Comprendre le calcul du CDT de l’émail peut donner néanmoins une orientation au céramiste pour ajuster une glaçure en modifiant sa composition. Les glaçures ayant de hauts pourcentages en particules de quartz libre ont la plus haute expansion. Les porcelaines vitreuses (où le feldspath a dissous une bonne partie de la silice) et certains corps tels que la mullite ou la phyrophyillite ont les plus faibles expansions.

D’autres facteurs influencent le CDT de l’émail

Il faut compter aussi avec le degré de dissolution et d’homogénéité des différentes particules dans le mélange. Le degré auquel sont survenues la séparation de phases et la cristallisation au cours du refroidissement dans le four affectent également le CDT.  Comprendre le CDT d’un émail spécifique est donc le résultat de l’ensemble des variables qui participent au CDT.

En pratique, ceci ne peut se faire qu’au cours du temps et avec de l’expérience .

C’est par des calculs de composition d’émail et des tests répétés que l’ajustement de l’émail à l’argile peut être démontré.

Interaction pâte-glaçure

Jusqu’ici, on a considéré les CDT de la pâte et de la glaçure séparément mais quelle est leur interaction?

La glaçure en fusion va dissoudre la pâte en partie. Il en résulte une couche intermédiaire tesson-glaçure. Sa composition et ses propriétés sont fonction de la composition respective des deux matériaux, de la courbe de température et de l’épaisseur de la glaçure. Plus cette couche est épaisse et plus les tensions du tesson sur la glaçure sont faibles. En enrichissant la glaçure en silice, on réduit sa dilatation et on diminue le risque de tressaillage. De même, la re-cuisson d’une pièce peut faire disparaître le tressaillage par enrichissement de la glaçure en silice au niveau de la couche intermédiaire.

Pour éviter l’écaillage, il faut préserver la couche intermédiaire en favorisant au maximum la fixation de la glaçure au tesson. Donc, prévoir de bien dépoussiérer le dégourdi avant de l’émailler.

Comment prévoir si une glaçure va tressailler?

Mon conseil: clique sur le lien smart2000.fr

En résumé: émaille une face d’une plaquette biscuitée bien plane et fait la cuire. Si elle se déforme, c’est que tu as un risque de tressaillage.

Les fissures d’un plat

Les fissures traversantes au fond d’un plat

Une fissure apparaît au séchage sur le fond d’un plat.

Si elle n’est pas traversante on peut la réparer.  Préparer de la barbotine de la même terre mélangée à du papier hygiénique broyé ( ou de la carboxy méthyl cellulose ou de la colle à papier peint) et à du vinaigre blanc. Pour un pot à yaourt , mettre 2 segments de papier hygiénique et une cuillère-à-café de vinaigre blanc avec la terre et de l’eau et bien mélanger à la cuillère. Humecter la fissure, la gratter au scalpel et lisser. Pour en savoir plus, consulter l’article d’Emilie des neo-céramistes

Si elle est traversante, inutile d’essayer de la réparer ça ne marche pas, elle revient au séchage.

Ci-dessous, fissure traversante d’un plat-à-tarte en terre-à-feu.

La fissure traversante se voit à l’endroit et à l’envers du fond du plat. Je l’ai observée sur nombre de plats-à-tarte. J’ai essayé au tournage de bien étaler la terre en la ramenant vers le centre et en l’écartant vers le bord plusieurs fois, de bien éponger le fond à l’éponge, rien n’y fait, une fois sur deux j’ai ce problème récurrent. Les plats partent systématiquement au recyclage. D’où cela vient-il ?

Cela provient d’une rétraction inégale de la terre, par inclusion d’une bulle. La solution ( mais peut-être n’est-ce pas la seule): en fin de préparation de la terre sur la plaque de plâtre, constituer un cône (image de gauche) puis installer la motte avec le cône inversé sur la girelle (image de droite). Cela évite d’emprisonner des bulles.

Résultat, je n’ai plus trop de souci sauf avec de la terre recyclée insuffisamment préparée qui peut contenir des bulles. Ci-dessous un plat sans fissure

Si la fissure apparaît après la cuisson du biscuit, le plat est mis au déchet, impossible de réparer.

 

La cuisson-Le Four

Pièces crues au fond du four avant cuisson
Pièces au fond du four avant première cuisson

La Cuisson

La cuisson d’une poterie dépend de la terre utilisée. La faïence se cuit à basse température, le grès à haute température. Avant de cuire la pièce il faut savoir ce qu’on va mettre comme couverte, si c’est de l’engobe alors on le pose sur la pièce crue de consistance cuir et il ne faut donc pas la laisser complètement sécher. Si c’est pour l’émailler, la faire sécher.

Tout d’abord quelques principes simples: on introduit dans le four des pièces bien sèches, ne pas hésiter à les rentrer dans la maison si la poterie est humide pour les y laisser 8 à 15 jours en hiver. En été, elles sèchent en 2 à 3 jours. On les place bien à plat, jamais sur la tranche et on peut les emboîter les unes dans les autres si leurs dimensions s’y prêtent. Elles peuvent être juxtaposées mais ne doivent pas se toucher et éviter aussi qu’elles touchent le bord du four. On met des plateaux intercalaires  sur lesquels on superpose les pièces et vérifier que le couvercle du four ne va pas les toucher en le refermant. Penser aussi à peaufiner les pièces avec du papier-verre pour enlever les aspérités et irrégularités car après cuisson ce ne sera plus possible sauf en utilisant une meuleuse…

La première cuisson vise à obtenir un biscuit ( faïence) ou un dégourdi (grès), qui va rendre la pièce irrémédiablement et irréversiblement « fixée » c’est-à-dire qu’elle ne pourra plus être modelée. Cette cuisson rendra la pièce apte à recevoir un émail, qu’elle ait été auparavant recouverte d’engobe ou non. La cuisson se fait à 980° pour le grès et la porcelaine, à 1050° pour la faïence.

Dégourdi après première cuisson
Première cuisson à 980°: dégourdi
Dégourdi de différentes pièces
Dégourdi après première cuisson à 980°

Les processus physico-chimiques en cours de cuisson entraînent une évaporation de l’eau libre puis des matières organiques, puis de l’eau liée aux composants de l’argile. A 537°C c’est l’inversion du quartz, point de non- retour pour l’argile, qui devient de façon irréversible une céramique. Enfin au delà de 700°C c’est l’évaporation des gaz issus des carbonates et des sulfates.

Les courbes de cuisson proposées vont toutes dans le même sens, lent jusqu’à l’inversion du quartz, plus rapide jusqu’à la température finale et décroissance lente. Par exemple 100°C/h jusqu’à 600°C puis 150°C/h jusqu’à la température choisie (980°C ou 1050°C) et décroissance pendant 7h. Ceramdecor conseille 80 ou 100°C/h puis 120°C/h jusqu’à 980°C. Dans notre four électrique nous faisons:  60°C/h jusqu’à 600°C puis 100°C jusqu’à 1000°C avec palier final de 10min.  On trouvera plus de renseignements dans le site le-blog-du-bol .

La deuxième cuisson va boucher les pores de la pièce, incomplètement pour la faïence, complètement pour le grès. Elle a pour but de solidifier la couverte et de la rendre indissociable de la pièce, de la vitrifier. Elle se fait à 1250° pour le grès et la porcelaine et à 980° pour la faïence. Donc la faïence se cuit plus bas en deuxième cuisson qu’à la première et se cuit plus bas que le grès ou la porcelaine.  Une courbe de cuisson est programmable et le pic à atteindre de 1250-1260°C représente la température optimale à atteindre pour créer la fusion des composants, leur absorption par le support et la compacité et la dureté de l’émail. Trop basse, l’émail coulera, trop haut il se fragmentera. Cependant ce pic ne représente pas la quantité de chaleur reçue par la pièce. On le comprend en prenant l’exemple suivant, si on pose malencontreusement le doigt sur un plat à 100°C, on le retire instantanément et il n’y a pas de conséquence. Laissé plus longtemps, le même doigt à la même température devra recevoir des soins.  Pour les pots c’est la même chose, si on a une cuisson à 250°C/h pendant 5h sans palier on peut imaginer qu’on n’aura pas la même quantité de chaleur qu’avec une cuisson à 100°C/h pendant 12h avec palier final de 30min.  Pour connaître la quantité de chaleur reçue par une pièce, il est conseillé d’utiliser les cônes d’Orton ou de Seger dont le degré de pliure donne une information sur la quantité de chaleur. Ils permettent donc d’étalonner la courbe par rapport au four utilisé. Nous utilisons (en four électrique) la courbe de Christine Ladevèze 100°C/h jusqu’à 1100°C puis 60°C/h jusqu’à 1265°C et palier de 35min.

27/01/2024 Nos courbes de cuisson de la faïence

Pour les courbes de cuisson de la faïence s’appliquant dans notre atelier aux carreaux sgrafittés nous avons adopté celles utilisées à la Bisbal en Espagne:

Biscuit :  100°C/h jusqu’à 300°C soit 3h

50°C/h jusqu’à 500°C soit 4h

100°C/h jusqu’à 1020°C soit 5h20min   Total 12h20min

Email:       Idem avec palier de 20min à la fin

01/02/2024 Réparation de la fissure d’une brique du four

Fissure
Ciment réfractaire
Instillation à la seringue
Compression et séchage

12/09/2024 Four électrique Rhodes en panne ?

Le programmateur a indiqué une erreur et la cuisson n’a pas atteint les 1280° escomptés, quelle en est la cause?

1/ Attendre que le four soit refroidi, le débrancher (et oui, certains oublient!)

2/ Ouvrir le capot métallique à l’arrière du four ( 3 vis à défaire) et regarder si un ou plusieurs disjoncteurs sont relevés ( ça arrive avec les orages), dans ce cas les remettre en fonctionnement et relancer le four.

3/ Prendre une photo du capot ouvert avant toute intervention car il faudra bien rebrancher les fils électriques

4/ Ce n’était pas ça la cause de la panne, alors, j’ai inspecté les résistance à l’intérieur du four avec une baladeuse car il faut bien y voir et j’ai recherché un défaut de continuité dans les 4 rangs rangs de résistance. Un arc électrique a pu se produire et couper la continuité. Pour nous, c’était ça, donc soit on se sent capable de réparer en soudant ce qui n’est pas mon cas, soit on commande un jeu complet de résistances et on les change. Le four a 2 ans et on a fait 160 cuissons. Je commande les résistances chez Céram-Décor qui nous avait vendu le four (côut: 292€ HT) Lorsque je les récupère, j’en profite pour demander quelques renseignements sur le démontage et le remontage, je regarde une courte vidéo et m’en sens capable

 

5/ Retrait des résistances : à l’arrière du four, démontage des dominos (qu’on va remplacer), on libère les 4 résistances. Retrait des tubes céramiques qui passent au travers de la paroi du four et qu’on va remplacer aussi. On retire alors chaque résistance de sa gorge à l’intérieur du four, en ôtant les agrafes qui les maintiennent au moyen d’une pince-télévision à bout fin. Pour certaines il faut les chercher ce qui n’est pas évident quand elles sont enfouies derrière les spires de la résistance? Pour d’autres, il faut vraiment tirer très fort pour les extraire. Je ne manque pas bien sûr de casser une résistance car qui se brise comme du verre mais comme je dois toutes les changer, ce n’est pas grave.

Démontage des dominos
Retrait des résistances
Aiguille reliant le jeu de 2 résistances

6/ Installation des résistances neuves. Chaque résistance est constituée de 2 jeu de spires reliées par une »aiguille », c’est-à-dire un fil métallique non torsadé et c’est par cette aiguille qu’on va commencer en la plaçant dans la rainure verticale entre deux briques. On installe chaque résistance dans sa gorge dans le sens des aiguilles d’une montre, en les enfonçant le plus profondément possible. Au bout, la résistance spiralée se prolonge par un fil droit qu’on enfonce dans la céramique tubulée. La pose des agrafes qui maintiennent les résistance en place est facilitée par un outil improvisé: un bout de tuyau de cuivre (j’ai pris une tige filetée en laiton) qu’on pince au bout au marteau. J’ai poussé chaque agrafe au doigt sans l’enfoncer, en essayant d’être à peu près au même endroit que celles que j’avais retirées, et un fois qu’elles ont été toutes positionnées je les ai enfoncées en utilisant l’outil et un petit marteau. Attention de ne pas heurter les briques réfractaires qui cassent au moindre choc.

Tube céramique, agrafes et dominos neufs
Tige en laiton pincée pour enfoncer les agrafes

7/ Connexion des résistances neuves au travers des dominos, on coupe le fil qui dépasse en gardant une marge de 3cm qui sort du domino qu’on replie à 90° et connexion à l’alimentation électrique. Bien resserrer les vis de chaque domino avant de refermer le capot.

Durée : 90 minutes en tout et mal au dos à force de se pencher en avant la tête dans lez four mais ça valait la peine, le four refonctionne!

 

 

 

 

Feux de bois et enfumage

En lessiveuse ou à feu vif ?

1/ A feu vif avec du buis sec : potiche P1 en grès , dégourdi blanc, à col large déposée sur feu vif recouverte d’herbe tondue et fauchée

Résultat décevant: 2 tâches noires , le reste blanc

 2/ Lessiveuse: la même potiche P1 est placée dans une lessiveuse préalablement percée  d’une séries de trous de diamètre 20mm espacés de 15mm sur 1/3 inférieur de sa hauteur. La lessiveuse a été emplie depuis le fond de paille, papier journal froissé, brindilles de pin, sciure. Potiche emplie de sciure et herbe fraîchement coupée, recouverte de sciure et herbe fraîche jusqu’en haut. Inflammation du papier par les trous avec une baguette fine, souffleur par les trous jusqu’à incandescence de tous les trous et attente jusqu’à combustion complète.

Au bout de 2h, feu éteint, herbe et sciure du dessus non brûlée, retirée, ajout de braises incandescentes de buis, recouverte d’aiguilles de pin , de sciure, de petit bois, soufflage et quand le feu est vif, couverture d’herbe verte et couvercle en fer aux 3/4 de fermeture. On va se coucher…

Le lendemain, consumation complète, résultat jugé insuffisant, quelques tâches noires en plus,  certaines partie restent blanches et intérieur noir foncé. On complète par un enfumage à l’air libre au papier journal en entourant la potiche au moyen d’un grillage à poule et tournée à volonté avec un bâton.

Résultat: gris foncé de tonalité variable, bien mais pas de tâche noire foncée.

 3/ Lessiveuse : 2ème potiche P2 dégourdi blanc à col étroit. Papier journal idem au fond, sciure alternée avec herbe verte et papier journal sur les côtés , recouverte d’herbe, de braises incandescentes et de sciure+ herbe.

Résultat 2h après: pas génial, couleurs plutôt marron foncé dans les dégradés mais pas de noir

 Différence essentielle entre les deux essais: potiche P1 à feu vif avant l’enfumage, mais est-ce bien ce pré-chauffage qui a donné la couleur noire ou une réduction plus intense?

3/ Lessiveuse : potiche P3 dans la lessiveuse, entourée de papier aluminium, de lavandes fraîchement coupées, d’herbe fraîche. La lessiveuse est placée sur le feu très vif au centre du feu, recouverte de bois.

Résultat: traces de noir, gris cendré, un peu de jaune mais décevant.

4/ Feu vif: P3 est sortie de la lessiveuse et placée sur les braises ardentes et recouverte de braises et de bois sec. En 10mn, P3 redevient toute blanche sauf la base qui était dans la cendre. On la retourne et expose la base à la flamme et la base devient blanche. Alors, on prend de l’herbe coupée depuis plusieurs jours et on la dépose par petits paquets au contact de P3. La fumée dégagée vient lécher P3 et y dépose des traces noires qu’on peut moduler à l’envie.

5/ Feu vif: P4 une potiche à col étroit en grès déjà enfumée avec des traces marron est exposée à feu vif et… elle redevient blanche sauf la base, idem P3. On y dépose par endroits du sulfate de cuivre trempée dans de l’eau et des herbes un peu décomposées.

Résultat: des couleurs foncées, noires, gris foncé, un peu rougeâtres par endroits

Finalement on a repris les 4 potiches + 2 nouvelles et leur avons fait subir le même sort dans le feu vif avec enfumage à l’herbe.

Conclusion: le feu vif est mieux que la lessiveuse car on peut contrôler en cours de cuisson. La base noire au contact des braises, c’est la réduction, par privation d’oxygène qui le donne. Le blanc c’est la flamme en contact direct, c’est l’oxydation et les tâches noires et grises c’est la fumée ou les dépôts qu’on ajoute.

Les 4 potiches exposées à feu vif et enfumage à l’herbe
Résultat: toutes les potiches soumises aux essais

05 mai 2023 Pas de nouvel essai d'enfumage, cette activité sera reprise dès qu'on aura construit le four à bois.



23/01/2024 CUISSON EN FOSSE, PIT-FIRING, PIT-KILN

Il s’agit de faire du « feu-en-fosse » ou de construire un « four-en-fosse » pour enfumer des poteries en utilisant des déchets organiques tels que peau de banane ou d’avocat, marc de café…des matières organiques tels que des algues,  et/ou des matériaux métalliques tels que fils de cuivre, copeaux d’aluminium ou de fer, sulfate de fer…

Jane White explique sa technique : elle a fait creuser une fosse, y a mis des herbes et des brindilles, des copeaux de bois au fond, a recouvert le tout par une grille en fer à béton sur laquelle ont été disposés ses pots qu’elle a recouvert des matières citées plus haut. Les pots ont été recouverts de fagots de bois. Allumage au chalumeau à gaz et entretien du feu pendant 3h. Le four a été recouvert de tôles et laissé tel quel pendant 70h avant récupération des pots. Résultat: des teintes aléatoires liées à la décomposition par la température des différents matériaux en oxydes.

Notre projet: créer un alandier à-même le sol sans fosse 1/Décaper le végétal et aplanir le sol. 2/ Mettre au sol des carreaux en brique de récupération recouverts d’argile du jardin/ 3 / Monter les parois du four avec des briques réfractaires. Hier nous avons acheté sur « le bon coin » 300 briques réfractaires en bon état, jamais utilisées pour un coût de 1,80€ la brique. On va les jointer avec du ciment réfractaire et laisser des ouvertures en bas qu’on pourra fermer avec une brique quand le feu aura bien pris. 4/ Après tout sera comme décrit plus haut avec grille, tôle et mode de fonctionnement

Le livre RAKUVARIA 2 écrit par Ine et Ed Knops ( Sevenum-Pays-Bas) et traduit en 4 langues nous apporte des informations au chapitre 27, page 245 sur la cuisson en fosse. J’en dresse ci-dessous un résumé succinct.  « Préparation des objets: ils doivent être bien polis ce qui donne les meilleurs résultat. Utiliser de préférence de l’argile chamottée avec au moins 40% de chamotte et un grain de chamotte >ou= à 2mm. Le biscuitage se fait à 900°C.  Arrosage des objets avec la préparation : 3 recettes proposées pour 1 litre d’eau: 1/ 15g de sulfate de cuivre 2/ 50g de sulfate de cobalt 3/ 100g de sulfate de fer  Arroser, attendre 1minute, re-arroser et le refaire encore une fois. Attendre un séchage complet de l’objet pour le mettre à la cuisson. Matières organiques/feuille d’aluminium: Après préparation, arrosage et séchage décrits plus haut, emballer l’objet dans une feuille d’aluminium après l’avoir entouré de foin, de paille, de corde, de tissu sisal … quelques heures dans l’eau salée (1kg de sel marin dissous dans 5l d’eau). Procédé de cuisson:   Un trou est creusé dans la terre, les poteries sont disposées sur une couche de sciure de 5cm dans le fond de la fosse en laissant entre-eux une espace d’au moins 5cm et remplir ces espaces avec de petits morceaux de bois. Couvrir entièrement les objets qui doivent disparaître complètement sous le bois, ajouter des journaux froissés et du petit bois d’allumage et allumer le feu par dessus. Selon les auteurs, il est inutile de le couvrir avec une tôle métallique car ils obtiennent les mêmes couleurs sur les objets sans fumées gênantes (à condition d’utiliser du bois sec). Cependant, ceci est préférable pour les objets fragiles car les objets refroidiront plus lentement.  La grande chaleur n’est pas produite par les flammes mais par les braises incandescentes atteignant 1000°C à 1100°C lorsqu’elles deviennent blanches. Déchargement de la fosse: les objets sont sortis de la fosse après que le feu soit complètement éteint, ils sont lavés avec une éponge et de l’eau pour retirer les cendres. Ne pas gratter les pots au risque de les endommager. Ils apparaissent ternes après cuisson et pour les rendre brillants, appliquer de la cire d’abeille ou un enduit liquide. « 

01/02/2024 Le four d’enfumage construit avec un lot  200 briques réfractaires achetées à proximité sur « le bon coin » 350€ et assemblées avec 2 sacs de mortier réfractaire. Dimensions 110cm de côté extérieur et 85cm de côté intérieur

Au dessous, le fût métallique perforé à sa base et utilisé jusqu’à maintenant

Four d’enfumage
Tonneau d’enfumage

Le four est prêt, il reste à attendre la canne pyrométrique thermocouple, avec son boitier thermomètre qui a été commandée sur Ali-Express et les câbles commandés chez Degré 5 pour un coût total de 50 € suite aux informations procurées par Yves Le Goasteller, administrateur du groupe facebook « Dépannage, modifications, constructions de fours éléctrique, gaz, bois, raku3 »

28/02/2024 Préparation des pots avant cuisson. La potiche est trempée dans un jus d’oxyde, puis recouverte d’épluchures de divers végétaux collées dessus au moyen d’une faible quantité de colle à tapisser.

Préparation de la potiche
Emballage de la potiche avec 3 épaisseurs de feuille d’aluminium

20/04/2024 Dimanche, jour de la cuisson. J’ai testé la sonde pyrométrique par l’orifice du four électrique, elle ne fonctionne pas, je regarderai un tuto pour comprendre, on va s’en passer. Les pièces emballées ont été étiquetées et déposées sur la sciure au fond du four puis recouvertes de papier journal, cartons et petit bois. La pause-photo de Chantal et Nathalie qui ont créé, préparé et installé leurs pièces. Le four est allumé et le brasier est entretenu pendant 6 heures. Quand le feu a commencé à baisser, dépôt d’herbe tondue la veille en une couche de 10 à 15 cm et fermeture du four avec une tôle jusqu’au lendemain soir 24 heures avant le défournage. 

installation des pièces dans le four
Pots, potiches déposées au fond du four
Etiquette sur la potiche
Potiche étiquetée puis photo
Avant d'allumer le four
Photo avant l’allumage
Allumage du four
Entretien du feu pendant 6h
Le four a été surélevé par 6 rangs de briques au fur et à mesure de la cuisson pour améliorer la combustion et diminuer la fréquence de l’approvisionnement en bois

21/04/2024: Défournage. A l’ouverture du four, deux constats: les briques réfractaires pleines sont intactes, les briques réfractaires creuses ont éclaté, donc à ne jamais utiliser, même à un bon prix sur Le bon Coin. Je me suis fait avoir, je n’ai plus qu’à reconstruire le four. Tout le bois a été consumé et il n’y a qu’un petit matelas de cendres sous les pots que nous retirons délicatement.

Les potiches sont de couleur différentes et deux d’entre-elles sont belles,  couleur orangée et rouge-rosé, les autres ont été peu colorées. Pourquoi? Je suppose que le feu était trop vif mais on n’a pas pu mesurer la température pour le confirmer. Enfin, on se satisfait au moins qu’aucune potiche n’ait été brisée.

Après la cuisson
Le feu est éteint
Les potiches au fond du four
Les potiches après la cuisson

12 Septembre 2024: nouvel enfumage de potiches

On a remis ça dans les mêmes conditions, pit-firing après emballage dans du papier alu, un grand feu à l’air libre (le four en briques réfractaire n’avait pas survécu et a été détruit). On place les potiches au centre et on laisse le feu se consumer.

 

Le lendemain, découverte du résultat: aucune n’est cassée, les teintes sont variables mais globalement on a un assez beau résultat. Il reste à les nettoyer, passer de la cire, enfin, les rendre présentables.

01/10/2024  Le papier journal : voilà peut-être la solution

Cinq nouvelles potiches installées dans un feu de bois sec. Initialement blanches, elles restent blanches à feu vif, sans beaucoup de fumée, c’est bien normal, on a vu ça précédemment.  Vers la fin, elles sont un peu teintées de gris ou de marron mais ce qui est resté en contact avec la braise est resté blanc. Alors qu’il n’y a plus de flammes mais que les potiches sont à haute température, on place à la main des feuilles de journal sur les parties blanches, maintenues avec une fourche. Le journal ne s’embrase pas mais se consume lentement et dépose une trace noire ou gris foncé. On a fait ça sur toutes les faces de toutes les potiches donnant un résultat d’assez belle qualité. Voilà enfin une méthode reproductible à reproduire.