Apprendre à tourner des poteries J1

Pourquoi me suis-je inscrits en stage de tournage?

Simplement parce que je ne tourne pas bien. Je souhaite m’améliorer

Si tu apprends seul, en regardant des vidéos, ou en observant des potiers qui ne t’expliquent rien, tu acquiers de mauvais gestes. Plus tard, il te sera difficile de t’en débarrasser.

Lieu du stage : Mostuejouls 12720

A l’entrée des Gorges-du-Tarn, près de Millau, site pittoresque

Maître de stage: Christian CHARRE

Potier exerçant le métier depuis 30 ans, formé au CNIFOP, très pédagogue

L’atelier

La salle de tournage : 4 tours et une boudineuse desaéreuse.
La salle d’émaillage

Ci-dessous le four à gaz de 600L en fibres. Le haut du four se lève entièrement grâce à un levier relié à un câble. Le four ainsi relevé, la sole devient accessible et peut être chargée sur les 4 côtés. De ce fait, nul besoin de porte.

Les participants

Sandra, Christian D. et Daniel

J1

Après un petit café on s’installe chacun devant un tour et CC (le maître) nous invite à lui présenter ce qu’on sait déjà faire.  Je m’exécute, je prends une motte de 600g, la place sur la girelle, monte et descend la terre et tourne un gobelet.

CC m’observe dubitatif et me dit que beaucoup de travail m’attend. Je dois perdre les gestes imprécis et acquérir une vraie méthode de travail. Il va me montrer des gestes reproductibles pour chaque étape du tournage.

Tu dois être correctement installé, le siège à bonne hauteur, décontracté et aussi très concentré.

Pétrissage: « la tête-de-bélier »

Avant de prendre une motte, il te faut malaxer la terre en « tête-de-bélier », pour la rendre plus plastique et plus facile à travailler. Prends la motte entre les deux mains. Pousse-la en avant sur la plaque de plâtre ou de contre-plaqué en la faisant rouler tout en l’écrasant avec tes paumes. Recommence plusieurs fois puis forme une boule entre tes mains.

Centrage

Fais tourner ton tour lentement et projette ta boule au centre. Si elle est excentrée, arrête le tour, fais la glisser au centre et tape dessus un grand coup avec le plat de la main. Accélère la rotation de la girelle qui doit tourner très vite. Procède alors à la montée et à la descente de ta motte.

Motte projetée au centre de la girelle

La montée

Pour un droitier, c’est la main GAUCHE qui centre la terre, la droite ne sert qu’à retenir la poussée. Les doigts sont réunis en avant, pouces relevés. La main gauche est alignée avec l’avant-bras qui repose sur la cuisse en son milieu. C’est l’épaule qui doit pousser la main, celle-ci devant rester décontractée. La poussée exercée par la paume de la main dont le bord est calé sur le bord de la motte fait monter la terre qui est maintenue par la main droite. Le centrage ne s’obtient pas à la montée mais à la descente

Montée de la terre

La descente

Seule la main gauche agit: le pouce gauche placé au dessus de la motte l’écrase doucement tout en poussant. Les doigts de la main droite se calent sur la base du pouce gauche et aident à pousser vers l’avant. Le bord extérieur de la main gauche est calé à la base de la motte et rassemble la terre. Si tu veux faire un pied à ta pièce, accentue ta pression à la base pour y faire une encoche. Tu formes ainsi un champignon qui dessine déjà le pied de ta pièce. En descente, diminue la vitesse de rotation du tour, pousse et retire doucement ta main gauche. A la fin, si ta pièce est bien centrée elle ne doit pas osciller sinon, recommence.

Descente de la terre

Perçage du centre

Place l’extrémité du pouce gauche et de l’index droit au centre et incline tes deux doigts à 45° en poussant vers le centre. Arrivé au fond, tire les deux doigts vers toi pour agrandir le fond. Aplani le fond avec la pulpe du pouce et crée une petite gorge sur le fond du bord intérieur avec la pointe du pouce.

Rassemble la terre: place tes mains autour de ta pièce, doigts réunis en avant comme pour monter la terre. Le bord de ta main gauche rassemble la terre du bas vers le centre. Resserre progressivement tes mains pour avoir une paroi épaisse mais verticale.

Affine le haut en pinçant le bord entre le pouce et l’index gauche et en retirant le surplus de terre du dessus avec l’index droit.

 

Alors, deux formes basiques sont possibles, le cylindre ou le bol ou encore la forme fermée et la forme ouverte. La différence c’est que pour le cylindre tu montes ta pièce verticalement en rétrécissant le haut par rapport au pied. Pour le bol, c’est l’inverse, tu vas élargir ta pièce en montant.

Faire un cylindre

La pince

Forme une pince entre ton pouce et ton index de la main gauche. Appuie cette pince sur le bas de ta pièce et monte progressivement en maintenant la même pression tout du long. Les doigts de la main droite sont juste en appui sur le pouce gauche pour le caler.

C’est un geste délicat: pas trop pincée c’est-à dire pas trop en crochet car tu crées une encoche (les doigts forment un cercle); mais aussi pas trop pulpe contre pulpe des deux doigts ( tes doigts forment une amande) car tu assèches ta terre et tu vas la déformer. C’est entre les deux, tes doigts forment un ovale.

Affine le haut en pinçant le bord entre le pouce et l’index gauche et en ôtant le surplus de terre du dessus avec l’index droit.

Recommence la montée si la longueur de tes doigts le permet. Amincis le fond en récupérant de la terre et en la remontant car on laisse souvent trop de terre au fond. Tu le payeras ensuite en longues séances de tournassage! Ramasse bien ta terre en bas à l’extérieur pour ne pas laisser de collerette baveuse.

Monte ta terre pour former un cône qui ressemble à une tour de refroidissement de centrale nucléaire.

La vague

Au delà d’une hauteur d’environ 10cm, tu ne peux plus utiliser la pince car c’est la limite de hauteur de tes doigts. Pour monter plus haut tu vas utiliser la technique de la vague.

Le majeur de la main gauche se place dans le bas de la paroi intérieure et pousse la terre tout en montant. Ainsi, il forme une bosse vers l’extérieur. Le majeur de la main droite se place en bas à l’extérieur de la pièce mais en dessous du doigt intérieur. Il va faire déplacer la bosse vers le haut. Ce déplacement rappelle le mouvement d’une vague. L’écartement entre les deux doigts doit rester le même tout en montant.

Tu ne peux faire au maximum que 3 passages, donc il faut bien remonter la terre depuis le bas vers le haut en exerçant une pression suffisante et constante. Plus tu montes plus tu ralentis la vitesse de rotation du tour. Plus tu montes, plus tu relâches la pression entre tes doigts.

Faire un bol ou forme ouverte

La pince

C’est comme pour le cylindre, mais ici la pince étire la terre vers l’extérieur pour créer un cône inversé. Le haut de la pièce est plus large que le bas.

Duo de majeurs

A 10cm de hauteur, tu ne peux plus faire la pince. Etire la terre avec les deux majeurs placés l’un en face de l’autre en montant.  Tu tires la terre de dedans en dehors et tu obtiens la courbe désirée.

Sans pied, le fond est fin, avec pied on laisse une collerette extérieure et un fond plus épais.

L’estèque

Applique l’estèque en métal à l’extérieur, pointe en bas , perpendiculaire à la pièce. Lisse en récoltant doucement la barbotine. Cela assèche la paroi.

Fais la même chose à l’intérieur avec l’estèque pointe en haut en allant du haut vers le fond.

Tu peux écarter les bords et obtenir une coupe en étirant l’intérieur. La forme s’obtient par un appui intérieur, jamais extérieur. A l’inverse, tu ne peux pas d’une coupe  faire un bol, il te faut choisir à l’avance.

Les yeux fermés

Sur les conseils de CC, je fais un cylindre depuis le centrage jusqu’à la fin entièrement les yeux fermés. C’est très instructif. Tu ressens beaucoup mieux la terre, tu es concentré sur tes doigts et la pression que tu y exerces.  Selon CC, le pot était mieux tourné que celui réalisé yeux ouverts!

Fin d’une journée fatigante mais très riche en acquisitions de connaissances.

 

 

 

Modeler un chat en céramique

Mon chat s’appelle Pilou

Je veux en faire une sculpture en utilisant la technique du modelage

Tu peux te reporter au modelage du lièvre décrit dans un autre chapitre.

Il mesure 50cm de long des oreilles à la queue. J’imprime deux photos qui sont à l’échelle 1/2 : 1cm sur la photo correspond à 2cm en réalité. Je prends des cotes  pour avoir une idée des distances cou-queue, épaule-bout de  patte, nez-pointe de l’oreille…

Dresser l’ossature centrale

Je choisis la PRAF, grès qui contient de la chamotte et qui convient bien à la sculpture et au modelage

Une lame de grès verticale, étayée par des piques reliées à un support repose sur une plaque d’argile

Un coup de décapeur thermique la durcit pour la faire tenir seule à la verticale

Façonner le corps

J’ajoute le postérieur et les pattes antérieures piquées d’une aiguille à tricoter.

Je modèle le dos et le ventre, sèche un peu le tout et retire les supports

Je façonne jusqu’au cou tout en laissant des ouvertures. Par ces orifices je peux introduire mes doigts ou un instrument et avec les doigts extérieurs former l’aspect du corps.

On est d’accord que ça ne ressemble pas à un chat! Pas encore. Pour monter la statue il te faut qu’elle tienne debout et que tu lui donnes une bonne assise. pendant ce temps, la terre sèche et consolide ta statue.

Et la tête

J’ajoute la tête, modelée de la même façon par des plaques d’argile collées les unes aux autres avec de la barbotine (même terre, très humide). De loin si je cligne les yeux, je devine que ça pourrait ressembler à un animal mais pas encore à un chat.

Et tu modèles encore et encore

Prépare de petites plaques d’argile. Plaque-les au fur et à mesure sur le corps, retire de l’épaisseur  là où il te paraît y en avoir trop. Tapote l’extérieur avec une palette en bois. Prends un peu de recul et compare ta statue à la photo de face et de profil. Quand ça commence à ressembler à ton modèle, tu cisèles le contour des yeux, de la gueule, fignole, jusqu’à ce que tu sois satisfait.

Rassure-toi, on n’est jamais complètement satisfait et pourtant il faut bien s’arrêter à un moment donné.

C’est ce que j’ai fait et voilà le résultat, des oreilles un peu trop grandes, un corps un peu trop massif mais je m’en tiens là.

Dans l’attente de la cuisson: le séchage

Important: des trous dans la statue permettent à l’air de s’échapper à la cuisson. Perce les orifices des oreilles, le coin des yeux, le dessous de la statue.

Attendons 2 semaines de séchage avant de lancer la cuisson du dégourdi. Si tu veux aller vite, stop! . Le séchage ne doit pas se faire au décapeur thermique, il doit être lent sinon tu vas casser ta statue.

Ce délai me donne le temps de réfléchir pour préparer  l’émail qui va le recouvrir: un émail blanc et un émail orange…

 

 

Fabriquer une tour de germination

Une amie me commande une tour de germination

C’est un empilage de 3 boîtes avec un couvercle, on en trouve en jardinerie

Dans la boîte du fond, on met de l’eau. Les fonds des deux étages du dessus sont perforés pour y faire pousser les graines.

      Exemple de germoir en vente à 29€

Schéma sur papier

3 boîtes carrées empilables composées d’un couvercle, de 3 fonds et de 12 bords 

Chaque élément mesure au départ 17x17cm et 7cm de haut. Après retrait au séchage et à la cuisson, prévoir au moins 15cm de côté et 6cm de haut.  Epaisseur : 4mm

Détail des côtes:

Fond: 17x17cm,  bords: 17,4cm et couvercle:17,8cm

Modelage de la terre

Je choisis la PRAF,  grès chamotté utilisé en sculpture et en modelage.

Tu étales la motte à la crouteuse et obtiens une plaque de 4mm d’épaisseur. Dans cette plaque, découpe 3 fonds avec l’emporte-pièce de 17cm.

Sur une autre plaque, découpe au couteau les 12 bords et le couvercle.

Précaution utile

Attention à l’humidité de tes plaques. La 1ère plaque, pas de souci, tu la découpes facilement. Dès la deuxième, ça colle, tu déformes les pièces en les déposant sur le plateau d’assemblage.

Pourquoi? Parce que le tissu de la crouteuse se gorge de l’eau contenue dans l’argile et la transmet à la plaque suivante.

Sèche le tissu au souffleur thermique avant chaque passage. Si c’est encore trop humide, sèche un peu ta plaque étalée.

Bords
Fonds

Comme tu ne peux monter toutes tes boîtes en même temps, place tous les éléments sur des planchettes séparées par de petits tasseaux de bois.

En attente d’assemblage sur planchettes

Assembler les bords sur les fonds

Enduis de barbotine le tour du fond et le côté.
Dépose le bord  vertical sur le côté du fond de boîte. Applique une règle en bois contre le bas et tapote avec un petit marteau.
Fais coller les bords entre-eux avec de la barbotine.
Mets de la barbotine humide sur toutes les jointures que tu lisses avec le doigt.
Place de petits colombins sur toutes les jointures que tu écrases et lisses au doigt.
Une planchette de bois de 7cm de hauteur t’aide à découper le haut du bord avec le fil à découper. Ajoute de la terre s’il en manque.
Passe ensuite aux autres boîtes et ainsi de suite…

Colle des cales au-dessous des deux boîtes du dessus

Pour que tes boîtes de dessus s’empilent bien et ne bougent pas, il te faut coller des cales au-dessous du fond de ces deux boîtes.

Découpe de fines bandes de terre de 15cm et 4x4mm
Colle les à la barbotine pour former un carré au dessous du fond.
Laisse une marge de sécurité de 2mm entre le bord extérieur de ta cale et le bord intérieur de la boite.

Cela garantit qu’elle s’empile bien sur la boîte du dessous. Pour te faciliter ce collage, prends une règle en bois que tu appliques contre le bord du fond.

Les couvercles

Comme pour les fonds, colle les cales au-dessous du couvercle. Malaxe une petite boule d’argile entre les deux mains. Place la sur la barbotine que tu as déposée sur le milieu du couvercle pour en faire un bouton de couvercle.

Laisse sécher quelques jours avant ajustage

Assure toi que tu peux manipuler les boîtes sans risquer de les déformer.

Empile maintenant boîtes et couvercle en ajustant les cales qui peuvent frotter les bords. Regarde si tes bords de boîtes sont bien alignés en verticalité. Ajuste en raclant avec l’estèque ce qui dépasse. Si le bord rentre un peu, tapote le vers l’extérieur après l’avoir humecté.

Perce les trous des fonds du dessus

Perce le fond des deux étages du dessus avec la perceuse (8mm) en des points équidistants. Retire bien le surplus de terre qui colle au bord des trous.

Finitions avant cuisson

Passe un peu de papier verre sur toutes les pièces pour effacer les aspérités.

Laisse ensuite sécher toutes tes boîtes empilées pendant plusieurs jours

 

La cuisson

La première cuisson en four électrique doit atteindre 980°C pour obtenir le dégourdi. Consulte le chapitre cuisson.

Après 2 semaines de séchage, cuisson à 980°C

J’hésite pour l’émaillage du fond de la boîte du bas qui contiendra de l’eau. Pour éviter qu’elle soit poreuse, il faudrait recouvrir le fond d’une couverte. La cuisson de l’émail devrait atteindre 1200°C car c’est du grès. Mais la boîte du bas cuite seule aurait un retrait supérieur aux autres et risque de ne pas bien s’emboîter. Je peux cuire l’ensemble mais je risque un retrait différent car une seule est émaillée. J’opte pour les laisser comme ça. Je préviendrai mon amie de mettre une coupelle au-dessous.

Boudineuse desaereuse

La boudineuse Sophie-Express que je viens de déballer est flambant-neuve

Elle provient de Breizh Ceram, fabriquée par Michel Lachand et conçue par Sophie, son épouse, elle-même potière.

A quoi sert-elle?

On l’appelle aussi bien extrudeuse ou boudineuse ou encore pugmill. Elle sert à mélanger, homogénéiser et dégazer l’argile avant son façonnage.

  • Mélanger : elle homogénéise les différents types d’argile, chamottes, additifs ou recyclés.
  • Dé-aérer : grâce à une double vis, elle élimine les bulles d’air présentes dans la pâte — crucial pour éviter les fissures ou explosions à la cuisson.
  • Boudiner : elle forme un boudin d’argile compact et plastique prêt à être tourné, pressé ou moulé.
Mottes d’argile à recycler

En quoi BD-sophie-express est-elle originale?

Elle permet la dé-aération de la terre sans pompe-à-vide,  conçue et fabriquée en France, c’est une création artisanale et enfin c’est la moins chère du marché

Si tu penses comme moi que la dé-aréation de la terre provient d’une pompe-à-vide, tu te trompes. La pompe sert avant-tout à dé-humidifier la terre plus rapidement

La dé-aération est due à la combinaison de plusieurs facteurs concomitants:     –  le jeu diamétral entre vis et fourreau                                                                                    –  la double vis en sortie                                                                                                                    –  la pente de la spire-vis                                                                                                                   – la contre-pression au niveau cône de sortie ( passage d’un diamètre de  110 à 75 mm )                                                                                                                                                    – la vitesse de rotation de la vis.

Si tous ces paramètres sont bien ajustés, la dé-aération est complète

Jusqu’ici je m’en passe alors pourquoi m’équiper?

Comment j’en ai ressenti le besoin?  Quand tu recycles la terre, tu remarques que des bulles d’air ressortent même si tu pétris bien ta motte avant de l’utiliser. Pour le tournage, ça peut être gênant mais pas trop. Par contre dès que tu travailles à la plaque, tu vois des bulles en surface. Tu les crèves mais tu y passes du temps. Tu peux aussi partager ta motte en deux ou en trois dans le sens de la longueur et recoller à plat les morceaux et chasser ainsi une bonne partie des bulles. Mais si tu veux vraiment être efficace il faut acquérir une boudineuse.

L’installation

Je la place en bout de table et la fixe avec deux vis

Les débuts

Mon premier essai est une vraie galère.  Je place ma terre dans le puits de chargement, la pousse avec le pilon en T sans succès. Je force, bascule le pilon de droite à gauche et d’avant en arrière, me suspends au pilon mais rien n’y fait. J’ajoute un peu d’eau par dessus, ça glisse un peu et à force, à force j’obtiens un boudin. Si ça doit être comme ça à chaque fois je préfère renoncer. Je retire la terre du piston au dessus et mets de la terre très humide, presque mouillée. C’est pire encore, la terre sort par les trous de derrière, au dessous du moteur et pas de boudin.

J’insiste

Je démonte le tout, nettoie, remonte et prends de la terre que j’utilise pour travailler, molle mais pas mouillée. Et là, oh bonheur, en poussant facilement le piston, un tube d’argile s’extrait majestueusement de l’orifice de l’appareil.

Moralité: mon vécu de boudineuse au début est plutôt ardu mais réaliste. Je plaide coupable. Sans conseil préalable tu t’exposes à des déboires. Heureusement rien de cassé et maintenant tout va bien.

Ce qu’il faut faire en début d’utilisation:

Charger en terre le puits de chargement aux 2/3 et utiliser de la terre molle, celle que tu obtiens sur la plaque de plâtre en pétrissant la « tête-de-bélier »

Comment améliorer son utilisation?

Pour faciliter la poussée du piston, je vais commander  un levier adapté au puits de chargement et qui démultiplie la force de poussée.

Je vais aussi commander un chemin de roulement qui s’adapte en sortie pour  récupérer les boudins.

Résultat: satisfait

Cette boudineuse m’a coûté 1500€ mais ne peux te garantir que tu obtiendras le même tarif. Depuis deux jours que je l’utilise et après avoir recyclé 20Kg de terre, je n’ai rencontré aucune bulle en étalant les boudins.

Après utilisation, je démonte la vis et les pistons et les place dans un grand seau d’eau pour la réutiliser d’ici deux à trois jours.  Sinon, je la nettoie entièrement et la stocke au sec.

Quelques infos sur les boudineuses

Constitution typique

  1. Trémie d’alimentation : où l’on introduit l’argile brute.
  2. Vis sans fin (ou doubles vis) : pour malaxer et pousser la matière.
  3. Chambre à vide : parfois présente pour dé-humidifier rapidement
  4. Filtrage / grille : parfois présente pour éliminer les impuretés.
  5. Buse de sortie : forme le boudin d’argile (souvent rond ou ovale).
  6. Moteur et réducteur : assurent la rotation des vis.

Capacité et puissance

  • Petite boudineuse d’atelier : 25 à 100 kg/h, moteur de 0,5–1,5 kW.
  • Moyenne : 200 à 500 kg/h, moteur de 2–5 kW.
  • Industrielle : jusqu’à plusieurs tonnes/h, moteurs >10 kW.

Quelques prix indicatifs et des liens:

Un petit tour d’horizon des boudineuses montre que les prix s’échelonnent de 3000 à 20.000€. Cela va de la boudineuse destinée à un petit atelier à de gros appareils plutôt adaptés à un usage industriel.

Breizh-Ceram 1500€ (à titre indicatif)  fabrication française artisanale               breizhceram@gmail.com  Michel LACHAND Mob. +33 6 70 61 46 24

Rhode 5484€ chez cigale et fourmi 

Solargil 5196€

Bisbal Ceram 5674€

Ceram decor 5200€

Ceradel 3450€

Shimpo-Nidec 8460€

Peter Pugger 8000-20.000€

 

 

 

Quel poids de terre pour faire 12 mugs ?

Est-ce que ce pain de terre de 10Kg  suffit pour faire 12 mugs?

                =

                             ?

 

Dans son blog, Amélie Touvet explique comment faire le calcul

             

                   ↓

Elle assimile chaque pièce à un cylindre.

Ici, les mugs  font 10cm de hauteur pour 8cm de diamètre, ont un fond de 8mm d’épaisseur  et un tour de 5mm d’épaisseur.

     Volume d’un cylindre= πd²/4 x h

π= 3,14, d=8, h=10  donc Volume extérieur du mug = 3,14×8²/4 x 10= 502cc

En théorie, ajoute à la hauteur du mug le renflement en largeur par rapport à la verticale. Ici, le mug a un renflement de 3 mm en bas qui s’ ajoute à la hauteur soit 10,3cm. Pour simplifier, n’en tiens pas compte car c’est très peu. De plus, ne tiens pas compte de l’anse, imagine  qu’elle  est faite avec les chutes d’argile ( si tu n’en a pas c’est que tu es très fort et que tu tournes très bien, moi j’en ai toujours un peu).

Le volume extérieur du mug c’est : π x 8²/4 x 10= 502cc

Son volume intérieur  : π x (8-2×0,5)²/4 x (10-0,8)= 353cc

Donc le volume utile de terre : 502-353 = 149 cc

Densité de la terre : 2,4g/cm³

Ainsi, j’ai besoin de = 149 x 2,4  = 357g de terre

Et pour 12 mugs, j’ai besoin de 357g x 12 = 4Kg284g

Avec un pain de terre de 10Kg , je peux donc faire 28 mugs !

Le calcul est correct mais le résultat est faux:

Parce-que tu n’as pas tenu compte du retrait de la terre au séchage (5-6%) et à la cuisson (6-8%) et que les mesures que tu as faites à partir d’un mug fini sont forcément inférieures à celles du mug en argile crue.  Personnellement, j’ajoute 12% au poids initial et obtiens un poids de 400g.

Tu pourrais donc faire 25 mugs

Oui mais c’est seulement parce que tu es très fort, que tes mugs sont de fine épaisseur et tous tournés pareils. Pour moi qui ai du mal a faire des séries identiques, qui ai des chutes, j’estime que je ne dépasserai pas les 20 mugs !

Après le séchage et la cuisson  tu allèges ta pièce mais l’émaillage  l’alourdit. En pratique, tu peux escompter que le poids final de ton mug sera proche de son poids d’origine soit environ 400g.

Tu n’as pas plus simple ?

Oui, selon les 3 dernières lignes au-dessus, pèse le mug fini soit 400g et tu connais le poids nécessaire d’argile crue qu’il te faut pour refaire un mug.

Voyons ce qu’en pense Sarah:

Dans le blog-du-bol ,

Sarah propose 500g pour un mug de 13cm de haut x 9cm

Et pour une tasse, un bol ou autre ?

Consulte l’article d’Emilie C. dans Les Neoceramistes

Maintenant à toi de jouer, essaie de prévoir par la pratique la quantité de terre qu’il te faut ce matin

 

 

 

Coefficient de Dilatation thermique

Tu ouvres ton four et constates que ton émail a des fissures, ou des craquelures, des zones de tressaillage ou d’écaillage. Tu l’as peut-être recherché pour donner un effet décoratif. Mais ça peut aussi être un désastre pour tes pièces qui deviennent impropres à un usage alimentaire en raison de leur porosité.

C’est l’effet nuisible du Coefficient de Dilatation thermique (CDT). Nous verrons plus loin qu’il n’est pas seul en cause!

Le CDT: de quoi s’agit-il?

C’est la mesure du changement de longueur ou de volume du matériau en céramique sous l’effet de la température. Plus forte est l’expansion de la pièce pendant la cuisson, plus sera forte sa contraction pendant son refroidissement.

Le but de cette mesure est « de déterminer comment les matériaux et émaux peuvent s’ajuster réciproquement et leur possibilité de survivre à un réchauffement et à un refroidissement sans fissurer« .

Les valeurs d’expansion de l’argile et des émaux lors de la cuisson sont très faibles et se notent scientifiquement en mètre/mètre/°C . Ce CDT est mesuré par un dilatomètre. Sa valeur  (par exemple 6,5×10-7 ) se note 6,5 par simplification. Plus sa valeur est haute, plus forte est l’expansion. Une argile ou une glaçure s’allonge de 2 à 5mm par mètre si on les échauffe de 500°C soit 5 à 10 microns /° C.

La compatibilité terre-émail

Les fissures surviennent à distance de la cuisson

Ta pièce sort du four, sans fissure. Hélas, quelques jours plus tard, après un séjour au réfrigérateur apparaissent des fissures. Celles-ci  peuvent donc survenir plus tard, lors de contraintes thermiques au froid ou à la chaleur. Cela provient des variations d’expansion-contraction respectives de la terre et de la glaçure. La terre se dilate pendant la cuisson et se rétracte au refroidissement. La glaçure fond au cours de la cuisson et adhère au support de terre pendant le refroidissement.

L’interaction pâte-glaçure

Au cours de ces variations de température survient une interaction entre la terre et l’émail. Le plus souvent, ces variations sont sans effet visibles. Elles surviennent lorsque l’interaction terre-émail est trop forte,  lorsque l’émail se dilate trop par rapport à la contraction de la terre. Les glaçures résistent mieux à l’effort d’une compression qu’à celui d’une traction. Le tressaillage provient d’une contrainte de traction trop élevée appliquée à la glaçure, c’est-à-dire lorsque le CDT de l’émail est trop élevé par rapport à celui de la pâte.

La compatibilité terre-émail

L’objectif du potier est d’avoir une compatibilité terre-émail. Pour cela, il faut que l’écart des CDT entre celui de la pâte et celui de l’émail soit le plus faible possible. S’il existe un écart, il faut que le CDT de l’émail soit inférieur à celui de la pâte. Des tolérances sont acceptables, évaluées à 10 à 15 points pour la faïence et à 1 à 5 points pour le grès et la porcelaine. Par exemple: pour un grès sablé PRAI avec un CDT de 56, un CDT de l’émail de 51 convient.

CDT des argiles : fiches techniques du fournisseur

Expansion thermique de l’argile: un phénomène compliqué

L’expansion thermique est un phénomène très compliqué. C’est le produit résultant de grains minéraux qui peuvent rester inchangés ou avoir fondu ou coulé ou encore avoir inter-agi pour créer un nouveau minéral.

C’est aussi le produit complexe de plusieurs facteurs tels que le degré de vitrification, la courbe de cuisson, la taille des particules, la forme des matériaux et la distribution des particules. Cette complexité de la microstructure conditionne son expansion thermique.

La fiche technique du fournisseur

En pratique, recherche le CDT de la pâte que tu utilises dans la fiche technique du fournisseur.

A titre d’exemple, voici ci-dessous les CDT des grès que j’utilise et qui sont données par le fournisseur:

PRAI  56,  PRAF 56, PRNI 55, PRNG 50

En théorie, le CDT de ma glaçure doit être inférieur de à 1 à 5 points à celui de la pâte. Il faut donc qu’il soit compris entre 45 et 51.

Comment puis-je calculer le CDT de l’émail?

Calcul du CDT d’une glaçure

De quoi dépend l’expansion thermique de l’émail?

L’expansion thermique d’un émail dépend essentiellement de sa composition chimique. Le calcul fait intervenir les valeurs expérimentales sur la fraction molaire des oxydes. A titre d’exemple, voici l’action de quelques oxydes sur le CDT selon A.A. Appen entre 20 et 1300°C avec des CDT : K20 = 465, Na2O = 395, CaO = 130, MnO = 105, MgO = 60, Fe2O3 = 55, ZnO = 50, CoO = 50, Al2O3 = -30, SnO2 = -45 et = ZrO2 -60.

La composition chimique n’est pas seule en cause dans le CDT de l’émail

Certaines valeurs sont variables en fonction de la phase du matériau telles que SiO2 : 5 à 38, TiO2 : -15 à 30. Ainsi, la silice fondue (non cristalline) a un CDT proche de zéro lors du passage de la température de la pièce à 1093°C. Dans les mêmes conditions, le quartz minéral qui a la même composition chimique a une expansion importante de 1,5% ! Par comparaison, l’alumine fondue (à 1400°C) a un CDT de 0,9% et le zirconium à 0,8%.

En pratique, le calcul du CDT d’un émail est inutilisable

Comprendre le calcul du CDT de l’émail peut donner néanmoins une orientation au céramiste pour ajuster une glaçure en modifiant sa composition. Les glaçures ayant de hauts pourcentages en particules de quartz libre ont la plus haute expansion. Les porcelaines vitreuses (où le feldspath a dissous une bonne partie de la silice) et certains corps tels que la mullite ou la phyrophyillite ont les plus faibles expansions.

D’autres facteurs influencent le CDT de l’émail

Il faut compter aussi avec le degré de dissolution et d’homogénéité des différentes particules dans le mélange. Le degré auquel sont survenues la séparation de phases et la cristallisation au cours du refroidissement dans le four affectent également le CDT.  Comprendre le CDT d’un émail spécifique est donc le résultat de l’ensemble des variables qui participent au CDT.

En pratique, ceci ne peut se faire qu’au cours du temps et avec de l’expérience .

C’est par des calculs de composition d’émail et des tests répétés que l’ajustement de l’émail à l’argile peut être démontré.

Interaction pâte-glaçure

Jusqu’ici, on a considéré les CDT de la pâte et de la glaçure séparément mais quelle est leur interaction?

La glaçure en fusion va dissoudre la pâte en partie. Il en résulte une couche intermédiaire tesson-glaçure. Sa composition et ses propriétés sont fonction de la composition respective des deux matériaux, de la courbe de température et de l’épaisseur de la glaçure. Plus cette couche est épaisse et plus les tensions du tesson sur la glaçure sont faibles. En enrichissant la glaçure en silice, on réduit sa dilatation et on diminue le risque de tressaillage. De même, la re-cuisson d’une pièce peut faire disparaître le tressaillage par enrichissement de la glaçure en silice au niveau de la couche intermédiaire.

Pour éviter l’écaillage, il faut préserver la couche intermédiaire en favorisant au maximum la fixation de la glaçure au tesson. Donc, prévoir de bien dépoussiérer le dégourdi avant de l’émailler.

Comment prévoir si une glaçure va tressailler?

Mon conseil: clique sur le lien smart2000.fr

En résumé: émaille une face d’une plaquette biscuitée bien plane et fait la cuire. Si elle se déforme, c’est que tu as un risque de tressaillage.

Série de statuettes de marmottes en céramique

Comment faire une série de statuettes en céramique?

A la suite de la marmotte de 52 cm de hauteur,  je veux créer une série de 6 statuettes de marmottes mesurant 26 cm de hauteur chacune.

Voici les 6 étapes:

1-Préparation de la table:

6 rondeaux devant et sur la croûteuse en arrière, une plaque étirée de grès chamotté PRAF  de 5mm d’épaisseur.

Je place une feuille de papier journal sur chaque rondeau

2- Je découpe 6 ronds d’argile dans la plaque…

…et les place sur les feuilles de papier posées sur chaque rondeau…

Un trou dans chaque rond (pour éviter tout risque de casse à la cuisson). Puis un tube d’argile de 13cm de hauteur posé sur le premier rond

3- Début du modelage

Petits colombins dedans et dehors pour fixer le tube à sa base et pour la fermeture verticale

Découpe des pieds dans le rond….

Fin de découpe des pieds…

4- Mise en attente des ronds et poursuite du modelage

Je couvre de plastique les ronds en attente pendant que je travaille sur la première statuette…

Pour connaître la circonférence du tube, je place un bout-de-ficelle sur le tube…

Je le déroule ensuite sur la plaque…

J’en prends 13cm pour la hauteur …

Je place cette plaque sur le tube. Elle va former le deuxième tube. J’assemble les deux avec de la barbotine et de petits colombins …

Avec une cuillère, tapote la paroi intérieure pendant que les doigts (ou une palette) maintiennent la paroi extérieure.  Ainsi émerge la forme du corps.

En découpant deux demi-cercles, ferme le tube du haut

Pas joli, museau trop long. Ce n’est pas grave, tu le lui coupes …

Comme ça…

5- Temporisation nocturne

Fini pour ce soir, alors couvre le tout avec du plastique…

Le matin, découvre et humidifie chaque statuette avec le pulvérisateur…

6- La finition

Recouvre chaque statuette de barbotine en grès rouge et peigne les avec un pinceau en fils métalliques.

La deuxième et …

… ainsi-de-suite…

… jusqu’à la dernière.

Place les en sécurité pour le séchage avant cuisson de dégourdi.

Amusant: tu observes que la première statuette n’a que 4 orteils. Après correction en chemin elles ont bien toutes leurs 5 orteils au final!

L’émaillage final

Congrès de marmottes sur une table ronde

La courbe de cuisson en céramique

Une mauvaise cuisson des céramiques peut engendrer des défauts et aussi un risque de casse. Il faut assimiler les règles de base. Les subtilités viennent à l’usage.

A titre d’exemple, clique sur le lien  » Courbe de cuisson Rhode » . Tu trouves un résumé en 2 tableaux de ce qu’il te faut connaître pour la cuisson en four électrique. 

Ci-dessous ces tableaux annotés:

Faïence

Biscuit de faïence 1020°C —->   Température à atteindre: 1020°C
Rmp1: 80°c/h                       —–>   1ère partie 80°c /h jusqu’à 600°C
jusqu’à Tmp1: 600°c                      soit 7h 30min
Rmp2: 100°c/h                     ——>  2ème partie 100°c/h jusu’à1020°c
jusqu’à Tmp2: 1020°c                    soit 4h 20min

Durée totale: 11h 50min

Émail de faïence 1000°C —->   Température à atteindre: 1000°C
Rmp1: 100°c/h                    —->   1ère partie 100°c /h jusqu’à 900°C
jusqu’à Tmp1: 900°c                    soit 9h
Rmp2: 80°c/h                       —->   2ème partie 80°c /h jusqu’à 1000°C
jusqu’à Tmp2: 1000°c                  soit 1h et 15min
T2: 1000°c pendant 15 min.—> palier à 1000°c pendant 15min

Durée totale : 10h 30min

Grès et porcelaine

Dégourdi de grès 980°C —->   Température à atteindre: 980°C
Rmp1: 80°c/h                    —–>   1ère partie 80°c /h jusqu’à 600°C
jusqu’à Tmp1: 600°c                  soit 7h 30min
Rmp2: 100°c/h                   —->   2ème partie 100°c /h jusqu’à 980°C
jusqu’à Tmp2: 980°c                  soit 3h 48min

Durée totale 11h 18min

Émail de grès 1260°C / 1280°C—-> Température à atteindre: 1260/1280°C
Rmp1: 100°c/h                            —–>   1ère partie 100°c /h jusqu’à 900°C
jusqu’à Tmp1: 900°c                             soit 9h
Rmp2: 80°c/h                               —->   2ème partie 80°c /h jusqu’à 1260°C
jusqu’à Tmp2: 1260°c                          soit 4h45min
T2: 1260°c pendant 15 min.     —–> palier 1260°C pendant 15min

Durée totale 15h

A titre d’exemple, ci-dessous une courbe de cuisson du « blog-du-bol »

 

Notre courbe de cuisson est moins rapide afin d’éviter d’abîmer les résistances:

La Cuisson

150°C/h jusqu’à 1000°C soit 6h40min

70°C jusqu’à température voulue: de 1200°C à 1280°C

Palier de 15min soit un total de 11 heures pour la cuisson

Le refroidissement : il peut être spontané après arrêt de la cuisson

Voici la courbe de refroidissement de 1200°C à 600°C en 4h15 pour une température extérieure de 27°C. Soit environ 150°C/h.

Pour obtenir des effets sur des émaux macrocristallins cuits à cône 8 à 10,  il peut être intéressant de faire des  paliers au cours du refroidissement: un palier de 80min. à 1093°C, un palier de 100 min. à 1066°C et un palier de 10min à 1010°C ( Réf.  livre  « The Complete Guide to HIGH-FIRE-GLAZES de John BRITT pages 140-141)

Les 4 règles à bien connaître:

Pour le biscuit:  la faïence se cuit plus haut (1020°C) que le grès(980°C)

Et pour l’émail : c’est l’inverse

Le biscuit : 1ère partie plus lente (80°C/h) que la 2ème partie (100°C/h)

Et l’émail   : c’est l’inverse

Les 4 phases de la cuisson

Le séchage: 25 à 100°C

Les pièces sont plus ou moins sèches selon la saison, le temps de séchage avant cuisson, le type d’argile…La 1ère phase de cuisson vise à finir le séchage qui est atteint à 100 ºC.

Le Chauffage : 100° à 600°C

Transformation allotropique du quartz et évaporation de l’eau structurale des minéraux argileux.

La vitrification: 600°C à la fin de la cuisson

Véritable cuisson: changements physiques et chimiques qui transforment de manière irréversible l’argile en céramique durable.

Le refroidissement:

Décroissance de la température à four fermé (ne pas ouvrir avant d’avoir atteint les 50°C pour éviter un choc thermique). Selon la température extérieure, c’est plus ou moins long, le four ne consomme aucune énergie. Pour certains émaux il peut être utile des paliers de refroidissement.

Programmateur, sonde pyrométrique et cônes pyrométriques

La courbe de cuisson s’établit sur le programmateur du four. La température s’affiche sur l’écran au fur-et-à-mesure de la cuisson. La température de cuisson finale des pièces ne correspond pas à celle affichée par l’écran. L’écran affiche la température instantanée transmise par la sonde pyrométrique du four. Elle ne prend pas en compte le cumul de chaleur en fonction du temps d’exposition des pièces. La température réelle des pièces s’évalue grâce aux cônes pyrométriques (ou montres).

Un conseil: ne programme pas cinquante courbes, tu vas t’y perdre. Choisis deux courbes pour la faïence (biscuit et émail) et quatre courbes pour le grès (une pour le dégourdi) et trois pour l’émail (  1200°C – 1260°C et 1280°C) c’est largement suffisant.

Modeler un lièvre

Je vais modeler deux lièvres, or, je ne me souviens plus comment j’ai fait les précédents

Je retrouve mon lièvre initial et prends les mesures pour en faire un dessin à l’échelle 1/2.  En hauteur, je prévois  64 cm jusqu’à la pointe des oreilles, limite autorisée par le four.

Je prends de l’argile chamottée (PRAF) et l’étale afin d’obtenir une plaque de 5-6mm d’épaisseur.

Ci-dessous voici ce qu’il ne faut pas faire

Selon les cotes de mon dessin, je prépare des tubes et des segments de corps et de pattes. Je prévois de les dresser et de les assembler. C’est une bonne idée selon moi sauf que ça ne marche pas. Le gros tube du corps s’effondre, les pattes ne tiennent pas… Je recycle l’argile et recommence de zéro.

Ci-dessous voilà ce qui marche bien

Le support

Je prépare deux plaques en contre-plaqué recouvertes d’une fine pellicule d’argile de même type. Celle-ci me sert à fixer la statue à la plaque de bois.

Les plaques-colombins

Je modèle deux lièvres en même temps en empilant des plaques de 4 à 5 cm  de hauteur disposées à la verticale selon la méthode du colombin. Le colombin est simplement remplacé par les plaques ce qui gagne du temps. A chaque fois je les assemble en utilisant de la barbotine (voir le chapitre CMC) et place un fin colombin en dedans et en dehors.

Le séchoir

Toutes les deux plaques, je durcis l’assemblage au séchoir pour m’assurer de la solidité du support. Pour les pattes, je reprends  les tubes déjà préparés, les assemble au corps et je sèche. Je termine avec la tête en procédant de la même façon. Je la soutiens avec une palette en bois et sèche l’ensemble.

Le pulvérisateur

Quand c’est solide, j’humidifie la statue au pulvérisateur. Je peaufine l’ensemble puis le racle, ajoute un peu d’argile par ci par là.  Je suis satisfait quand il ressemble à un lièvre et pas à un chat.

Le décollement

Après il faut le décoller du support d’argile de la plaque. Au cutter, je détoure tout ce qui colle à la plaque (pattes, arrière-train). J’humidifie au pulvérisateur jusqu’à pouvoir passer un fil métallique entre la statue et la plaque. Pour le premier lièvre, je casse deux pattes que je recolles immédiatement avec de la barbotine. Pour l’autre pas de souci, il se décolle en bloc sans dégât.

Les trous

Enfin, j’ajuste une mèche à la perceuse et perce de petit trous dans le fondement, entre les orteils, sous le menton. Je laisse libres les trous des oreilles qui communiquent avec la tête.

La cuisson

Je place chaque lièvre dans le four électrique à tour de rôle et cuis à 980°C.

Au final,

Tout s’est bien passé, pas d’éclatement, les deux lièvres sont sortis intacts. Je dois maintenant décider de les habiller de leur fourrure: émail, vernis, patine?

20/08/2025 La glaçure des lièvres

Les deux lièvres émaillés sortent du four après cuisson à 1200°C cône 6.

L’un est de couleur marron clair et l’autre gris foncé. Pour les deux, pupille bleu clair sur fond gris clair et paupière ourlée d’un émail bleu foncé. Oreilles en émail rose clair. Clairement, on voit la femelle à gauche et le mâle à droite. C’est ma vision subjective, trop genrée sûrement.  Ils me plaisent bien.

Une recherche sur internet me conduit à un émail « fourrure de lièvre » qui me donne une piste de recherche pour un prochain article

 

 

 

 

Prévoir le diamètre d’une assiette

Question N°1: Quel est le diamètre d’une assiette finie ?

La réponse à cette question est relativement simple:

Une assiette plate mesure 25-26cm (diamètre maximum qui passe en lave-vaisselle standard). Pour une assiette creuse, prévoir 24-25cm. Enfin, une assiette à dessert fait 19-23cm, variable selon ses goûts de chacun.

Question N°2: comment calculer le diamètre d’une assiette crue?

Cela dépend du retrait de l’argile utilisée, disons du grès qui convient le mieux à l’usage alimentaire.

J’examine les paquets de terre à ma disposition:

Comme exemple, je prends la PRAI qui contient 40% de chamotte fine 0-0,2mm et qui convient bien pour les assiettes.

Le retrait affiché est de 5,9% au séchage et de 7% à la cuisson.

Je connais le diamètre de l’assiette plate finie après cuisson: 26cm

Je calcule le diamètre de l’assiette sèche avant cuisson:                                26cm+(7×26)/100= 27,82cm 

Puis, calcul du diamètre de l’assiette humide avant séchage: 27,82cm+(5,9×27,82)/100= 29,46cm qui est le diamètre initialement découpé dans la plaque d’argile

Attention, ceci vaut pour une assiette plate, ultra-plate sans rebord. Pour avoir le même diamètre de 26cm fini avec un rebord un peu relevé, il faut ajouter 5 à 10mm selon le type de rebord. De plus il faut prévoir que toutes les assiettes doivent avoir le même diamètre pour pouvoir s’empiler facilement. Donc, prendre dans cet exemple un diamètre de 30cm, relever le bord avec le même outil et la même épaisseur pour toutes les assiettes.

Enfin, il n’y a pas toujours les informations sur le paquet d’argile et je dois aller les chercher sur internet ou bien appeler mon fournisseur. C’est ce que j’ai fait pour le grès W11 de couleur blanche fourni par Ceram Décor:

Retrait séchage 5% et retrait 5,9% après cuisson à 1200°C

On voit ici que le retrait après cuisson dépend de la température de cuisson.  Celle-ci dépend du type d’émail utilisé. Pour le grès émaillé haute-température, ce sera une cuisson à 1200°C pour les cônes 6 et 1280°C pour les cônes 8. Je prendrai donc 6% de retrait à 1280°C.